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Flambée des prix du café: Le Gouvernement prend des mesures

Face à la hausse spectaculaire des prix mondiaux du café et ses répercussions sur le marché local, le Gouvernement a réagi en prenant une série de mesures visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens.

Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé hier une réunion interministérielle d’urgence, conformément aux instructions du président Abdelmadjid Tebboune. Cette rencontre, à laquelle ont participé le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et des opérateurs économiques du secteur, a abouti à l’adoption de plusieurs décisions concrètes pour stabiliser les prix du café.  Parmi ces dispositions l’Exécutif mise sur « un accompagnement fiscal » des opérateurs économiques du secteur, le plafonnement des marges bénéficiaires à l’importation, en gros et au détail et la mise en place d’un « circuit vert » douanier pour faciliter les procédures d’importation

Ces mesures visent à contrer la flambée des prix qui a vu certains paquets de 250 grammes de café atteindre les 420 dinars, soit une augmentation de près de 50% en un an.

Le Gouvernement a ainsi répondu à l’appel lancé par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE) qui avait tiré la sonnette d’alarme, appelant à l’inclusion du café dans la liste des produits soumis à un encadrement des marges bénéficiaires. « Si la hausse résulte d’une augmentation sur le marché mondial, elle est justifiée. Mais lorsqu’elle est le fait d’ententes entre torréfacteurs et propriétaires de cafés, cela s’apparente à de la spéculation et nécessite l’intervention des autorités », avait déclaré l’APOCE le 16 juillet en cours. « Nous espérons que le ministère du Commerce ouvrira ce dossier en profondeur », a déclaré l’APOCE, appelant à plus de transparence sur les coûts d’importation et de conditionnement du café.

La flambée des prix s’explique en grande partie par des facteurs internationaux. Le cours du café Robusta, variété la plus consommée en Algérie, a atteint un niveau record de 3662 dollars la tonne. Cette hausse est principalement due à des conditions météorologiques défavorables dans les pays producteurs, notamment au Vietnam, premier exportateur mondial de Robusta. La sécheresse en Asie du Sud-Est, la réorientation de certains agriculteurs vers d’autres cultures, et les perturbations du transport maritime en Mer Rouge sont autant de facteurs aggravants.

Le défi pour le Gouvernement est de trouver un juste équilibre entre le soutien aux opérateurs économiques du secteur et la protection du pouvoir d’achat des consommateurs. Les mesures annoncées visent à absorber une partie de la hausse tout en maintenant la viabilité économique de la filière. Le gouvernement démontre ainsi sa volonté d’agir rapidement pour préserver le pouvoir d’achat des ménages face aux soubresauts du marché international.

Samir Benisid

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