Derniers préparatifs pour le scrutin, alors que la campagne se termine aujourd’hui : Le compte à rebours a commencé
À J-4 du de l’élection présidentielle prévue samedi 2024, le compte à rebours s’accélère et les derniers préparatifs battent leur plein à travers tout le pays, alors que la campagne électorale se terminera officiellement ce soir à minuit.
L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et les autorités locales redoublent d’efforts pour assurer le bon déroulement du scrutin, tandis que le vote a d’ores et déjà commencé pour certaines catégories d’électeurs notamment la diaspora et les populations nomades du Sud. Dans ce contexte, le ministère de l’Intérieur des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a dévoilé, hier, une série de mesures spéciales qui entreront en vigueur du vendredi 6 septembre à minuit jusqu’au dimanche 8 septembre à 5 heures du matin, visant à garantir la sécurité et le bon déroulement du processus électoral. Parmi ces dispositions, figurent le report de toutes les manifestations sportives et culturelles, la fermeture des marchés hebdomadaires, l’interdiction de circulation des véhicules transportant certaines marchandises, telles que les matériaux de construction ou le carburant, ainsi que la suspension du transport de marchandises par voie ferrée. Le ministère a, toutefois, tenu à préciser que ces restrictions ne s’appliquent pas aux activités essentielles, comme l’approvisionnement en denrées alimentaires. Les marchés quotidiens de gros et de détail de fruits et légumes continueront donc de fonctionner normalement.
Départ des bureaux itinérants
Pendant ce temps l’opération de vote a débuté hier pour la communauté algérienne établie à l’étranger. Selon les chiffres communiqués par l’ANIE, 865 490 électeurs sont inscrits sur les listes électorales à l’étranger, dont 45% de femmes et 55% d’hommes. Le vote se déroule dans 117 bureaux répartis à travers les représentations consulaires algériennes. L’ANIE a indiqué que toutes les dispositions ont été prises pour assurer le bon déroulement du scrutin qui se poursuivra jusqu’au 7 septembre. Cette période étendue ayant pour objectif de permettre à un maximum d’Algériens de l’étranger de participer au vote.
Dans les vastes régions du Sud, les premiers bureaux de vote itinérants ont pris le départ pour permettre aux populations nomades et des zones reculées d’exercer leur droit de vote. Ces bureaux mobiles ont commencé à s’ébranler, hier, le scrutin étant avancé de 72, 48 ou 24 heures selon les cas. Pour ces électeurs à Tindouf, par exemple, le premier bureau itinérant est parti hier matin en direction des zones d’El-Kehal et Chenachène situées à plus de 600 km de la ville. Au total dix bureaux mobiles sillonneront la wilaya pour toucher environ 600 électeurs nomades. Des dispositifs similaires sont déployés dans d’autres wilayas du Sud, comme Ouargla, Adrar, Bordj Badji Mokhtar, Djanet, Tamanrasset, In-Salah et Béchar, les autorités ayant mobilisé d’importants moyens humains et logistiques dont des véhicules tout-terrain pour assurer le succès de cette opération dans des conditions parfois difficiles.
Appels à une participation massive
Alors que la campagne électorale touche à sa fin les appels à une forte participation se multiplient. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a organisé, ce week-end à Alger, des portes ouvertes pour sensibiliser les citoyens à l’importance du vote présenté comme un droit fondamental de l’Homme et un facteur crucial pour garantir la stabilité. De son côté le Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) Amar Takdjout a appelé, hier, à Mascara à une participation massive afin de préserver les acquis de l’indépendance et de défendre la dimension sociale de l’État algérien, soulignant que cette élection pourrait être une opportunité pour renforcer la prise en charge des revendications des travailleurs et améliorer leurs conditions sociales et professionnelles.
Pour faciliter la participation le gouvernement a pris une mesure significative en accordant une autorisation spéciale d’absence à l’ensemble des personnels des secteurs public et privé pour la journée du scrutin. Cette disposition annoncée hier par la Fonction publique s’applique à tous les travailleurs y compris les personnels payés à l’heure ou à la journée sans perte de rémunération. Les institutions et entreprises devront néanmoins prendre les dispositions nécessaires pour assurer la continuité des services essentiels notamment ceux organisés en travail posté.
Rappelons que trois candidats sont en lice pour cette élection présidentielle : Abdelmadjid Tebboune, candidat indépendant et président sortant, Abdelali Hassani Cherif, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Youcef Aouchiche ,premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS). La campagne électorale, qui s’achève aujourd’hui, a été marquée par les tournées des candidats à travers le pays et leurs interventions dans les médias, les thèmes de la stabilité politique du développement économique et de la justice sociale ayant été au cœur des débats.
Un dispositif important déployé par l’ANIE
L’ANIE chargée d’organiser et de superviser le processus électoral a mis en place un dispositif important pour garantir la transparence et la régularité du scrutin. Des observateurs seront déployés dans les bureaux de vote. Les autorités ont également renforcé les mesures de sécurité notamment dans les zones sensibles pour prévenir tout incident qui pourrait perturber le bon déroulement de l’élection.
Alors que les opérations de vote ont déjà commencé pour certaines catégories d’électeurs, les autorités espèrent une forte mobilisation. Le dépouillement des votes commencera dès la fermeture des bureaux samedi soir et les premiers résultats provisoires devraient être annoncés dans les jours suivants en cas de second tour celui-ci se tiendrait deux semaines plus tard.
Cette élection présidentielle la première depuis l’adoption de la nouvelle Constitution en 2020 est considérée comme une étape importante dans le processus politique engagé. Elle intervient dans un contexte marqué par des défis économiques et sociaux, ainsi que par des tensions régionales, notamment au Sahel. Quel que soit le vainqueur le prochain président devra s’atteler à répondre aux attentes de la population en matière d’emploi de pouvoir d’achat et de réformes tout en préservant la stabilité du pays.
Le scrutin de samedi marquera donc le début d’un nouveau chapitre pour l’Algérie dont les contours se dessineront dans les urnes. Les candidats ont tous mis en avant des programmes ambitieux de réformes économiques et sociales promettant de stimuler l’investissement de créer des emplois, notamment, pour les jeunes et de lutter contre la corruption.
Hocine Fadheli