Présidentielle : Les Algériens ont répondu à l’appel de la Patrie
Les Algériens se sont rendus aux urnes hier pour élire leur nouveau président, dans un scrutin marqué par une participation croissante.
Dès l’ouverture des bureaux de vote à 8h00, les électeurs ont commencé à affluer, témoignant de leur engagement civique. L’ANIE a régulièrement communiqué sur l’évolution du taux de participation tout au long de la journée, permettant de suivre la mobilisation des citoyens.
À 10h00, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, annonçait un taux de participation de 4,56% au niveau national et de 14,50% à l’étranger. Ces chiffres, qualifiés de « considérables » par M. Charfi, étaient déjà supérieurs à ceux enregistrés lors de la présidentielle de 2019 et des précédentes échéances électorales.
La progression s’est poursuivie, avec un taux atteignant 13,11% au niveau national et 16,18% pour la communauté algérienne à l’étranger à 13h00. À 17h00, la participation avait grimpé à 26,45% sur le territoire national et à 18,31% à l’étranger.
Cette évolution positive a été observée dans l’ensemble des wilayas du pays, avec une affluence grandissante au fil de la journée, avec une présence accrue de femmes et de jeunes dans l’après-midi. L’ANIE a mis en place plusieurs mesures pour faciliter le processus de vote et encourager la participation citoyenne. Les chiffres avancés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) font ressortir que le corps électoral compte un total de 24 351 551 électeurs, dont 23 486 061 au niveau national, soit 47% de femmes et 53% d’hommes, alors que 36% ont moins de 40 ans. Quant au nombre des bureaux de vote, il est d’environ 63.000, alors que le nombre d’encadreurs est de près de 500.000, selon le président de l’ANIE, Mohamed Charfi.
Près de 63.000 bureaux de vote et 500.000 encadreurs ont été mobilisés pour assurer le bon déroulement du scrutin. Les électeurs n’ayant pas leur carte de vote ont pu voter sur simple présentation d’une pièce d’identité officielle (carte d’identité nationale, permis de conduire ou passeport). L’ANIE a également mis à disposition la plateforme « Ayna Antakhib » permettant aux électeurs de vérifier leur bureau de vote. Dans certaines wilayas des moyens de transport public et privé ont été mobilisés gratuitement pour acheminer les citoyens vers les bureaux de vote. Pour les populations nomades et les zones reculées du Sud, 134 bureaux itinérants ont été mis en place, couvrant 51 communes réparties sur 16 wilayas. La communauté algérienne à l’étranger a pu voter dès le lundi précédant le scrutin. Aussi, face à l’affluence grandissante des électeurs en fin de journée, la fermeture des bureaux de vote, initialement prévue à 19h00, a été prorogée jusqu’à 20h00 dans toutes les wilayas, permettant à un maximum de citoyens d’accomplir leur devoir électoral.
Tout au long de la journée, les électeurs ont exprimé leur attachement au processus démocratique et leur sens du devoir civique. À Tipasa, de nombreuses femmes ont choisi de voter dans l’après-midi, après avoir terminé leurs tâches ménagères. À Boumerdes, le septuagénaire Hamid Mbarek a déclaré n’avoir jamais manqué un rendez-vous électoral, le considérant comme « un devoir national sacré ». À Médéa, les électeurs ont souligné l’importance de ce vote pour « la construction des institutions de l’État et la préservation de la stabilité du pays ». À Ain Defla, Abdelkader, un électeur quadragénaire, a exprimé sa volonté de « contribuer à l’élection d’un président capable de relever différents défis en matière de développement et de sécurité ». La participation des jeunes a également été remarquée. M. Charfi a salué la maturité des jeunes Algériens, notant que beaucoup d’entre eux faisaient partie des encadreurs de l’élection présidentielle.
La transparence du scrutin a été assurée par la présence de représentants des trois candidats dans les bureaux de vote, comme l’a souligné M. Charfi. Cette mesure a contribué à renforcer la confiance dans l’intégrité du processus électoral. De plus, l’ANIE a veillé à ce que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions possibles. À Tizi-Ouzou, une responsable d’un bureau de vote a confirmé que l’élection se déroulait « dans le calme et de façon ordinaire ».
Cette élection présidentielle de 2024 a démontré la vitalité de la démocratie algérienne et l’engagement des citoyens dans la vie politique de leur pays. Malgré les défis, notamment les fortes températures dans certaines régions, les Algériens ont répondu présent, affirmant leur volonté de participer à la construction de l’avenir de leur nation. L’augmentation constante du taux de participation tout au long de la journée, les mesures facilitatrices mises en place par l’ANIE, et les témoignages recueillis auprès des électeurs témoignent d’une maturité démocratique croissante et d’un désir profond de contribuer au développement et à la stabilité du pays.
Alors que le dépouillement des bulletins a commencé dès la fermeture des bureaux de vote à 20h00, les électeurs avec impatience de connaître l’identité de leur président, qui aura la lourde tâche de guider le pays pour les cinq prochaines années, fort de la légitimité que lui aura conférée ce scrutin historique.
Samir Benisid