ContributionDébats

Les défis du prochain président de la République

par Abderrahmane Mebtoul

Professeur des universités et expert international.

Après les élections présidentielles du 07 septembre 2024 et face à une situation complexe tant interne qu’externe face aux tensions géostratégiques aux frontières de l’Algérie, le défi numéro 1 du prochain président de la République est la relance l’économie nationale.

Tout processus de développement a pour finalité l’amélioration de la situation sociale de la majorité des citoyens : le PIB, une balance commerciale excédentaire, le niveau de réserves de change a une signification limitée, si on assiste à la détérioration du niveau de vie des populations frappées par l’inflation et le chômage, comme existent un lien dialectique entre sécurité et développement. Ainsi un taux de croissance relativement élevé en T1 par rapport à un taux de croissance faible en T0 donne cumulé, un taux faible et un taux d’inflation et de chômage faible en T1 par rapport à un taux élevé en T0 donne cumulé un taux élevé d’où l’importance de raisonner sur une longue période entre 5 et 10 ans. L’on devra ainsi éviter la manipulation des données devant les insérer au sein d’un cadre théorique cohérent, Morgenstern le fondateur de la statistique opérationnelle moderne ayant écrit à la fin de sa vie un ouvrage « comment mentir par la manipulation des statistiques »

Une économie fortement dépendante de la rente des hydrocarbures

Sonatrach procure, selon les statistiques officielles, avec les dérivées incus dans la rubrique hors hydrocarbures environ 98% des recettes en devises . Au sein de la structure du produit intérieur brut les statistiques officielles donnent environ 35% pour le secteur énergie. Mais Sonatrach alimentant indirectement la majorité des segments agriculture, industrie services, en triangularisation mathématiquement la matrice du PIB , nous avons en réalité plus de 75% dans sa contribution au PIB. La réalité est que Sonatrach irrigue l’ensemble de l’économie algérienne ayant permis le taux de croissance , les réserves de change et les transferts sociaux pour assurer la cohésion sociale d’un montant en 2023 de 5000 milliards de dinars soit au cours actuel de 134 dinars un dollar 37,31 milliards de dollars. Aussi, selon la majorité des institutions internationales, l’Algérie fortement dépendante entre 2025/2030 des hydrocarbures, ces objectifs dépendront de l’évolution de la quantité exportable, pétrole et gaz, et des prix des hydrocarbures , le cours durant mai à aout 2024 fluctuant entre 78/80 dollars le Brent , le cours ayant été le 07 septembre 2024 à un niveau extrêmement bas de 71,06 dollars le Brent et entre 30/40 dollars le mégawattheure pour le gaz , prix fonction des tensions géostratégiques, de l’évolution de la croissance de l’économie mondiale et du nouveau modèle de consommation énergétique mondial s’orientant vers la transition énergétique. C’est dans ce cadre que le ministre de l’Energie et des Mines et le PDG de Sonatrach ont annoncé courant mai 2024 que l’Algérie pourrait produire,( étant la somme de la consommation intérieure et des exportations) dans les cinq prochaines années (2029/2030) , 200 milliards de mètres cubes gazeux dont 100 milliards de mètres cubes gazeux