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Le Président Tebboune entame un second mandat en annonçant un dialogue politique inclusif : « Consacrer la démocratie véritable »

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a officiellement entamé hier son second mandat à la magistrature suprême, après prêté serment au Palais des Nations à Alger, après sa réélection le 7 septembre avec 84,30% des voix. Dans un discours d’investiture empreint d’ambition et de renouveau, le président de la République a dévoilé sa vision pour l’Algérie, mettant l’accent sur un dialogue politique inclusif et une feuille de route économique et sociale ambitieuse.

L’annonce phare de cette journée d’investiture fut sans conteste l’engagement du président Tebboune à lancer un dialogue national ouvert. « Au cours du second mandat, nous engagerons des discussions soutenues et des consultations avec l’ensemble des forces vives du pays, politiques, économiques et juvéniles », a-t-il déclaré. Un dialogue inclusif qui vise à « baliser ensemble le chemin qu’empruntera notre pays en matière de consécration de la véritable démocratie, non pas celle des slogans, mais celle qui donne la souveraineté à ceux qui la méritent ». Cette initiative s’inscrit dans une volonté affirmée de restaurer la confiance et de consolider les fondements démocratiques de l’Algérie. Le président a souligné l’importance de ce dialogue pour surmonter les divisions du passé et construire un avenir commun. Il a notamment évoqué la nécessité de réconcilier les différentes composantes de la société algérienne et de créer un espace de dialogue constructif.

Dans un geste symbolique fort, immédiatement après la cérémonie d’investiture, le Président Tebboune a reçu ses adversaires de l’élection présidentielle, M. Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et M. Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS). Cette rencontre illustre la volonté du président de tendre la main à et d’initier ce dialogue national sur des bases inclusives. Le président de la République a aussi salué dans son le peuple algérien qui, a-t-il dit, « a toujours protégé par sa conscience nationale le processus de consolidation de la légitimité des institutions et d’édification de l’Etat de droit à travers les échéances nationales constitutionnelles ». Saluant, à cette occasion, les candidats Abdelaali Hassani Cherif (Mouvement de la société pour la paix) et Youcef Aouchiche (Front des forces socialistes), le président de la République a dit : « nous avons mené ensemble une campagne électorale propre marquée par une concurrence loyale à travers la présentation des programmes et des idées aux électrices et électeurs ».

Un bilan sera présenté au Parlement

« Si les méthodes pour convaincre ont différé, il n’en demeure pas moins que la campagne électorale s’est déroulée dans le respect mutuel, dans le cadre des règles de la pratique politique démocratique et conformément aux exigences de la conscience morale, de la fidélité au pays des Chouhada et de la loyauté à la patrie », a soutenu le président de la République. Il a également salué avec fierté le « succès de cette échéance nationale importante marquée par la sérénité et la sécurité depuis le début de sa préparation, au lendemain de l’annonce de la Présidentielle anticipée ». Le président de la République a, par là même, salué l’Armée nationale populaire (ANP), les corps de sécurité, ainsi que tous les secteurs concernés qui ont apporté « un appui logistique pour garantir une élection transparente, libre et régulière ».

Tebboune a également regretté la trahison passée et vertement critiqué les politiques économiques passées qui ont amené à la désertification industrielle mettant en avant les réalisations de son premier mandat pour remédier à la situation il a cité dans ce sens les rapports du FMI et de la Banque mondiale qui mettent en avant le dynamisme de l’économe algérienne qui affiche le taux de croissance le plus élevé de la région. Il s’est engagé dans ce sensà présenter le bilan de son premier mandat devant les deux chambres du Parlement avant fin 2024, ainsi que « tous les détails » relatifs au second mandat. Le président de la République a précisé que, perpétuant la « bonne tradition » qu’il a instituée, « il prononcera, avant la fin de l’année, un discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en session extraordinaire », lors duquel il présentera « tous les détails relatifs au second mandat, ainsi que le bilan économique et financier du premier mandat ».

Dans ce contexte, le Président Tebboune a présenté lors de son discours les grandes lignes d’une feuille de route économique et sociale ambitieuse pour son second mandat, visant à transformer en profondeur l’économie nationale et à améliorer les conditions de vie des citoyens.

Les priorités du second mandat

Le président a fixé des objectifs ambitieux en termes de croissance économique. Il vise notamment à augmenter la contribution de l’industrie au produit intérieur brut (PIB) à 12% au cours de son mandat. Pour y parvenir, il mise sur une stratégie de diversification économique et d’encouragement de l’investissement. Tebboune a annoncé que près de 9 000 projets d’investissement ont déjà été enregistrés auprès de l’Agence algérienne d’investissement, avec l’objectif ambitieux d’atteindre 20 000 projets d’ici la fin de son mandat en 2029. Cette dynamique d’investissement devrait stimuler la croissance économique et créer de nombreux emplois.

L’un des engagements phares du Président concerne l’agriculture. Il s’est engagé à assurer l’autosuffisance agricole de l’Algérie d’ici à 2026, mettant en avant les progrès déjà réalisés dans ce domaine. Tebboune a notamment annoncé que le pays atteindra l’autosuffisance en blé dur en 2025, et en orge et maïs en 2026. Pour y parvenir, il mise sur l’élaboration d’une carte agricole basée sur des critères scientifiques et sur des partenariats internationaux avec des pays leaders dans les filières stratégiques. Des projets dans ce sens sont déjà en cours. Il citera d’ailleurs l’exemple du partenariat avec le qatari Baladna, et celui avec les Italiens, alors que d’autres sont en cours de discussion.

Le président a également évoqué plusieurs grands projets d’infrastructure visant à moderniser le pays. Il a notamment annoncé le lancement, en 2025, de grands barrages d’interconnexion pour renforcer la gestion des ressources hydriques du pays. Ces projets s’inscrivent dans une volonté plus large de développer les infrastructures du pays, notamment dans les domaines des transports, de l’énergie et des télécommunications.

Conscient des défis sociaux auxquels fait face l’Algérie, le président Tebboune s’est engagé à protéger le pouvoir d’achat des Algériens. Il a annoncé une série de mesures visant à lutter contre l’inflation, à contrôler les prix et à augmenter les primes et les salaires. Ces mesures s’inscrivent dans une politique plus large de protection sociale et de réduction des inégalités. Le président a réaffirmé son engagement à poursuivre la construction de deux millions de logements tous types confondus au cours de son mandat. Cette politique ambitieuse vise à répondre à la demande croissante de logements et à améliorer les conditions de vie des Algériens. Par ailleurs, Tebboune s’est engagé à résoudre définitivement le dossier des zones d’ombre avant la fin de la première année de son mandat. Cette promesse témoigne de sa volonté de réduire les disparités régionales et d’améliorer les conditions de vie dans les zones les plus défavorisées du pays.

Il a évoqué la nécessité de poursuivre les réformes dans les secteurs clés de la santé et de l’éducation pour assurer un développement durable et inclusif de l’Algérie. Tebboune s’est engagé à créer 450 000 emplois au cours de son mandat, en mettant particulièrement l’accent sur l’emploi des jeunes. Il a également annoncé son ambition de porter le nombre de start-ups à 20 000, contre près de 8 000 aujourd’hui, soulignant ainsi l’importance de l’innovation et de l’entrepreneuriat dans sa vision économique.

Le début du second mandat du président Tebboune marque le début d’un nouveau chapitre. En annonçant un dialogue national inclusif et une feuille de route économique et sociale ambitieuse, le président cherche à rassembler les Algériens autour d’un projet commun de développement et de démocratisation. Les défis sont nombreux, mais le président semble déterminé à les relever. La réussite de ce projet dépendra de la capacité du gouvernement à mettre en œuvre ces ambitieuses promesses, mais aussi de la participation active de l’ensemble des forces vives de la nation au dialogue annoncé. L’Algérie entre ainsi dans une période cruciale de son histoire, où la consolidation de la démocratie et le développement économique et social seront au cœur des priorités nationales.

Hocine Fadheli

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