Le massacre redouble d’intensité à Ghaza : Une volonté sioniste d’exterminer les Palestiniens
Dans un témoignage poignant, le Dr Khaled Benboutrif, médecin urgentiste français de retour de Ghaza, dénonce ce qu’il qualifie d' »extermination » de la population palestinienne par l’entité sioniste. Son récit, corroboré par les rapports des agences de presse sur le terrain, dresse un tableau alarmant de la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne, un an après le début de l’offensive israélienne.
« Ce n’est pas une guerre, c’est un massacre, une extermination », affirme sans détour le Dr Benboutrif dans un entretien accordé à l’agence de presse Anadolu. Ayant effectué deux missions humanitaires à Ghaza en 2024, ce médecin toulousain a été témoin direct de l’horreur qui se déroule sur place. Son témoignage met en lumière les conditions de vie catastrophiques des habitants et la difficulté d’apporter une aide humanitaire efficace.
Dès son arrivée à l’hôpital européen de Khan Younès, dans le sud de Ghaza, le Dr Benboutrif a été frappé par l’ampleur de la crise. « L’hôpital accueillait 900 patients pour 300 lits. Et en plus de cela, 2500 à 3000 personnes déplacées occupaient les couloirs, les salles d’attente et même les abords de l’hôpital », raconte-t-il, décrivant une situation invivable. Le médecin français souligne l’explosion d’épidémies due aux conditions sanitaires déplorables, au manque d’eau potable et aux infrastructures défaillantes. « Il y avait une grande flambée d’hépatite, car l’eau n’était pas traitée. Nous avons aussi vu des cas de gale et de Covid, en plus des nombreux blessés », indique-t-il. Les maladies chroniques ne sont pas en reste : « On voyait des diabétiques mourir par manque de traitement, des cardiaques sans soins, et des cancéreux privés de chimiothérapie après la destruction du seul centre d’oncologie ». Le Dr Benboutrif décrit avec émotion la situation des civils, premières victimes de cette agression. « On avait beaucoup d’enfants et de personnes âgées, atteints par des tirs de snipers. C’était des tirs ciblés à la tête, ce n’était pas les explosions ni les bombardements. On voyait des enfants touchés au front ou à la tempe », s’indigne-t-il. Il estime que 30% des patients soignés étaient des enfants, et un nombre équivalent de femmes et de personnes âgées.
En plus des tirs délibérés contre les civils, les hôpitaux eux-mêmes sont devenus des cibles. Le Dr Benboutrif explique que plusieurs établissements ont été bombardés, notamment lors de sa seconde mission en juillet 2024. « J’ai travaillé dans trois hôpitaux : l’hôpital européen, l’hôpital Shuhada al-Aqsa et l’hôpital Kamal-Adwane. Tous ont été bombardés à plusieurs reprises », affirme-t-il.
Les témoignages du Dr Benboutrif sont corroborés par les rapports des agences de presse sur le terrain. Le bilan de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 42.289 martyrs et 98.684 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023. Les rapports des agences de presse mettent en lumière une situation humanitaire désastreuse. L’APS rapporte que la famine s’aggrave dans le nord de Ghaza, augmentant les souffrances de près de 400.000 civils palestiniens assiégés, en particulier dans le camp de réfugiés de Jabalia. Les forces d’occupation israéliennes auraient détruit toutes les boulangeries du nord, laissant les habitants sans accès au pain. L’Observatoire euro-méditerranéen pour les droits de l’Homme (Euromed Monitor) avertit que plus de 400.000 Palestiniens du nord de Ghaza risquent de mourir de faim en raison de la décision israélienne d’interdire l’acheminement de toute aide humanitaire depuis plusieurs semaines. Les agences de presse rapportent des attaques continues contre les civils. L’agence Anadolu fait état de bombardements israéliens ciblant des tentes abritant des civils déplacés dans l’enceinte de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, faisant au moins 4 morts brûlés vifs et 40 blessés. Ces attaques répétées contre les zones de refuge des civils s’inscrivent dans une stratégie de déplacement forcé de la population et d’extermination.
Le Dr Benboutrif n’hésite pas à qualifier la situation d’extermination. L’utilisation de la famine comme arme, les attaques délibérées contre les civils et les infrastructures médicales, ainsi que les déplacements forcés, s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à rendre la vie impossible pour la population palestinienne de Ghaza. Face à cette situation catastrophique, le Dr Benboutrif et les organisations humanitaires appellent à une action immédiate de la communauté internationale. « Les Palestiniens subissent des déplacements forcés, sont privés de tout, et le monde regarde en silence. Cela doit cesser », conclut-il avec force. L’Observatoire euro-méditerranéen pour les droits de l’Homme exhorte les Nations Unies et la communauté internationale à « intervenir immédiatement pour sauver la vie de centaines de milliers de personnes dans le nord de Ghaza, pour mettre un terme au génocide qui entre maintenant dans sa deuxième année ».
Lyes Saïdi