Réforme du Conseil de sécurité : L’Assemblée générale de l’ONU impose de relancer le débat
L’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a adopté mardi une décision importante visant à relancer le débat sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. La décision de l’AGNU réaffirme son rôle central dans la question de la représentation équitable et de l’augmentation du nombre des membres du Conseil de sécurité. Elle souligne que la composition actuelle du Conseil ne reflète plus le paysage politique mondial contemporain. Pour faire avancer les discussions, l’Assemblée a décidé de poursuivre immédiatement les négociations intergouvernementales lors de sa session plénière informelle.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte où de nombreux pays, notamment africains, appellent à une refonte du Conseil de sécurité. Le représentant de la Sierra Leone, s’exprimant au nom du Groupe africain, a souligné l’importance de donner la priorité à l’Afrique dans cette réforme. L’objectif est de rendre le Conseil plus inclusif, démocratique, transparent et efficace, en particulier en ce qui concerne la répartition des sièges permanents et non permanents. D’autres voix se sont également fait entendre, comme celle du délégué du Sri Lanka, qui a insisté sur la nécessité d’une représentation équilibrée de toutes les régions. Le Groupe arabe, par la voix du délégué de Bahreïn, a appelé à l’inclusion d’un siège arabe permanent au Conseil et à une représentation équitable de la région parmi les membres non permanents.
Un rôle de premier plan pour l’Algérie
Dans ce contexte, l’Algérie joue un rôle de premier plan dans la promotion de la réforme du Conseil de sécurité. Actuellement membre non permanent pour la quatrième fois de son histoire, l’Algérie réaffirme son engagement à contribuer activement à la transformation du Conseil en une instance plus inclusive et mieux adaptée aux réalités géopolitiques actuelles.
L’Algérie est un fervent défenseur de la position africaine commune, plaidant pour une refonte globale, équilibrée et cohérente du Conseil de sécurité. Elle a notamment joué un rôle déterminant dans la promotion de l’augmentation du nombre de sièges non permanents attribués aux pays africains, conformément aux recommandations du Consensus d’Ezulwini et de la Déclaration de Syrte.
La 11e Réunion ministérielle du Comité des dix chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine (C10) sur la réforme du Conseil de sécurité, qui s’est tenue au mois de juin dernier à Alger, constitue une étape importante dans l’élaboration d’une position africaine unifiée. Cet événement témoigne de l’engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à œuvrer pour la promotion de la paix et de la sécurité internationales à travers une institution onusienne plus efficace. Le C10, créé en 2005, s’est imposé comme un acteur incontournable dans la défense des intérêts africains sur la question de la réforme du Conseil de sécurité. Composé de dix pays africains, dont l’Algérie, il joue un rôle crucial en tant que plateforme de concertation et de coordination pour défendre les intérêts du continent sur la scène internationale. L’enjeu est de taille : depuis la création de l’ONU en 1945, aucun pays africain n’a accédé au statut de membre permanent du Conseil de sécurité, malgré l’importance démographique et géopolitique du continent. Cette situation est une injustice historique que la réforme vise à corriger.
Chokri Hafed