d’exportation, car il faut réinjecter entre 20/25% du gaz dans les puits pour éviter leur dessèchement. Les prévisions de Sonelgaz prévoient 80 milliards de mètres cubes gazeux pour la consommation intérieure du fait de la forte pression démographique en 2030, plus de 50 millions d’habitants à cette date et bon nombre de secteurs nouveaux consommateurs d’énergie. Ces objectifs de 100 milliards d’exportation de gaz ( actuellement GN 67% et GNL 33%) , devant investir dans le GNL pour plus d’autonomie, l’Algérie étant avant tout un pays gazier, 2400 milliards de mètres cubes gazeux de réserves pour le gaz traditionnel, 19800 milliards pour le gaz de schiste, mais nécessitant un consensus social et la protection de l’environnement, et entre 10/12 milliards de barils de pétrole de réserves, sont réalisables sous réserve de grandes découvertes et d’ une nouvelle politique des subventions ciblées. Cependant attention à une politique ne tenant pas compte de la réalité sociale : le revenu moyen de l’Algérien est environ 20% de celui de l’européen, d’où la nécessité d’appliquer le système des subventions au profit des régions, des catégories sociales à faibles revenus ainsi que transitoirement pour des segments inducteur de valeur ajoutée ( étude réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul assisté des cadres de Sonatrach et du bureau d’études américain Ernst & Young 8 volume 890 pages, MEM Alger, 2008-pour une nouvelle politique des carburants, dossier présenté dossier aux députés APN axée sur une politique des subventions ciblées pour les carburants). La nouvelle politique des carburants implique donc à l’avenir tant aux opérateurs économiques, aux institutions de l’Etat central et local et aux citoyens de rationaliser leur consommation, en vue d’économiser et permettre d’exporter vers les marchés extérieurs pour générer des devises au profit de l’économie nationale. Dans cette perspective Sonatrach, dans le cadre du Mix énergétique, entend axer sa politique sur la diminution des gaz torchés, la réduction de l’empreinte carbone, être un acteur efficace au sein de la chaîne de valeur des énergies renouvelables, ainsi que de l’hydrogène vert, bleu et blanc, rentrant dans le cadre d’une transition énergétique maîtrisée. L’Algérie entend devenir un acteur majeur d’approvisionnement en énergie de l’Europe ( 2ème fournisseur de gaz avec 19% en 2023) et d’autres marchés lointains en développant le GNL, grâce à un partenariat gagnant – gagnant . Avec le développement des énergies renouvelables dont le solaire ( 3000 heures de soleil par an), l’objectif est d’ atteindre 35/40% de la couverture des besoins intérieurs 2030/2035 avec une partie exportable de 10.000/11.000 MW ( source Ministère Énergie ) grâce aux interconnexions et concernant hydrogène vert et bleu (n’oublions pas l’hydrogène blanc) 15% de la couverture des besoins de l’Europe horizon 2035, un montant d’investissement entre 25/30 milliards de dollars ayant été dégagé par le gouvernement algérien. Sous réserve de l’attrait d’investissements étrangers porteurs, l’Algérie peut devenir un acteur majeur de l’approvisionnement de l’Europe en énergie dans le cadre des négociations pour le lancement du raccordement électrique entre l’Algérie et les pays européens via la Méditerranée

