Monde

Conflit au Soudan: 65 personnes tuées à El-Facher

65 personnes, des enfants pour la plupart, ont été tuées depuis samedi à El-Facher, dans la région soudanaise du Darfour, lors de bombardements des Forces de soutien rapide (FSR), selon un communiqué des comités locaux d’entraide, relayé lundi par des médias.

La Coordination des comités de résistance d’El-Facher a indiqué que « les FSR ont tué en trois jours seulement plus de 43 enfants, 13 femmes et neuf hommes parmi les citoyens de la ville d’El-Facher ». « Plus de 70 roquettes ont été tirées en une seule journée sur les hôpitaux, les logements, les mosquées et les marchés », ajoute le texte. « Aujourd’hui est l’un des jours les plus sanglants à El-Facher, pour la population civile, les mosquées et les hôpitaux », a écrit sur X le gouverneur de la région du Darfour, Mini Minawi. Les tirs d’artillerie ont tué 22 personnes samedi, avait alors indiqué une source médicale de l’hôpital Saudi, qui a été la cible d’un violent bombardement. Afin de s’emparer d’El-Facher, les FSR ont assiégé la ville, piégeant des centaines de milliers de civils.  L’OMS a pour, sa part, prévenu que les attaques contre les installations, le personnel et les fournitures médicales, qui violent le droit international des droits de l’homme, font que le système de santé au Soudan « ne tient qu’à un fil ». « Les hôpitaux, les établissements de santé, les ambulances et autres équipements de santé sont une planche de salut pour la population soudanaise, qui subit des combats incessants et des déplacements fréquents en raison de la guerre en cours », déclare l’agence onusienne dans un communiqué. « Pourtant, leur ténacité et leur dévouement sont récompensés par des bombardements, du harcèlement, de l’intimidation, des blessures et des morts » La Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a condamné fermement lundi, dans un communiqué, les attaques « aveugles » contre un hôpital et un marché aux bestiaux à El Fasher, dans l’État du Darfour-Nord. « Les infrastructures civiles ne devraient jamais être une cible et sont protégées par le droit humanitaire international », a déclare Mme Nkweta-Salami.

Selon les autorités locales soudanaises, au moins 97 civils auraient été tués ou blessés lors de ces attaques le 27 juillet contre un hôpital, des zones résidentielles et un marché aux bestiaux à El Fasher.

Cette attaque aurait pris de nombreux civils par surprise, car la ville avait connu un calme relatif pendant environ deux semaines, ce qui avait permis aux marchés de rouvrir et à de nombreuses familles de retrouver leurs moyens de subsistance. Elle intervient alors que le Soudan est confronté aux pires niveaux d’insécurité alimentaire aiguë de son histoire, avec plus de la moitié de sa population – 25,6 millions de personnes – en situation de faim aiguë.

Plus de 8,5 millions de personnes sont confrontées à des niveaux d’urgence de la faim, tandis que plus de 755.000 personnes sont dans des conditions catastrophiques dans le Grand Darfour, le Kordofan du Sud et du Nord, le Nil Bleu, Al Jazirah et Khartoum.

Depuis le 10 mai, de violents affrontements font rage à El-Facher. Il s’agit de la dernière escalade du conflit entre l’armée et les FSR à travers le pays depuis le 15 avril 2023.

Selon les partenaires humanitaires, plus de 19.000 personnes ont été tuées et plus de 33.000 blessées depuis que le conflit a éclaté `. Plus de 10 millions de personnes ont fui leur domicile, dont plus de 5 millions d’enfants, et plus de 2 millions de personnes sont passées dans les pays voisins.

R.I.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *