Elle lance un appel vibrant lors du « Sommet de l’avenir »: L’Algérie appelle à rétablir la confiance en l’ONU
« Rétablir la confiance ébranlée entre notre organisation internationale et les peuples du monde. » C’est par ces mots forts qu’Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a marqué hier les esprits lors des travaux « Sommet de l’avenir » qui se tient en amont de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Dans le cadre majestueux des Nations Unies, Attaf a dressé un portrait sans concession des défis auxquels fait face la communauté internationale. Au cœur de son intervention, une préoccupation majeure : le sort des « peuples colonisés et opprimés ». Pour eux, a-t-il rappelé, l’ONU reste « l’ultime refuge contre l’injustice et la tyrannie », un « phare d’espoir » dans les moments les plus sombres. Mais ce rôle crucial est menacé par une « situation tendue, exceptionnelle et sans précédent », illustrée par de multiples crises et conflits qui mettent à l’épreuve la crédibilité de l’organisation. M. Attaf a indiqué que « l’Algérie appelle à rétablir la confiance ébranlée entre notre organisation internationale et les peuples du monde, notamment les peuples colonisés et opprimés qui voient en les Nations Unies l’ultime refuge contre l’injustice et la tyrannie et considèrent cette organisation comme un phare d’espoir en temps de drames et de souffrances et comme un serviteur qui leur rend justice et protège leurs droits ». Parmi ces défis, Attaf n’a pas hésité à pointer du doigt la « guerre génocidaire » menée contre le peuple palestinien à Ghaza. Une guerre qui dure depuis près d’un an et symbolise l’urgence d’une action internationale concertée, souligne-t-il. Face à cette situation alarmante, le MAE a appelé de ses vœux une « réhabilitation de l’ONU dans son rôle central de prévention et de règlement des conflits ». »Nous avons de nombreux exemples de crises, de différends et de conflits présentés devant notre organisation internationale en général et devant le Conseil de sécurité en particulier, qui illustrent cette situation tendue, exceptionnelle et sans précédent », a-t-il dit. Et d’ajouter que « l’un des défis majeurs auquel est confronté la communauté internationale aujourd’hui est d’amener l’occupation israélienne coloniale à cesser la guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien à Ghaza depuis près d’une année et à mettre un terme à l’escalade israélienne multiforme au Proche-Orient ».
Mais l’intervention d’Attaf ne s’est pas limitée à un simple constat. Elle s’est faite porteuse d’espoir, appelant tous les signataires de la Charte des Nations Unies à réaffirmer leur engagement envers le droit international. Un appel qui résonne comme une invitation à revenir aux fondamentaux de l’organisation, à ses valeurs premières de paix et de justice.
Cette voix algérienne s’est élevée dans le cadre plus large du « Sommet de l’avenir », un événement d’envergure qui a réuni pas moins de 144 hauts responsables, dont 9 représentants de pays arabes. Placé sous le signe « Des solutions multilatérales pour un avenir meilleur », ce sommet visait à repenser l’architecture internationale pour faire face aux défis du 21e siècle.
L’aboutissement de ces discussions intenses ? Un document final adopté à l’unanimité, véritable feuille de route pour l’avenir. Ce texte, décrit comme « un engagement universel reflétant l’esprit et le respect du multilatéralisme », ne se contente pas de belles paroles. Il propose une refonte en profondeur du système international, de sa structure financière et de ses instances, avec une attention particulière portée à la réforme du Conseil de sécurité.
Au-delà des considérations géopolitiques, le document final aborde des enjeux cruciaux pour l’avenir de l’humanité. La poursuite des objectifs de développement durable, la lutte contre la pauvreté, la réduction de la fracture numérique entre pays riches et pauvres, le combat contre le changement climatique… Autant de défis qui nécessitent une mobilisation sans précédent de la communauté internationale.
Le rôle de la jeunesse
Mais ce sommet ne s’est pas contenté de réunir les dirigeants d’aujourd’hui. Il a également donné la parole à ceux qui façonneront le monde de demain : les jeunes. L’Algérie, fidèle à son engagement en faveur de la jeunesse, y était représentée par deux membres du Conseil supérieur de la jeunesse, Amine Araâr et Aicha Rebei. Leur présence a permis de mettre en lumière les initiatives novatrices prises par l’Algérie pour impliquer sa jeunesse dans l’élaboration des politiques publiques. Cette participation active de la jeunesse algérienne symbolise une conviction partagée par de nombreux participants : l’autonomisation des jeunes et leur implication dans la vie publique sont des clés essentielles pour construire un avenir meilleur. Leurs idées novatrices, leur énergie et leur vision sont autant d’atouts pour relever les défis complexes qui se profilent à l’horizon.
Samir Benisid