Économie

Numérisation des services financiers: Des avancées significatives

L’Algérie connaît des progrès significatifs dans la numérisation des services financiers et bancaires. Cette évolution majeure, priorité du programme du président Abdelmadjid Tebboune, s’inscrit dans une stratégie globale visant à moderniser l’économie du pays.

Lors de la Conférence internationale de haut niveau sur les paiements numériques, tenue hier à Alger, le ministre des Finances Laaziz Faid a dressé un bilan positif des avancées réalisées. « Le développement du secteur bancaire numérique s’inscrit dans le processus global de transition numérique, l’une des priorités du programme du président de la République », a-t-il souligné, insistant sur le suivi attentif des hautes autorités. Les progrès se manifestent à travers plusieurs réalisations concrètes. Le ministère des Finances a créé un Data Centre pour héberger l’ensemble de ses systèmes d’information. La Direction générale des Domaines et l’administration fiscale ont vu leurs activités numérisées, tout comme la Direction générale des douanes qui dispose désormais d’un centre de données dédié à la numérisation des procédures douanières. Ces avancées s’accompagnent d’un cadre législatif modernisé souligne le ministre. La loi monétaire et bancaire a été actualisée pour intégrer le e-paiement et la monnaie numérique de la Banque centrale, ouvrant la voie à la création d’entreprises spécialisées dans les services de paiement. Une commission dédiée a été instituée pour mettre en œuvre une stratégie nationale de développement du e-paiement, avec un accent particulier mis sur l’encouragement des entreprises de technologies financières (FINTECH) à proposer des services innovants. L’approche en matière de modernisation des systèmes de paiement vise plusieurs objectifs stratégiques : réduire le volume de l’économie informelle, lutter contre la falsification de la monnaie, élargir l’inclusion financière, et renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption. Le premier argentier du pays a ainsi souligné l’importance du e-paiement comme « l’un des piliers du développement socioéconomique », permettant à chaque citoyen d’accéder à des services financiers sécurisés. Les résultats de cette politique commencent à se faire sentir. Selon Salah Eddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, les opérations de paiement par carte ont connu une croissance de 16% entre janvier et août 2024, tandis que les paiements via téléphone mobile ont augmenté de 12%.

La Banque d’Algérie joue un rôle crucial dans ce processus, veillant à maintenir un équilibre entre l’innovation dans les services bancaires et la préservation de la stabilité financière. Cela implique une gestion rigoureuse des risques, la protection du consommateur et le renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent.

Une feuille de route en 50 mesures

Pour concrétiser les ambitions en matière de numérisation des services financiers, une feuille de route nationale a été élaborée. Hadj Mohamed Sebaa, Directeur général du trésor et de la comptabilité au ministère des Finances, a révélé que ce plan comprend au moins 50 mesures articulées autour de cinq axes principaux : l’adaptation du cadre réglementaire, la numérisation des services financiers, la modernisation de l’infrastructure de paiement, la création de nouvelles techniques de paiement et la diffusion de la culture financière dans la société. Cette feuille de route, supervisée par le ministère des Finances, fait l’objet d’un suivi quotidien par un groupe de travail dédié. L’objectif est d’assurer une mise en œuvre effective et efficace de ces mesures pour atteindre les objectifs fixés.

La Conférence internationale de haut niveau sur les paiements numériques, organisée sur deux jours en partenariat avec le Fonds Monétaire Arabe, a permis d’aborder des thèmes cruciaux tels que l’innovation financière, les services bancaires ouverts, et les systèmes de paiements instantanés. Elle a réuni des experts algériens et étrangers dans les domaines des finances numériques, des technologies de l’information et de l’économie, ainsi que des représentants de divers départements ministériels, banques, compagnies d’assurance et institutions financières. Cette conférence, placée sous le thème « Avancer vers un avenir sans numéraire », illustre l’ambition de l’Algérie de se positionner à l’avant-garde de la révolution numérique dans le secteur financier. Elle témoigne également de la volonté du pays de s’inscrire dans les tendances mondiales, alors que la valeur des opérations de e-paiement devrait dépasser 11 trillions de dollars d’ici la fin de l’année 2024, avec des projections atteignant 16 trillions de dollars dans les trois prochaines années. L’engagement de l’Algérie dans cette voie a d’ailleurs été salué par Fahd bin Mohamed Al-Turki, directeur général du Fonds monétaire arabe (FMA). Il a notamment mis en avant l’importance du plan de transition numérique algérien dans la numérisation des services gouvernementaux et son impact sur l’inclusion financière.

Sabrina Aziouez

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