Escalade des tensions au Moyen-Orient : L’Algérie critique l’inaction du Conseil de sécurité
Dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, l’Algérie a réaffirmé sa position sans équivoque à l’ONU, appelant à une désescalade immédiate et soulignant que la paix dans la région ne peut être atteinte sans l’arrêt des agressions sionistes contre Ghaza. Amar Bendjama, Représentant permanent auprès des Nations unies a souligné hier que l’incapacité du Conseil de sécurité à agir a donné « carte blanche » à l’entité sioniste pour agresser le Liban tout en poursuivant ses crimes à Ghaza.
Hier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité à New York et devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève, les représentants algériens ont exposé la vision pour résola plus juste pour résoudre la crise actuelle. Amar Bendjama, Représentant permanent auprès des Nations unies, et Rachid Bladehane, Représentant permanent à Genève, ont tous deux mis en avant des positions convergentes et complémentaires, insistant sur le fait que toute tentative de désescalade doit commencer par l’arrêt immédiat des « attaques brutales » contre Ghaza. l’Algérie met en garde contre le risque d’une escalade régionale, particulièrement au Liban, tout en soulignant l’importance de ne pas détourner l’attention de la « tragédie à Ghaza ».
« Tout effort visant à éviter une escalade des tensions dans la région du Moyen-Orient doit commencer par la cessation des attaques (sionistes) brutales contre Ghaza (…) Nous devons compter sur un cessez-le-feu immédiat à Ghaza », a martelé M. Bendjama, lors de son intervention à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient. Tout en dénonçant l’agression sioniste en cours contre le Liban, le représentant de l’Algérie a signalé qu’il ne fallait pas perdre de vue les crimes commis depuis bientôt une année dans la bande de Ghaza. « Nous devons éviter une escalade des tensions au Liban et nous devons aussi éviter que ces tensions détournent notre regard de la tragédie à Ghaza », a-t-il averti. « Il nous semble que certains sont devenus indifférents au sort des Palestiniens à Ghaza », a-t-il déploré. Il a assuré que la paix au Moyen-Orient passait inévitablement par « l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Al Qods-est pour capitale », mais aussi par le retrait total de l’armée sioniste des territoires arabes occupés au Liban et en Syrie. Concernant le Liban, l’ambassadeur a attiré l’attention sur le fait que l’entité sioniste ait violé de « manière flagrante » le droit international et le droit international humanitaire en ciblant les civils, mais aussi en faisant exploser des appareils de télécommunications et enfin en menant une invasion terrestre au Liban. Pour le représentant de l’Algérie à l’ONU, l’incapacité du Conseil de sécurité à agir a donné « carte blanche » à l’entité sioniste pour agresser le Liban tout en poursuivant ses crimes à Ghaza. « Combien de temps encore la Communauté internationale va-t-elle rester impuissante face aux actes de défiance de (l’entité sioniste)? Combien de temps encore allons-nous échouer à pleinement mettre en œuvre la résolution 1701 (du Conseil de sécurité concernant le Liban) plus particulièrement (le point relatif) au retrait de (l’entité sioniste) du territoire libanais? », s’est-il interrogé. « Le Moyen-Orient a besoin d’actions concertées urgentes de notre part pour parvenir à une solution pérenne face à cette crise », a-t-il indiqué. Sur un autre plan, M. Bendjama a exprimé la solidarité de l’Algérie avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclaré depuis mardi Persona non grata par l’entité sioniste. Une décision « incroyable », a-t-il dit, qui prouve que l’entité sioniste « n’a aucun respect pour l’ONU, ni pour la Communauté internationale ». Pour sa part, Rachid Bladehane, a souligné lors du débat général sur le 7e point de l’ordre du jour de la 57e session du Conseil des droits de l’Homme (CDH), concernant la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens et les autres territoires arabes occupés que « l’Algérie est fermement convaincue que le retour de la sécurité et de la stabilité au Proche-Orient dépend de la nécessité de faire taire les armes et d’étendre l’autorité du Droit international, et de la fin de l’occupation dans tous les territoires arabes occupés, en tant que solution juste, pérenne et définitive au conflit arabo-israélien ». Le Représentant de l’Algérie à Genève a souligné que cette session « se tient dans un contexte marqué par la poursuite de la guerre inique menée par l’occupant israélien contre le peuple palestinien, et qui a touché d’autres pays arabes, la dernière agression en date étant celle menée contre le Liban avec des centaines de victimes et de blessés et plus d’un million de déplacés », précisant que l’annonce par l’entité sioniste d’une offensive terrestre contre le Liban était « une aventure dont les répercussions sont imprévisibles sur la paix et la sécurité au Proche-Orient ». Le diplomate a souligné que face à cette situation, « l’Algérie interpelle la conscience de la communauté internationale et l’exhorte à agir rapidement pour prendre des mesures concrètes pour imposer le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien, notamment en interdisant l’approvisionnement de l’occupant en armes et en l’obligeant, par le biais de sanctions politiques et économiques, à se conformer à toutes les résolutions onusiennes et aux décisions de la Cour internationale de justice (CIJ), en exécutant un cessez-le-feu immédiat et en mettant un terme aux opérations de déportation forcée, de torture et à la politique de discrimination. L’Algérie a également appelé la communauté internationale à accélérer le retour de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), pour exercer ses activités en Palestine et lui permettre d’accomplir ses missions essentielles visant à atténuer les souffrances du peuple palestinien et à traiter les causes profondes de la situation au Proche-Orient, et qui consistent essentiellement en l’occupation coloniale des terres palestiniennes qui dure depuis 76 ans et que la guerre contre Ghaza et l’escalade au Liban ont mis à nu ».
Lyes Saïdi