Des indicateurs financiers positifs

Selon les derniers rapports pour l’année 2023 de la Banque d’Algérie et de la Banque mondiale les indicateurs macro-financiers sont relativement positifs mais fortement dépendants de la rente des hydrocarbures et devant entre 2025/2030 les synchroniser à la sphère financière et la sphère réelle afin de diminuer le taux le chômage, le taux d’inflation, inverser la dépréciation du dinar et lutter contre la sphère informelle. Dans sa note de conjoncture fin décembre 2023, la banque centrale indique qu’avec une part de 33,35 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2022, contre 33,47% à fin 2021, la circulation fiduciaire hors banques, s’est accrue de 10,18% entre les deux périodes, soit 7395 milliards de dinars à fin septembre 2023 contre 6712 milliards de dinars fin décembre 2021, soit au cours de 134 dinars un dollar passant de 50,08 milliards de dollars à 55,15 milliards de dollars. Par ailleurs, le cours officiel du dinar (cours achat) en 1970, a été de 4,94 dinars un dollar, en 1980 à 5,03 dinars un dollar ; – 2001 : 77,26 dinars un dollar et 69,20 dinars un euro– 2020 : 128,31 dinars un dollar -; en 2022 140, 24 pour un dollar et 139,30, un dinar pour 1 euro, en 2023 une moyenne de 134,50 dinars un dollar et 146.83 un euro, et le 07 septembre 2024 132, 3378 dinars un dollar et 146, 7957 dinars un euro, la dépréciation officielle du dinar permettant d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. Quant au dinar sur le marché parallèle, le cours vente fluctue entre 240/ 241 dinars pour un euro soit un écart qui est passé en 10 ans de 33% à plus de 60% favorisant les délits lors des importations et le trafic aux frontières . Pour la BM, après huit années consécutives de déficit continu de 2014 à 2021, le solde de la balance des paiements a enregistré un deuxième excédent consécutif en 2023. Cet excédent s’est toutefois fortement contracté par rapport à celui enregistré en 2022, passant de 18,4 à 6,3 milliards de dollars. Pour la BM , la balance commerciale est repassée dans le vert en 2022 avec un excédent de 9,9 milliards de dollars, puis de 3 milliards de dollars en 2023 et la balance des paiements de l’Algérie devrait évoluer en terrain négatif les trois prochaines années, avec des déficits de 1,5 milliard de dollars, 3,8 milliards et 5,3 milliards de dollars respectivement en 2024, 2025 et 2026. Le déficit commercial de l’Algérie devrait suivre la même courbe avec des déficits de –0,7 milliard en 2024, –3 milliards de dollars en 2025 et –4,5 milliards de dollars en 2026. Cependant la balance commerciale ne reflète pas la situation réelle d’un pays , devant analyser la balance des paiements qui inclut le mouvement des capitaux et surtout des services où les importations sont passées de 10 milliards de dollars en 2019/2020 à environ 6 milliards de dollars entre 2022/2023 Ces données expliquent l’important niveau du déficit budgétaire. L’Algérie devra dans les années à venir fonctionner avec plus de rigueur budgétaire afin de contenir tant la dette publique que l’important déficit budgétaire où tout montant non affecté à des activités productives a pour effet d’accélérer le taux d’inflation qui joue comme facteur de redistribution au profit des revenus variables , souvent des segments spéculatifs et pénalise les revenus fixes. . Avec une dette publique estimée à 49,5 % du PIB en 2023 (contre 48,1 % du PIB en 2022), les données internationales reprenant le PIB avant sa réévaluation, à près de 55% en 2023 , 58,8% en 2024 et 63,9% en 2025 ( https//fr statistica.com, international), la loi de finances 2024 prévoit des dépenses de l’ordre de 15275,28 milliards de dinars soit au cours retenu de 134 dinars un dollar 113,99 milliards de dollars, un record historique, et des recettes de l’ordre de 9105,3 milliards de dollars soit 67,95 milliards de dollars, avec un déficit budgétaire de -6170 mds de dinars, soit au cours retenu de 134 dinars un dollars 46,04 milliards de dollar soit -17,4% du produit intérieur brut, estimé à 264 milliards de dollars contre en 2023 40,35 milliards de dollars (–16,4% du PIB) estimé à 244/245 milliards de dollars, le cours ayant été de 137 dinars un dollar. Toute dérapage du dinar pour ne pas dire dévaluation tant vis-à-vis de l’euro que du dollar atténue le déficit budgétaire, mais étant une épargne forcée au détriment du consommateur, du fait que les recettes d’hydrocarbures sont converties en dinars dévalué par la Banque d’Algérie et que les taxes des importations s’appliquent également à un dinar dévalué mais pour ce dernier étant une épargne forcée supportée tant par les entreprises publiques et privées du fait que 85% des matières premières et équipements proviennent de l’extérieur, le taux d’intégration entre 2023/2024 ne dépassant pas 15%. Pour la banque d’Algérie l’inflation s’est atténuée en 2023, enregistrant un taux de 7,4% à la fin de l’année 2023, contre 9,29% à fin 2022. Mais juguler ‘l’inflation dépend avant tout de l’accroissement de l’offre , évitant de pénaliser les petits détaillants dont les mesures administratives les contraingent à rejoindre la sphère informelle, qui ne font que répercuter outre les couts initiaux sont les co$uts salariaux, la dévaluation du dinar, les prix internationaux des inputs importés et les longs circuits de distribution qui a dépassé les 9/10% entre 2022/2023,et durant les 9 premiers mois de 2024 5/7% avec une tendance haussière durant le troisième trimestre 2024. En référence à la loi de finances 2023, l’Algérie a besoin d’un baril de pétrole à près de 149,2 dollars pour assurer cet équilibre selon les données du rapport du FMI d’octobre 2022 contre 135 dollars pour l’exercice 2020/2021 et 100/109 pour l’exercice 2019/2020 et beaucoup plus en référence aux lois de finances 2023/2024 avec l’accroissement du déficit budgétaire

3.-Qu’en est -il des prévisions 2025/2030 ?

