L’entité sioniste alimente l’escalade de violence : Une incursion terrestre au Liban imminente ?
L’escalade des tensions au Moyen-Orient atteint un nouveau palier alors que l’entité sioniste intensifie ses opérations militaires au-delà de Ghaza, menaçant d’envahir le Liban et multipliant les frappes contre plusieurs pays de la région. Cette montée en puissance des hostilités fait craindre un embrasement généralisé du conflit, avec des répercussions potentiellement dévastatrices pour toute la région.
La situation au Liban s’est considérablement détériorée ces derniers jours, avec une intensification des frappes aériennes sionistes sur le territoire libanais. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a laissé entendre que l’option d’une incursion terrestre des forces d’occupation sionistes au Liban était désormais sur la table, faisant craindre une nouvelle escalade du conflit. Le département d’Etat américain a indiqué que l’entité sioniste a informé Washington qu’il entendait mener des opérations terrestres au Liban. « Ils nous ont informé d’un certain nombre d’opérations. Ils nous ont dit pour l’instant qu’il s’agit d’opérations limitées centrées sur l’infrastructure du Hezbollah près de la frontière, mais nous continuons à nous entretenir à ce sujet », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller. L’occupant sioniste a d’ailleurs décidé de la fermeture de trois zones près de la frontière libanaise. De son côté, l’armée libanaise « repositionne et regroupe ses forces » à la frontière sud, a indiqué responsable militaire libanais sous couvert d’anonymat, cité par les agences de presse internationales.
Les raids aériens menés par l’entité sioniste ont déjà fait de lourdes pertes humaines. Selon le dernier bilan du ministère libanais de la Santé, plus de 700 personnes ont perdu la vie et près de 2 200 ont été blessées depuis le début de cette nouvelle vague d’agressions. Parmi les victimes, on compte de nombreux civils, dont 104 enfants et 194 femmes. La frappe la plus meurtrière a eu lieu dimanche près de Saïda, faisant au moins 45 morts et 70 blessés selon un nouveau bilan. Ces bombardements indiscriminés touchent des zones densément peuplées, y compris la banlieue sud de la capitale libanaise Beyrouth.
Le Hamas a annoncé la mort en martyr de son chef au Liban, Fatah Charif Abou al-Amine, ainsi que de plusieurs membres de sa famille, dans une frappe contre sa maison dans le camp d’Al-Bass, dans le sud du Liban. Rappelons que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué vendredi dans une puissante frappe israélienne qui a rasé des bâtiments entiers dans la banlieue sud de Beyrouth. Le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a annoncé qu’un successeur serait choisi « à la première occasion », tout en affirmant que le mouvement restait « prêt » à faire face à une éventuelle offensive terrestre israélienne. L’escalade ne se limite pas au Liban. Des frappes menées par l’aviation de guerre sioniste ont également touché le Yémen, faisant au moins 4 morts et 33 blessés dans la ville portuaire de Hodeida. Ces attaques, qui ont visé des infrastructures portuaires et énergétiques, marquent une extension inquiétante du conflit à de nouveaux fronts. Signe de la volonté de l’entité sioniste d’étendre le conflit dans l’espoir d’y entrainer l’Iran, Netanyahu a proféré hier des menaces à l’encontre de l’Iran et ses dirigeants.
100.000 libanais ont traversé la frontière avec la Syrie
L’escalade des violences a provoqué une grave crise humanitaire. Au Liban, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) rapporte que près de 100 000 personnes ont déjà traversé la frontière vers la Syrie pour fuir les bombardements. Ces déplacements massifs mettent à rude épreuve les capacités d’accueil des pays voisins, déjà fragilisés par des années de conflit. L’UNICEF souligne que la situation est particulièrement difficile pour les enfants, qui « paient le prix le plus élevé » de cette escalade. L’organisation rapporte que plus de 45 000 enfants au Liban ont dû interrompre leur scolarité en raison de la fermeture des écoles. Malgré les appels répétés de la communauté internationale à un cessez-le-feu, la situation continue de se dégrader. La coordonnatrice spéciale des Nations Unies au Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, déplore que ces appels « restent lettre morte », tandis que la population civile se retrouve « impuissante face à un avenir incertain ». Le président américain Joe Biden a appelé à un cessez-le-feu « maintenant », tout en laissant entendre son opposition à des opérations terrestres israéliennes au Liban. Cependant, ces déclarations semblent avoir peu d’impact sur le terrain, où les combats s’intensifient. Face à cette escalade, les réactions internationales se multiplient. L’Arabie saoudite a appelé au respect de la « souveraineté et de l’intégrité territoriale » du Liban, exprimant sa « grande préoccupation » face aux développements en cours. Le royaume a également appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités quant à la protection de la paix et de la sécurité régionales ».
L’extension du conflit au-delà de Ghaza et son intensification au Liban font craindre un embrasement général de la région.
La menace d’une invasion terrestre du Liban par l’entité sioniste, si elle se concrétisait, marquerait une nouvelle escalade majeure avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour toute la région. Une telle action risquerait non seulement d’entraîner le Liban dans une guerre totale, mais pourrait également provoquer l’intervention d’autres acteurs régionaux, notamment l’Iran. L’urgence d’une désescalade et d’une solution diplomatique n’a jamais été aussi criante. Cependant, avec les assassinats de figures clés comme Hassan Nasrallah et l’élimination de dirigeants du Hamas, les perspectives de négociations à court terme semblent compromises. Le risque d’un conflit régional majeur n’a jamais été aussi élevé, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour l’ensemble du Moyen-Orient et au-delà.
Lyes Saïdi