Le film « Con chi viaggi » projeté à l’institut culturel italien: Le septième art italien s’invite à Alger
Le long métrage « Con chi viaggi » (avec qui voyages-tu ?), un Road Movie italien aux traits d’une comédie noire sur les appréhensions de l’être humain et son caractère méfiant devant des personnes inconnues, a été projeté jeudi à Alger. Tel un caméléon cinématographique, ce road movie se pare des couleurs d’une comédie noire, brossant le portrait des angoisses humaines face à l’inconnu. L’Institut culturel italien, tel un projectionniste des temps modernes, a orchestré cette projection en plein air, transformant sa cour intérieure en une salle de cinéma à ciel ouvert. « Con chi viaggi », enfant de l’imagination fertile de Niccolo Celaia et Antonio Usbergo, a ainsi vu le jour en 2022, s’inscrivant dans la lignée des « Cinémas sous les étoiles », cycle cinématographique né aux premiers jours d’août. Paolo, personnage haut en couleur, souhaite partager son odyssée de Rome à Gubbio, perle de l’Italie centrale. Novice dans l’art du numérique, il se retrouve, par un caprice du destin digital, flanqué de trois compagnons de route : Elisa, Anna et Michèle. Ce quatuor improbable, uni par le hasard d’une application de covoiturage, se lance dans un périple où la méfiance est reine et les regards en disent long.
Pendant 73 minutes, ces quatre âmes errantes, incarnées avec brio par Lillo Petrolo, Alessandra Mastronardi, Michela De Rossi et Fabio Rovazzi, tissent la toile d’une vie faite d’absurdités, de rires amers et de rebondissements inattendus. Leur véhicule devient le théâtre ambulant des travers humains, où chacun joue sa partition dans cette symphonie du soupçon. « Con chi viaggi » se fait le miroir de nos sociétés, reflétant les facettes narcissiques et réfractaires de l’être humain face à l’inconnu. Comme un peintre maniant le clair-obscur, le film révèle peu à peu la vérité derrière les masques, invitant chacun à se pencher sur ses propres démons.
Les spectateurs algérois, bercés par la brise méditerranéenne, ont savouré ce festin cinématographique, leurs yeux rivés sur l’écran comme autant d’étoiles dans la nuit d’Alger. Ils attendent déjà avec impatience le prochain jeudi, où « L’Ora legale », fruit de l’imagination de Salvatore Ficcara et Valentino Picone, les emmènera dans un voyage au cœur d’un village sicilien, là où le temps semble suspendu entre tradition et modernité.
M. S.