Pour atteindre en 2028/2030 environ 400 milliards de dollars de PIB à horizon 2028/2030, il y a lieu de lever les contraintes bureaucratiques , attirer les partenaires étrangers et réaliser de profondes réformes structurelles. L’Algérie étant avant tout un pays gazier ( environ 2400/2500 milliards de mètres cubes de réserves du gaz traditionnel) et non un pays pétrolier ( entre 10/12 milliards de barils) se pose la question, comment doubler les exportations de gaz horizon 2028/2030 , les exportations en 2023 ayant été de 52 milliards de mètres cubes gazeux dont 33% de GNL. Pour cela il faudra produire 200 milliards de mètres cubes gazeux, 100 à l’exportation, 80% pour la consommation intérieure qui entre 2023/2024 approche les exportations actuelles, et injecter dans les puits pour éviter leur épuisement environ 20% . Le PIB après réévaluation par le gouvernement algérien en 2023 est de 243 milliards de dollars qui devrait passer selon le FMI, sous réserves de profondes réformes, en 2024 à 268 milliards de dollars , à 293 milliards de dollars en 2025, à 318 milliards de dollars en 2026 et à 370 milliards de dollars en 2028, pouvant atteindre 400 milliards de dollars de PIB entre 2029/2030, Mais cela est conditionné par un taux de croissance de en termes réel et non nominal plus de 4/5% par an. Pour les exportations hors hydrocarbures, comme rappelé précédemment, selon les données officielles de la banque d’Algérie (source APS), les exportations en 2023 ont été 50,4 milliards de dollars d’hydrocarbures (contre 59,7 milliards en 2022), soit une « baisse de 16,9 % et les exportations hors hydrocarbures ayant baissé de 15%, passant de 5,9 milliards en 2022 à 5,05 milliards de dollars pendant l’exercice 2023 et les importations, elles ont enregistré un bond de 10,5%, passant de 38,757 milliards de dollars à fin décembre 2022 à 42,842 milliards de dollars à la même période de 2023. Pour 2022, les statistiques douanières reproduite par l’agence APS donnent un autre montant de 6,55 milliards de dollars et non 5,9 milliards de dollars , ventilés ainsi :en millions de dollars : chimie pétrochimie et dérivées d’’hydrocarbures 4248,09 millions de dinars- médicaments et produits pharmaceutiques 3,61, matériaux de construction, ciment et rond à béton 1017,43- métallurgie sidérurgie 423,40- plastique, caoutchouc-verre 172,00- autres secteurs industriels 415,12- produits agro- alimentaires 149,69- produits agricoles 103,68 millions de dinars donnant un total de 6.533,02 millions de dollars. Si l’on inclut le ciment, le rond à béton, dominants dans les matériaux de construction, les exportations étant des semi-produits à faible valeur ajoutée et bénéficiant d’importantes subventions (dont le prix du gaz à environ 10/20% du prix international), nous avons un taux de 80,60% ; restant aux autres produits 19,40% alors que certains soi disant experts organiques, selon l’expression du philosophe italien Gramsci induisant en erreur le président de la rRépublique et les plus hautes autorités du pays ont avancé sans analyses sérieuses 13 milliards de dollars entre 2024/2025 ( données reprises par l’APS) courant 2025, et certains responsables , sans dire comment , 30 milliards de dollars entre 2029/2030. D’une manière générale, cet objectif de doubler les exportations hors hydrocarbures pour un montant réaliste de 10/13 milliards de dollars horizon 2028/2030, sera fondamentalement tributaire des dérivées d’hydrocarbures, d’où l’importance d’encourager la pétrochimie dont le grand projet de la raffinerie de Hassi Messaoud qui devait être lancé en 2024 accuse un retard. Car , pour bien situer les enjeux des exportations hors hydrocarbures dans le temps et non se fier aux facteurs conjoncturels, il faudrait pour un bilan serein en dressant la balance devises nette et donc répondre aux questions fondamentales suivantes: Quelle est la part des entreprises publiques et privées et leurs formes d’organisation, entreprises par actions, SARL ou unités uni personnelles ; la répartition spatiale par zones géostrophiques, en mentionnant le chiffre d’affaires, la structure des coûts; mettre en place des tableaux comptables de prospectives physico-financiers, afin d’ analyser les évolutions des exportations en volume et sur une longue période pour corriger l’effet prix ; le taux d’intégration des unités exportatrices devant retirer toute les matières premières et services importées en devises qui ont un impact sur la balance des paiements et enfin quantifier toutes les subventions dont les bonifications des taux d’intérêt et pour les unités fortes consommatrices d’énergie, aligner le prix du gaz sur celui du prix international pour calculer leur rentabilité réelle dans un cadre concurrentiel mondial. Pour atteindre entre 10/15 milliards de dollars entre 2028/ 2030, il faut être réaliste, en référence à la structure des prix de 2024, il faudra augmenter le volume de près de 40%, nécessitant de profondes réformes structurelles, la concurrence étant vivace au niveau mondial, car les exportations hors hydrocarbures supposent des entreprises publiques et privées concurrentielles dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux en rappelant qu’un projet entre l’idée et sa réalisation, selon son importance, fonction de la levée des contraintes bureaucratiques, demande entre 2/4 ans et entre la durée de sa mise en exploitation et son seuil de rentabilité, pour les PMI/PME et pour les projets hautement capitalistiques entre 5 et 7 ans.

