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Le soutien de la France au plan d’autonomie marocain vivement critiqué: Un « énième cadeau concédé à Rabat »

Le soutien récemment exprimé par la France au prétendu « plan d’autonomie » marocain pour le Sahara occidental suscite de vives réactions et critiques, tant dans les médias que parmi les organisations de la société civile. Cette prise de position française est largement critiquée et qualifiée de nouveau fléchissement face aux pressions et manœuvres du Maroc, au détriment du droit international et des résolutions de l’ONU. Le magazine français « Marianne » a, dans ce sens, publié un article cinglant intitulé « Espionnage, droit international, désinformation… pourquoi la France cède-t-elle autant face au Maroc? », qui dresse un tableau peu flatteur de la diplomatie française sur ce dossier. Le magazine qualifie ce soutien d' »énième cadeau concédé à Rabat », s’inscrivant dans une longue série de concessions faites par Paris au royaume chérifien. L’article rappelle le contexte historique de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc en 1975, soulignant que la France avait déjà à l’époque soutenu l’invasion marocaine pour des raisons stratégiques et économiques. Depuis lors, Paris n’aurait cessé de « courber l’échine devant les outrances marocaines », au mépris du droit international. « Marianne » énumère plusieurs épisodes illustrant cette complaisance française : la mise au placard sous François Hollande d’une procédure judiciaire visant le chef des services de renseignement marocains accusé de torture, la réponse jugée « molle » à l’affaire d’espionnage des téléphones du président Macron et de ses ministres en 2021, ou encore l’absence de réaction ferme face aux attaques de la presse marocaine contre la vie privée du président français. Le magazine pointe également du doigt l’utilisation par le Maroc du « chantage migratoire » pour obtenir des gains diplomatiques, une stratégie qui aurait déjà fait plier l’Espagne sur la question du Sahara occidental. Il dénonce en outre les campagnes de désinformation orchestrées par Rabat, citant notamment le rôle d’Abdelmalek Alaoui, proche du conseiller du roi André Azoulay, qui « aligne les contrevérités historiques sur la (prétendue) +marocanité+ du Sahara occidental » dans la presse française. La pratique de « l’invitation de journalistes français pour des publireportages » est également pointée du doigt comme un moyen de détourner une partie de la profession d’enquêtes plus approfondies ou critiques sur la monarchie marocaine.

Face à cette prise de position française, les réactions ne se sont pas fait attendre du côté de la société civile. Le Mouvement dynamique des Algériens de France (MOUDAF) a ainsi exprimé son indignation dans un communiqué, qualifiant la position française de « périlleuse, voire dangereuse pour la région et contraire aux dispositions et principes du Conseil de sécurité des Nation Unies ». Le MOUDAF rappelle que l’ONU considère le Sahara Occidental comme « la dernière colonie en Afrique » et que seule la légalité internationale est à même de garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. L’organisation estime que la position de la France, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, traduit « un manquement d’impartialité contraire à la Charte des Nations Unies ».

Samir Benisid

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