Annaba: Un pôle de santé à El Bouni

Les séances d’évaluation du secteur de la santé dans la wilaya d’Annaba se sont avérées plus révélatrices que prévu.

Lors de la deuxième séance d’évaluation du secteur de la santé à Annaba, il a été relevé que le projet du pôle sanitaire d’El Bouni est en bonne voie et commence à prendre forme. L’exposé présenté par le directeur de la santé et de la population (DSP), lors de la réunion tenue au siège de la wilaya à cet effet, a mis à jour de nouvelles données sur le projet du pôle sanitaire d’Annaba. En quelques années, ce qui a commencé par un centre hospitalier de 165 lits dans la commune d’El Bouni, s’est aussitôt transformé en un service d’urgence chirurgicale de 350 lits doté d’équipements modernes de hautes technologies à la pointe du progrès médical. Effectivement, les autorités locales et la direction de la santé et de la population à Annaba visent plus grand et plus loin sur le long terme. Vu l’emplacement de la commune d’El Bouni, traversée par plusieurs routes nationales qui la relient à plusieurs wilayas de la région Est du pays, dont El Tarf, Souk Ahras, Tébessa et Skikda ainsi que Guelma, pour ne citer que ces wilayas, les urgences médicales de l’hôpital d’El Bouni peuvent prétendre à devenir un pôle sanitaire régional. À cet effet, pas moins de 30 hectares ont été dégagés pour la réalisation d’un institut de formation médicale de 1.000 places, sans oublier le centre de transfusion sanguine. La DSP étudie aussi les options pour introduire d’autres projets de santé dans le périmètre du pôle sanitaire d’El Bouni. Comme expliqué dans l’exposé, une fois le projet concrétisé, les patients des wilayas de Guelma et Skikda pourront y être pris en charge sans avoir à passer par le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Rochd, ce qui améliorera grandement la prestation de ce dernier auprès des habitants de la commune d’Annaba. Concernant les projets de 2024, la DSP compte lancer un projet de construction d’un hôpital dans la nouvelle-ville de Draa Errich et de six nouvelles polycliniques, notamment dans les communes de Chetaïbi et Aïn El Berda. À ce jour, la wilaya dispose d’un seul CHU, comprenant 8 unités qui traitent plusieurs types de maladies, et ce, dans plusieurs secteurs de la commune d’Annaba. Il s’agit des CHU Ibn Rochd, d’Ibn Sina, de Dorban, ainsi que le Centre Anti-Cancer (CAC), l’hôpital pour enfants Sainte Thérèse, et les cliniques de médecine oculaire, Eliza, et le centre de transfusion sanguine.

De nouveaux établissements en projet

Au total, la capacité d’accueil des CHU d’Annaba est de 1.236 lits d’hôpital. Pour renforcer les CHU, la wilaya d’Annaba dispose de trois établissements publics hospitaliers (EPH). L’un dans la commune d’El-Hadjar d’une capacité d’accueil de 104 lits, un autre dans la commune d’Aïn El Berda avec une capacité d’accueil de 53 lits et un troisième dans la commune de Chetaïbi avec une capacité d’accueil de soixante lits. Entre 2023 et août 2024, le nombre d’Établissements Publics de Santé de Proximité (EPSP) est passé de 27 à 32, avec 78 salles de soins, principalement dans les communes d’Annaba, Berrahal et El-Hadjar. Le même exposé a fait également état de 9 nouveaux EPSP implantés dans les communes de Seraïdi, El Bouni, la nouvelle-ville de Draa Errich, Aïn El Berda, Sidi Amar, Tréat, Oued El Aneb, Berrahal et Annaba. Concernant les urgences médicales, la wilaya d’Annaba dispose de pas moins de 33 services d’urgences dispatchés sur plusieurs communes de la wilaya avec une capacité d’accueil de 393 lits à ce jour. Pour ce qui est des ressources humaines, le secteur de la santé compte plus de 15.000 employés, dont 643 paramédicaux et 180 médecins recrutés au titre de l’exercice 2024. Si cette réunion d’évaluation a permis de dresser un état des lieux exhaustif des installations médicales et des services d’urgence, la rencontre était aussi une occasion pour révéler les ambitions et les perspectives envisagées, dont la création d’une unité de greffe de moelle osseuse. Une initiative qui répond à une nécessité médicale urgente dans la région. La greffe de moelle osseuse est une procédure complexe, souvent vitale pour les patients atteints de maladies graves, telles que les leucémies, les lymphomes, et certaines anémies graves. Les cas nécessitant une greffe de moelle osseuse sont particulièrement sensibles et exigent des conditions de traitement spécifiques, souvent non disponibles dans les structures sanitaires classiques. Le manque d’une telle unité à Annaba a obligé, jusqu’à présent, les patients à se déplacer vers d’autres wilayas, voire à l’étranger, pour recevoir ce traitement. Ce qui engendre, non seulement des coûts élevés, mais également des risques supplémentaires pour la santé des patients. Au-delà, la séance d’évaluation a ciblé de nombreux autres points en rapport avec l’amélioration des conditions de prise en charge des patients et les conditions de travail pour les professionnels du secteur de la santé à Annaba. Des perspectives salutaires pour ce secteur, dont la pertinence a donné élan à d’autres projets, comme le tramway. Un moyen de transport nécessaire pour le déplacement des populations, les familles de patients hospitalisés notamment dans les hôpitaux d’El Bouni. Intervenant sur ce point, le wali a révélé que la wilaya d’Annaba compte faire passer le tramway devant le pôle sanitaire en devenir dans la commune d’El Bouni. Une annoncé qui vient confirmer que le tramway de Annaba est bel et bien maintenu et le projet sera lancé au moment opportun. En somme au terme de cette rencontre d’évaluation, le wali a insisté sur la nécessité d’une coordination accrue entre les différents acteurs du secteur de la santé. Il a, de même, rappelé que les efforts doivent être unifiés, non seulement pour améliorer les conditions de travail du personnel médical, mais aussi pour garantir une qualité de service équitable pour tous les citoyens de la wilaya. En s’appuyant sur ces discussions, les autorités sanitaires locales espèrent élaborer une stratégie claire pour surmonter les défis actuels et anticiper les besoins futurs en matière de soins de santé publique qui reste au cœur des préoccupations de la wilaya.

Sofia Chahine