Quelles perspectives?

Dans ce contexte pour les perspectives, il s’agit de replacer l’Algérie en Afrique. Sur un PIB mondial en 2022 de 101.300 milliards de dollars, le total des 10 premiers pays arrivant en tête les USA, la Chine, le Japon, l’Europe des 27 , nous avons 67.384 milliards de dollars soit près de 66,51% du PIB mondial. Pour l’Afrique, le PIB pour une population d’environ 1,4 milliard d’habitants, existant des Afriques et non une Afrique avec d’importantes disparités, en 2023 est estimé à 2700 milliards de dollars, soit environ 2,7% du PIB mondial , l’équivalent de celui de la France qui a une population de 68 millions d’habitants. En 2022, nous avons par ordre décroissant 1.- Nigeria 473 milliards de dollars -2.-Egypte 471- – 3.-Afrique du Sud 422 -– 4.-Algérie 190 -5.- – Maroc 150 – 6.-Angola 135- 7.- Kenya- 126- 8.- Ethiopie 117- 9.-Tanzanie .-85- 10 Ghana – 74 – 11.- Côte d’Ivoire 70 – 12 RDC 64 soit un total pour ces douze pays 2377 soit 95% sur les 2500 de PIB , 2,5% du PIB mondial en 2022 et trois pays Nigeria, Egypte et Afrique du Sud 1366 milliards de dollars soit 54,64% . Cependant pour 2024 selon le Fonds Monétaire International (FMI) pour les prévisions de 2024, (rapport d’avril 2024) , la première place c’est l’Afrique du Sud avec PIB 373 milliards de dollars suivi de l’Egypte, avec un PIB de 347,60 milliards de dollars, l’Algérie occupant le 3ème rang, avec un PIB de 266,80 milliards de dollars et le Nigeria avec un PIB qui était de 375 milliards de dollars en 2023 devrait tomber à 253 milliards de dollars en 2024, ces quatre pays devraient représenter plus de 40% du PIB de l’Afrique qui compte 55 pays. Quant taux défis internes, rappelons que le seuil de rentabilité d’une PMI/PME après sa date de mise en exploitation est de trois minimum et pour les projets hautement capitalistiques pas avant 5/7 ne devant pas confondre lettres d’intention qui n’engagent nullement le partenaire étranger et d’évoquer le nombre de projets déposés mais de donner les réalisations effectives, en rappelant que les organes officiels avaient annoncé plus de 10.000 projets entre 2000/2020 mais à peine 15% ayant été réalisés, avec des projets de l’ex l’ANSEJ dont les prêts bancaires n’ont pu être remboursés. Pour ne citer que quelques projets structurants, cela sera pour le cas du fer de Gara Djebilet 3eme réservoir mondial, mais devant résoudre des problèmes techniques et descendre à l’aval pour avoir une grande valeur ajoutée où il est prévu seulement fin 2026 l’opérationnalité de la ligne de chemin de fer-Gara Djebilet- Tindouf Béchar, idem pour les projets de zinc et de phosphate toujours en négociation. Le seuil de rentabilité de ces projets est prévu entre 2029/2030, sous réserve que l’on respecte les délais et la maîtrise des coûts. Force est de constater que l’Algérie connaît une désindustrialisation de l’économie du pays alors que ce secteur est un des facteurs déterminant de la croissance de l’économie nationale. Toutes les études montrent que la part de l’industrie dans le PIB et le PIB hors hydrocarbures est sur une courbe décroissante entre 1965/2023 , 1965/1977 près de 13% du PIB , 11% entre 1985/1999, 6,6% en 2000/2005 et selon le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, le secteur industriel national en Algérie contribue fin 2023 à 4,1% du PIB (source APS 12 mai 2024) : entreprises publiques et privées ne dépassent pas 15% en 2023 du taux d’intégration donc dépendantes des importations via la rente des hydrocarbures à plus de 85% pour leur fonctionnement . Aussi les perspectives de l’économie algérienne sont tributaires d’une plus grande rigueur budgétaire, éviter de dépenser sans compter, au sein d’une planification stratégique, des entrées en devises fonction de l’évolution des prix des hydrocarbures, des capacités d’attrait de l’investissement étranger, de la réforme du système financier dans sa globalité, banques, fiscalité, douane, domaine, du système socio éducatif depuis le primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle ,il faut un taux de croissance entre 2025/2030 de 8/9% pour absorber le flux additionnel annuel de demande d’emplois entre 350.000/400.000/an qui s ‘ajoute au taux de chromate évalué par les organismes internationaux en 2023 à plus de 14% et si l’on prend les dernières déclarations du ministre du travail du nombre de demandeurs d’allocations chômage, plus de 2, millions rapporté à la population active,13 millions en 2023, cela donne un taux entre 17/18%. L’on devra revoir le système de formation si l’on veut éviter des diplômés chômeurs, où avec les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle la structure de l’emploi à fortes qualification étant appelé à évoluer. Il y a également la réforme du foncier industriel ( également agricole de grandes superficies sont nécessaires pour faire baisser les coûts) où dans certaines collectivités locales il est livré sans les utilités et à des prix exorbitants , des institutions avec une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux, pour une participation citoyenne et dont la levée du blocage numéro un de l’économie algérienne, l’hydre bureaucratique qui enfante la sphère informelle. La lutte contre la corruption à ne pas confondre avec acte de gestion afin de ne pas freiner les énergies créatrices des managers, avec la moralité de la gestion de la Cité, doit être la priorité . Il s’agira de créer un nouveau tissu économique reposant sur les nouvelles technologies ne devant plus assainir des entreprises publiques qui ont coûté au trésor public 250 milliards de dollars selon un rapport du premier ministère durant les trente dernières années à fin 2020( source APS) et les assainissements ont continué entre 2021/2023, 80% de ces entreprises étant revenues à la case de départ , montrant que cela n’est pas une question de capital-argent, et devant retenir les expériences réussies, ne pouvant privatiser partiellement ou totalement que les unités potentiellement rentables ( goodwill positif) . Les réformes par l’amélioration du climat des affaires doivent contribuer grâce à l’accroissement de la production et de la productivité à l’appréciation de la valeur du dinar , diminuer le taux d’inflation qui lamine le pouvoir d’achat et créer des emplois productifs et non des emplois rentes.

