Tensions et frappes croisées entre la Russie et l’Ukraine
Les tensions entre la Russie et l’Ukraine restent vives, alors que les deux pays poursuivent leurs opérations militaires. L’Ukraine maintient son offensive inédite dans la région russe de Koursk, tandis que la Russie continue sa progression dans l’est ukrainien. Depuis le 6 août, l’armée ukrainienne mène une opération dans la région frontalière de Koursk, revendiquant la prise de 82 localités et de 1 150 km² de territoire russe. Kiev affirme avoir détruit un deuxième pont stratégique dans cette région, limitant ainsi les capacités logistiques russes. Le commandant de l’armée de l’air ukrainienne, Mykola Olechtchouk, a déclaré que cette frappe de précision visait à « priver l’ennemi de ses capacités logistiques ». Parallèlement, l’Ukraine poursuit ses frappes en profondeur sur le territoire russe. Dans la nuit de samedi à dimanche, un dépôt pétrolier dans la région de Rostov a été ciblé par des drones explosifs, provoquant un incendie. Les forces ukrainiennes ont justifié cette attaque en affirmant que l’installation « stockait du pétrole et des produits pétroliers » nécessaires à l’armée russe.
De son côté, la Russie maintient la pression sur le front Est ukrainien. Moscou a revendiqué la prise de Svyrydonivka, à une quinzaine de kilomètres de Pokrovsk, un important nœud logistique pour l’armée ukrainienne. Cette avancée témoigne de la volonté russe de s’emparer de points stratégiques dans le Donbass. Les frappes russes sur le territoire ukrainien se poursuivent également. Dimanche, Kyiv a été la cible de missiles balistiques, la troisième attaque de ce type ce mois-ci. Selon Serhiy Popko, chef de l’administration militaire de Kyiv, ces missiles seraient d’origine nord-coréenne. La défense aérienne ukrainienne affirme avoir abattu huit drones et cinq missiles sur les huit tirés dans la nuit sur les régions de Kyiv, Soumy et Poltava.
Dans ce contexte de tensions accrues, des rumeurs de négociations indirectes entre Moscou et Kyiv ont circulé. Le Washington Post a rapporté que des pourparlers visant à faire cesser les frappes sur les installations électriques et énergétiques des deux pays devaient avoir lieu à Doha. Cependant, la Russie a fermement démenti ces informations. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré qu’il n’y avait eu « ni négociations directes ni indirectes entre la Russie et le régime de Kyiv sur la sécurité des infrastructures civiles stratégiques ».
La situation reste également tendue à la frontière entre la Biélorussie et l’Ukraine. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé le déploiement d’un tiers des forces armées de son pays à cette frontière, accusant l’Ukraine de fomenter une « provocation ». Selon lui, plus de 120 000 soldats ukrainiens seraient positionnés de l’autre côté de la frontière. L’Ukraine a réfuté ces affirmations, les qualifiant de rhétorique visant à « alimenter constamment une escalade ». Ces développements soulignent la complexité et la volatilité de la situation dans la région.
R.I.