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La tension monte au Moyen-Orient

La tension monte au Moyen-Orient alors que la perspective d’une extension du conflit en Palestine occupée est plus proche que jamais.

L’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, par une attaque israélienne à Téhéran a provoqué une escalade alarmante des tensions au Moyen-Orient. Le dernier acte d’une série de provocations de l’entité sioniste et de ses dirigeants qui multiplient les attaques contre le Liban, en sus d’avoir violer la souveraineté iranienne pour la seconde fois et qui misent sur une prolongation et une extension du conflit en y entrainant l’Iran et les États-Unis. Washington a d’ailleurs annoncé hier son intention de déployer des avions de chasse et des navires de guerre supplémentaires au Moyen-Orient, a fait savoir vendredi le Pentagone. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a approuvé l’envoi de navires de guerre américains supplémentaires au Moyen-Orient et en Europe. Des escadrons d’avions de chasse supplémentaires seront également déployés au Moyen-Orient. « (Lloyd) Austin a donné l’ordre de procéder à des ajustements de la posture militaire des Etats-Unis afin d’améliorer la force de protection américaine, d’augmenter le soutien à la défense d’Israël et de faire en sorte que les Etats-Unis soient prêts à répondre à toute éventualité », a indiqué le Pentagone dans un communiqué. L’Iran, a de son côté accusé hier les États-Unis de complicité dans l’assassinat du chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hama. Les Gardiens de la révolution ont indiqué hier qu’Ismaïl Haniyeh été assassiné à Téhéran à l’aide d’un projectile de courte portée équipé d’une charge d’environ sept kilogrammes. Dans un communiqué, les Gardiens de la révolution déclarent que les représailles contre le « régime sioniste terroriste » pour la mort du dirigeant palestinien seront « lourdes et au moment, au lieu et de la manière appropriés ». Ils accusent aussi le « gouvernement américain criminel » d’avoir appuyé cette attaque. Des développements qui alimentent l’inquiétude d’une escalade militaire dans la région.

La représentation de l’Iran auprès des Nations Unies, a aussi dit hier s’attendre à ce que le Hezbollah frappe des zones situées en « profondeur » du territoire occupé par l’entité sioniste, et « ne se limite pas aux cibles militaires », pour répondre à l’assassinat de Haniyeh, mais aussi d’un des responsables du Hezbollah.  Jusqu’ici, « le Hezbollah et le régime  (sioniste) avaient observé certaines lignes que l’attaque (de mardi soir) a franchies », ajoute la représentation, citée par l’agence officielle Irna. Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a d’ailleurs d’une « riposte inéluctable ». Tel Aviv et Haïfa « font partie des cibles », a écrit hier le quotidien iranien Kayhan. Le Premier ministre libanais Najib Mikati a exprimé sa préoccupation face à l’expansion des tensions, qualifiant les conditions de sécurité actuelles au Liban de « préoccupantes ». Il a dénoncé « l’escalade israélienne systématique et dangereuse » tout en réaffirmant le droit du Liban à se défendre « par tous les moyens disponibles ». Mikati a également rappelé l’engagement de son pays envers la paix, tout en soulignant la nécessité de récupérer les territoires occupés dans le sud du Liban et d’obtenir le respect par Israël de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. La Suède a elle annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays. La Chine, de son côté, a condamné « tout acte portant atteinte aux civils » et appelé toutes les parties au calme et à la retenue. Cette déclaration du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, souligne l’inquiétude internationale croissante face à la situation.

Pendant ce temps, l’agression sioniste contre la bande de Ghaza se poursuit sans relâche. Le ministère de la Santé rapporte que 31 Palestiniens ont été tués au cours des dernières 24 heures, portant le bilan total des victimes palestiniennes à 39 550 depuis le 7 octobre. Parmi les dernières victimes, une femme et son enfant ont péri dans un tir de l’occupation sioniste sur une habitation dans le camp d’al-Bureij. Le ministère souligne également que de nombreuses personnes restent coincées sous les décombres, inaccessibles aux secouristes. Par ailleurs, une frappe sioniste contre une école abritant des personnes déplacées dans la ville de Ghaza a fait au moins 15 morts. Quelques heures plus tôt, deux frappes en Cisjordanie occupée ont tué neuf Palestiniens. Cette situation dramatique à Ghaza, combinée à l’assassinat d’Haniyeh crée un cocktail explosif au Moyen-Orient. L’implication croissante des États-Unis, manifestée par le renforcement de leur présence militaire, alimente aussi l’escalade.

Lyes Saïdi

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