En conclusion, en ce début de septembre 2024, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach. Espérons qu’à l’avenir que les actions du président de la République s’inscrivent dans le cadre d’une planifications stratégique s’appuyant sur les forces sociales réformistes, qui ne sauraient s’assimiler à des fonctionnaires aux ordres afin de contribuer à asseoir une économie diversifiée dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux en accélérant les réformes structurelles qui trouveront de fortes résistances des forces sociales des tenants de la rente car ayant un impact sur la recomposition du pouvoir. Outre les tensions géostratégiques aux frontières de l’Algérie, la situation socio-économique interne est complexe et la période septembre 2024/ septembre 2029 sera une période charnière : redressement national ou régression économique et sociale. D’où l’urgence d’accélérer les réformes, devant orienter l’Algérie vers une économie de marché à finalité sociale, conciliant efficacité économique et cohésion sociale , loin des relations de clientèles de rente autour des axes directeurs suivants : la valorisation du savoir en intégrant la diaspora , une nouvelle gouvernance axée sur une plus grande rigueur budgétaire, une planification stratégique afin d’éviter de naviguer à vue, éviter des assainissements et réévaluations à répétition avec des distributions de salaires sans contreparties productives qui conduisent à terme à la dérive sociale, devant favoriser des entreprises concurrentielles , qui seules créent de la richesse qui doivent s’adapter à la nouvelle reconfiguration mondiale. devant assister à une nouvelle recomposition du pouvoir économique mondial 2030/2040 où toute Nation qui n’avance pas recule forcément, n’existant pas de situation statique.

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