Lancement imminent du méga-complexe sidérurgique de Béchar
Une délégation algéro-chinoise, conduite par le directeur général adjoint de l’entreprise nationale du fer et de l’acier (Feraal-SPA), a entamé une visite de travail dans la wilaya de Bechar, dans le cadre de la concrétisation du projet de complexe sidérurgique dont a bénéficié la wilaya pour la valorisation du gisement de fer de Gara-Djebilet (Tindouf), ont annoncé hier des services de la wilaya. Une visite qui annonce le début imminent des travaux du complexe sidérurgique tant attendu, un projet colossal évalué à un milliard de dollars destiné à la valorisation du fer de la mine de Ghar Djebilet et qui promet de transformer le paysage industriel du sud-ouest algérien. Cette mission, qui réunit des cadres algériens et des représentants du partenaire chinois, marque le coup d’envoi concret du projet de valorisation du gisement de fer de Gara-Djebilet, situé dans la wilaya voisine de Tindouf.
La présence de représentants de CAMC, spécialiste de l’ingénierie, et de Shandong Province Metallurgical (SDM), expert en industrie sidérurgique, souligne l’envergure internationale de ce projet. Accueillie par le wali de Bechar, Mohamed Said Ben Kamou, la délégation a immédiatement entamé une série de visites sur les sites clés du futur complexe. La zone industrielle de Toumiat, située à 40 km au nord de Bechar, s’anime déjà des prémices de ce projet titanesque. La délégation a pu constater l’avancement des travaux préparatoires, notamment la réalisation de dix forages d’un coût dépassant un milliard de dinars. Ces installations, cruciales pour l’approvisionnement en eau du complexe, témoignent de l’ampleur des investissements consentis.
L’infrastructure énergétique n’est pas en reste. Un poste de transformation électrique de 440/220/60 kilovolts, en cours de réalisation par la société de transport de l’électricité (STE), filiale de Sonelgaz, pour un montant de plus de quatre milliards de dinars, assurera l’alimentation électrique nécessaire aux différentes phases du projet. Par ailleurs, une station d’approvisionnement en gaz naturel est prévue pour répondre aux besoins énergétiques spécifiques du complexe. Le futur complexe sidérurgique de Bechar s’étendra sur une superficie initiale de 1.000 hectares, avec une possibilité d’extension à 3.000 hectares. Cette gigantesque installation industrielle, dont la livraison est prévue pour 2026, sera le fruit d’une collaboration entre le consortium chinois CMH (regroupant CWE et MCC) et Feraal.
Au cœur de ce projet, on trouve une ambition claire : la production de rail et de profilés en acier. Mais le complexe ne s’arrêtera pas là. Il abritera également une unité mixte de production de concentré de minerai de fer, fruit d’un partenariat avec le complexe sidérurgique Tosyali de Bethioua (Oran) et Feraal. Cette synergie entre différents acteurs industriels illustre la volonté de l’Algérie de créer un écosystème sidérurgique intégré et performant. L’impact de ce projet sur l’économie locale et nationale promet d’être considérable. Outre sa contribution à l’essor industriel de la région, le complexe sidérurgique de Bechar est appelé à devenir un pourvoyeur d’emplois majeur, avec la création annoncée de milliers de postes. De plus, le projet s’inscrit dans une vision plus large de développement des infrastructures. La mention de deux voies ferroviaires, Bechar-Oran et Bechar-Tindouf (cette dernière en cours de réalisation), souligne l’ambition de créer un réseau logistique efficient pour le transport du minerai de fer de Gara-Djebilet vers les différents sites de transformation.
Ce méga-projet illustre la détermination des hautes autorités nationales à concrétiser l’exploitation et la valorisation du gisement de fer de Ghar Djebilet.
Sabrina Aziouez
