15 usines reprises et relancées dans le cadre de la récupération des avoirs pillés : Un engagement respecté
Dans le cadre de sa politique de lutte contre la corruption et de récupération des biens mal acquis, les pouvoirs publics poursuivent les efforts pour relancer l’activité des usines saisies par la justice. Cette démarche, initiée par le Président Abdelmadjid Tebboune, vise à préserver les emplois et à redynamiser le tissu industriel national.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a annoncé hier à Mostaganem une avancée significative dans la politique de récupération des biens mal acquis. « Une quinzaine d’usines a été récupérée par l’État et nous les remettons aux entreprises habilitées à les exploiter », a-t-il déclaré lors de la remise d’une unité industrielle récupérée dans la zone d’activité de Fornaka et transférée à la Société nationale des travaux publics (SNTP) Cette annonce marque une étape importante dans la mise en œuvre du programme du président Abdelmadjid Tebboune visant à récupérer les fonds pillés par « de faux investisseurs ». L’usine de Fornaka, fermée depuis 2019, illustre parfaitement cette démarche. Spécialisée dans la production de canalisations de grandes dimensions et utilisant des technologies avancées, elle s’étend sur une superficie de 12 hectares. Selon les explications fournies, elle pourrait offrir jusqu’à 360 emplois une fois son activité pleinement relancée. Un gain pour l’économie nationale d’autant que c’est la plus grande usine du genre en Afrique.
Le ministre a émis plusieurs directives pour cette unité, notamment l’évolution vers un nouveau style de gestion, l’ouverture sur l’environnement économique, et le lancement d’une nouvelle opération de recrutement. Il a également ordonné la livraison des premières commandes pour fin août, soulignant que l’usine « fournira des matériaux et des canalisations aux entreprises qui disposent actuellement d’un programme d’approvisionnement en eau potable ». Ainsi pour assurer la relance de cette usine un plan de charge est d’ailleurs garanti. Pour la reprise de son activité industrielle dans les plus brefs délais, cette société a signé deux conventions avec la Société nationale de distribution de matériaux de construction et l’Office national d’irrigation et d’assainissement portant sur la fourniture de matériaux et l’acquisition de produits. Aoun a déclaré que « cette usine fournira des matériaux et des canalisations aux entreprises qui disposent actuellement d’un programme d’approvisionnement en eau potable de certaines zones, notamment pour les transferts, et ce dès sa reprise de l’activité, et ce sera un soutien pour COSIDER et d’autres entreprises liées au secteur de l’hydraulique ». Cette Unité industrielle, restée à l’abandon et fermée depuis la cessation de son activité et le licenciement des travailleurs, en 2019, a été cédée par les services des biens de l’Etat à la Société nationale des travaux publics.
Cette action s’inscrit dans un effort plus large de récupération des avoirs détournés. En mai 2022, le président Tebboune avait annoncé que l’État avait déjà récupéré plus de 22 milliards de dollars de fonds et de biens pillés. Il avait notamment cité l’exemple d’une usine à Oran, évaluée à environ 750 millions d’euros, tout en réaffirmant ses engagements dans ce cadre. « Ces enquêtes ne se limitent pas aux anciens dossiers, mais concernent également de nouvelles affaires », avait alors précisé le Président Tebboune.
Il faut rappeler dans ce contexte que dans le cadre de la démarche initié par le Président Tebboune, plusieurs unités détenues par des oligarques et acquises dans le cadre d’un processus de transferts des actifs publics vers des intérêts privés et saisis depuis par la justic dans le cadre des grands procès pour corruption, ont été reversés dans le secteur public. Grâce à cette démarche qui a permis au Trésor public de récupérer ses billes, plusieurs ont été relancées pour préserver les emplois et leur permettre de créer de la valeur ajoutée réelle. On peut citer dans ce contexte le transfert de l’entreprise de production de tubes de l’ETRHB Haddad à Bethioua (Oran) à l’entreprise publique Alfapipe, ou encore la reprise des unités du groupe Kouninef à Jijel et Alger par les groupes publics Madar Holding et Agrodiv, entre autres. À Fornaka, par exemple, la SNTP a déjà commencé à prendre possession des lieux et à inviter les anciens salariés à reprendre leur activité. Dans un premier temps, 100 travailleurs ont été convoqués. Cette politique de récupération et de relance des usines saisies commence à porter ses fruits. Les pouvoirs publics espère que ces actions contribueront à redynamiser le tissu industriel national et à créer de nouvelles opportunités d’emploi.
Sabrina Aziouez