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Les Jeux Paralympiques : L’Algérie prête à briller à Paris

Du 28 août au 8 septembre 2024, Paris deviendra l’épicentre du sport paralympique mondial. Dans cette 17e édition des Jeux, l’Afrique s’apprête à faire entendre sa voix haut et fort, avec une délégation impressionnante de 39 pays et 305 athlètes. Au cœur de cette représentation continentale, l’Algérie se distingue par son histoire riche et ses ambitions renouvelées.

Avec ses 26 athlètes, l’Algérie ne fait pas dans la demi-mesure. Son histoire paralympique est un roman épique, jalonné de victoires éclatantes et de records pulvérisés. Depuis ses débuts timides à Barcelone en 1992, le pays a gravi les échelons pour s’imposer comme une puissance incontournable, cumulant un impressionnant total de 85 médailles.

Le parcours algérien est une symphonie en crescendo. Des exploits de Mohamed Allek à Atlanta et Sydney, véritables coups de tonnerre dans le monde paralympique, à la moisson dorée d’Athènes 2004, chaque édition a apporté son lot de héros. Samir Nouioua, Nine Messaoud, Abdellatif Baka, Athmani Skander-Djamil : autant de noms qui résonnent comme des hymnes à la persévérance et au talent.

Le para-athlétisme reste le joyau de la couronne algérienne, avec 75 médailles qui brillent d’un éclat particulier. Mais le para-judo et le para-powerlifting ont aussi leur part de gloire, prouvant la polyvalence des athlètes du pays. À l’approche des Jeux de Paris, l’excitation monte. Pour l’Algérie, c’est l’occasion rêvée d’ajouter un nouveau chapitre glorieux à son histoire paralympique. Les athlètes, mélange savant de champions aguerris et de jeunes talents prometteurs, sont prêts à repousser leurs limites. Après le difficile apprentissage en 1992 à Barcelone (1re participation), une 7e place de Bachir Zergoune (7e en finalle du 800m et 1500m et 6e au 5000m), et l’équipe du Goal-Ball, 12e dernière place. L’édition a été l’occasion de vivre les sensations de haut niveau, pour les athlètes algériens. Quatre années plus tard à Atlanta (1996), le handisport algérien confirme sa progression et remporte 02 or, 2 argent, 3 bronze) et se termine 40è sur 104 pays. La palme d’or est revenue au défunt Mohamed Allek, légende du handisport mondial, et qui a été double médaillé d’or (100m, 200m), avec deux records du monde (12.03 et 24.32). Youcef Boudjeltia (argent/400m), Faouzi Bellal (argent 5000m) et deux bronze (800m et 1500m) et Bachir Zergoune (bronze au 800m). Les Jeux de Sydney en 2000 était encore meilleure, avec une 38è sur 111 pays classés, grâce à l’intraitable, Allek, auteur de 3 or (200m et 400m, assortis de deux nouveaux records du monde) et au 100m. Cette performance, non égalée à ce jour, restera gravée dans les annales du handisport algérien et africain. L’ascension en matière de résultats s’est poursuivie quatre ans plus tard à l’occasion de la 12è édition d’Athènes (2004) qui étaient les plus prolifiques côté algérien. Avec 20 athlètes répartis sur le para-athlétisme, para-judo et para-powerlifting), le handisport algérien s’est encore affirmé et de fort belle manière, en s’adjugeant 13 médailles (6 or, 2 argent et 5 bronze) et une 25è place au final sur 135 pays. L’édition de la ville de l’antique grecque avait connu l’émergence de nouveaux talents : Samir Nouioua (2 or au 1500m et 5000m, et 1 argent au 800m), le para-judoka Nine Messaoud devenu le premier champion paralympique africain et arabe dans la discipline, et les anciens Karim Bettina (or au poids+ record du monde-7.64m) et une bronze au club, Safia Djelal (or au javelot + record du monde 30.90m), et Nadia Medjmedj (or au poids+ record du monde 9.79m). La progression s’est confirmée à Pékin en 2008, avec une autre importante récolte : 15 médailles (4 or, 3 argent et 8 bronze) et une 31è position sur 76 pays classés. Mouloud Noura et Sid Ali Lamri (para-judo), Karim Betina et le tout nouveau Kamel Kardjena (para-athlétisme) ont remporté le vermeil, lors d’une édition où le jumelage des classes établi pour la 1re fois, a été défavorable aux athlètes dont des Algériens, potentiellement médaillables, mais déclarés « non éligibles » à la compétition, par la commission de classification de l’IBSA (fédération internationale de sports pour visuels). A Londres 2012, les athlètes ont encore réussi à relever le défi, en remportant 4 or, 6 argent et 9 bronze, soit un total de 19 médailles (2e meilleur total des précédentes éditions) et une 26e position sur 75 pays classés. L’or était l’œuvre de respectivement, Nassima Saïfi (disque), Abdelatif Baka (800m), Mohamed Berrahal (200m/moteurs) et Kamel Kardjena (poids). Lors de ces joutes, l’Algérie avait réalisé un fait unique, jamais obtenu avant cela, par une nation, en s’adjugeant un podium 100% algérien au poids F32. Lors de sa 7e présence de suite au rendez-vous paralympien, abrité par la ville de Rio au Brésil en 2016, l’Algérie a brillé avec ses 16 médailles (4 or, 5 argent, 7 bronze et une 27e sur 80 pays classés). Le fait marquant, lors de cette édition, la grande performance du jeune Abdellatif Baka, vainqueur de l’or paralympique au 1500m, en 3:48.29. Il bat au passage le record du monde de deux centièmes et réalisant un meilleur temps que le champion olympique de la même édition. Les trois autres or sont revenues à Samir Nouioua (1500m), Asmahan Boudjadar (poids) et Nassima Saidi (disque). La récente participation algérienne aux JP de Tokyo en 2020, a était une nouvelle fois très appréciable, avec 12 médailles (4 or, 4 argent et 4 bronze) et une 29e position sur 86 pays classés. La découverte, côté algérien, est sans doute le sprinteur, Athmani Skander-Djamil, qui pour ses premiers jeux, remporte l’or du 400m, avec à la clé un nouveau record du monde (46.70). Cet athlète a d’ailleurs ajouté une médaille d’argent au 100m en 10.54, ratant d’un dixième de seconde l’or. Les autres médaillées d’or algériennes étaient l’œuvre de Safia Djelal (poids + record du monde (11.26m), Asmahane Boudjadar (poids) et la para-judokate, Abdellaoui Cherine (52kg). A Paris-2024, l’occasion sera offerte pour une autre échéance et un autre pari pour les athlètes (messieurs et dames) qui essayeront durant la période des Jeux (28 août-8 septembre) de marquer davantage l’histoire du handisport algérien et réaliser pourquoi pas des choses inédites qui resteront dans les anales du handisport mondial.

R.S.

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