À la UneActualité

Ghaza : Le rapport accablant de Human Rights Watch

Alors que l’agression sioniste contre la bande de Ghaza entre dans son 11e mois, les organisations de défense des droits humains dénoncent des exactions systématiques commises contre les civils palestiniens et particulièrement le personnel médical palestinien.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié hier, un rapport accablant pour les forces d’occupation sioniste. HRW souligne que l’occupant a arbitrairement détenu, torturé et maltraité des centaines de professionnels de santé depuis le début de l’agression en octobre 2023. Des médecins, infirmières et ambulanciers libérés ont décrit à HRW les sévices subis lors de leur détention : humiliations, passages à tabac, positions de stress forcé, menottage et bandage des yeux durant de longues périodes. Plus grave encore, certains évoquent des actes de torture, dont des viols et abus sexuels, ainsi que le refus de soins médicaux. « Les mauvais traitements infligés aux personnels de santé palestiniens se poursuivent dans l’ombre, et doivent cesser immédiatement », a déclaré Balkees Jarrah, directrice par intérim de la division Moyen-Orient à HRW. L’ONG appelle à une enquête approfondie, notamment par la Cour pénale internationale (CPI).  Selon les autorités sanitaires de Ghaza, au moins 310 professionnels de santé palestiniens ont été arrêtés depuis le 7 octobre 2023. Ces détentions arbitraires prolongées ont considérablement aggravé la crise sanitaire déjà catastrophique dans l’enclave. Le ministère palestinien de la Santé a aussi annoncé hier un nouveau bilan effroyable de l’agression qui dure depuis plus de 10 mois : 40 435 martyrs et 93 534 blessés depuis le début de l’agression. Les dernières 48 heures ont été particulièrement meurtrières, avec 30 nouveaux martyrs recensés. Les autorités sanitaires soulignent que de nombreuses victimes sont encore piégées sous les décombres ou gisent sur les routes, les forces d’occupation empêchant les ambulances et équipes de secours d’intervenir. Cette obstruction délibérée des secours constitue une grave violation du droit international humanitaire.

Nouvelle alerte du PAM

Au-delà du bilan humain, l’agression a entraîné des destructions massives d’infrastructures et une crise humanitaire d’une ampleur inédite. Le Programme alimentaire mondial (PAM) alerte sur la situation alimentaire désastreuse, avec des besoins qui restent à un niveau critique. Les opérations humanitaires font face à des défis croissants : intensification des combats, nombre limité de points de passage, routes endommagées. Le PAM a dû réduire le contenu des colis alimentaires, les approvisionnements se raréfiant. L’organisation met en garde contre l’état des routes, qui deviendront impraticables avec les pluies attendues dans deux mois. « Nous ne pourrons pas apporter de nourriture aux habitants de Ghaza si des réparations urgentes ne sont pas effectuées sur ces routes », alerte Antoine Renard, directeur du PAM en Palestine. L’organisation n’a pu acheminer que la moitié des 24 000 tonnes d’aide alimentaire nécessaires ces deux derniers mois. La situation sanitaire est tout aussi alarmante. L’UNRWA rapporte que seuls 3 des 18 puits d’eau de Deir Al-Balah fonctionnent encore, entraînant une pénurie d’eau de 85%. « Non seulement les habitants de Ghaza craignent constamment pour leur vie, mais ils ont du mal à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires », souligne l’agence onusienne.

 Face à cette situation catastrophique, les appels à un cessez-le-feu immédiat se multiplient. Tor Wennesland, coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, a déclaré qu' »il n’y avait pas de temps à perdre » pour obtenir une trêve. Il souligne l’urgence de « sauver des vies civiles, réduire les tensions et permettre à l’ONU d’accélérer les efforts pour répondre aux besoins urgents de la population ».

Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Jassem Mohamed Al Budaiwi, a pointé du doigt les violations sionistes continues comme étant à l’origine de l’escalade des crises régionales. Il appelle à une conférence internationale pour discuter des moyens de mettre fin à l’occupation et d’établir un État palestinien indépendant.

La pression monte également du côté des organisations de défense. Une soixantaine d’entre elles, dont HRW, demandent à l’Union européenne de suspendre son accord d’association avec l’entité sioniste. Elles dénoncent les restrictions à la liberté des médias à Ghaza, visant selon elles à « éviter de révéler les crimes génocidaires » commis dans l’enclave. Ces organisations rappellent le lourd tribut payé par les journalistes : 109 martyrs palestiniens depuis le début de l’agression, faisant de cette période la « plus sanglante » pour le journalisme depuis des décennies. Elles appellent au « maintien de la liberté des médias, à la protection de la vie des journalistes à Ghaza et à la fin de l’impunité », à l’approche d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE le 29 août à Bruxelles.

Lyes Saïdi

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *