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L’Algérie et le Liban signent deux accords d’entraide : Fin de cavale proche pour Bouchouareb !

L’Algérie et le Liban ont signé, hier, un accord d’entraide judiciaire. Un accord, qui permettra, après ratification, l’échange d’informations entre les juridictions des deux pays, mais aussi et surtout l’extradition des personnes recherchées. Ce qui est le prélude à l’extradition de nombre de personnes recherchées par la Justice algérienne pour des faits de corruption et qui ont trouvé refuge au Liban, notamment l’ex-ministre de l’Industrie Abdesselam Bouchouareb. 

L’entraide judiciaire en matière pénale et l’extradition de criminels sont en effet au coeur des deux accords rparaphéshier à Beyrouth par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, et son homologue libanais, Henry Khoury. Avant de procéder à la signature de deux accords, les deux ministres ont tenu des entretiens, en marge de la participation du ministre de la Justice à la 37e session du Conseil des ministres arabes de la Justice. La rencontre se tient dans la capitale libanaise, Beyrouth. Les deux ministres ont évoqué les liens d’amitié historiques liant l’Algérie et le Liban, la convergence des positions des deux pays aux niveaux régional et international. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tabi a précisé que «les efforts inlassables consentis par l’Algérie en vue asseoir les bases d’un cadre d’accord avec le partenaire libanais s’inscrivent dans le cadre des grands engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tenant compte des intérêts communs entre notre pays et ses partenaires stratégiques, notamment les pays frères et amis». La «signature de ces deux accords coïncide également avec les réformes en cours dans le secteur de la Justice en Algérie découlant de la Constitution de novembre 2020 », précise-t-il. Ces réformes prévoient des prévoit des dispositions sans précédent consacrant l’indépendance du pouvoir judiciaire conformément aux aspirations du peuple algérien, en plus de la démarche globale approuvée par le Président Tebboune pour la récupération des fonds dilapidés et détournés vers l’étranger». 

La signature de ces accords permettra surtout d’extrader les personnes poursuivies par la Justice algérienne et qui ont trouvé refuge au Liban. Et cet objectif n’est pas dissimulé et est même affiché. Tabi a d’ailleurs donné le ton. Le ministre de la Justice a affirmé que «ces accords constituent le mécanisme idoine pour lutter contre l’impunité pénale », soulignant que «l’enjeu est immense ». «Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut faire face seul aux manifestations de la criminalité sous ses diverses formes, notamment les crimes de corruption et de blanchiment et de détournement d’argent », a précisé le ministre. Il a également insisté sur «la nécessaire conjugaison des efforts pour faire face à ce phénomène aux niveaux bilatéral, régional ou international». Evoquant la question liée à l’extradition, le ministre de la Justice a indiqué que «les conventions de coopération judiciaire en matière pénale et en matière d’extradition de criminels constituent la solution idoine pour faire face à ces phénomènes criminels qui risquent de menacer les intérêts des deux pays, et aplanir toutes les difficultés susceptibles d’entraver le cours de la justice». Avec la signature de ces deux conventions «nous aurons instauré pour nos deux pays un cadre fédérateur, à même de les prémunir contre les menaces criminelles et de prévenir l’impunité pénale », notamment au regard des dispositions qu’elles renferment, permettant aux deux pays de « combler tout vide juridique ou lacunes constituant une entrave à la Justice ou allant à l’encontre du principe de souveraineté de la loi, des principes consacrés sur le plan international et servant la sécurité et la paix internationales », a poursuivi le ministre. Et de préciser que «ces conventions sont susceptibles de promouvoir les relations de coopération bilatérale dans les domaines juridique et judiciaire et de les promouvoir au niveau escompté, en sus de témoigner de la profondeur des relations algéro-libanaises». Ce n’est pas tout. Il a également met en valeur «l’importance de « promouvoir les efforts bilatéraux pour parachever tous les cadres de coopération judiciaire, à la faveur de la tenue d’une rencontre au niveau des experts des deux pays consacrée à finaliser l’examen des dispositions du projet de convention de coopération judiciaire dans le domaine civil et commercial, en prévision de son approbation, et ce de par la concertation autour des clauses du mémorandum d’entente proposé entre les ministères de la justice des deux pays ». En ce sens, il a expliqué que «ces démarches sont susceptibles de renforcer, voire développer les capacités judiciaires».  Rappelons que plusieurs personnes poursuivies par la Justice se trouvent actuellement au Liban dans l’espoir d’échapper aux poursuites et aux condamnations, à l’image de Farid Bedjaoui, impliqué avec Chakib Khelil dans l’affaire Sonatrach II, ou encore l’ex-ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb qui a condamné, par contumace, pour corruption et dont les biens en Algérie viennent d’être saisis, en attendant des biens qu’ils possède à l’étranger. 

Salim Abdenour

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