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Un hôpital bombardé au Liban: Escalade meurtrière !

L’agression sioniste connaît une dangereuse escalade au Liban avec un raid meurtrier perpétré lundi soir aux abords de l’hôpital Rafik Hariri, dans la banlieue sud de Beyrouth. Cette attaque, menée sans avertissement préalable, a fait 13 martyrs, dont un enfant, et 57 blessés, selon le dernier bilan communiqué hier par le ministère libanais de la Santé. Parmi les blessés, 17 personnes ont nécessité une hospitalisation, dont 7 se trouvent dans un état critique. L’hôpital a également subi d’importants dégâts matériels.

Cette nouvelle agression s’inscrit dans une campagne de violence croissante contre le Liban. Depuis octobre 2023, le bilan est lourd : 2.483 martyrs et 11.628 blessés, avec une proportion significative de femmes et d’enfants parmi les victimes. Plus alarmant encore, cette violence a provoqué le déplacement forcé de plus de 1.340.000 personnes, la majorité ayant dû fuir leurs foyers après le 23 septembre dernier.

Face à cette escalade, la Ligue arabe, par la voix de son secrétaire général Ahmed Aboul-Gheit, a appelé lundi à Beyrouth à un cessez-le-feu immédiat et au retrait des forces sionistes du sud du Liban. « Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à fournir un soutien humanitaire large, fort et immédiat. Le Liban ne doit pas être abandonné dans cette épreuve », a-t-il déclaré après avoir rencontré les hauts responsables libanais.

Une catastrophe humanitaire délibérément aggravée à Ghaza

Parallèlement, la situation à Ghaza atteint des niveaux de gravité sans précédent, avec un bilan humain qui ne cesse de s’alourdir : 42.718 martyrs et 100.282 blessés depuis le 7 octobre 2023, majoritairement des femmes et des enfants. Les dernières 48 heures ont été particulièrement meurtrières avec sept nouveaux massacres, faisant 117 martyrs supplémentaires et 487 blessés. La gravité de la situation est exacerbée par l’obstruction systématique de l’aide humanitaire, particulièrement dans le nord de Ghaza. L’UNRWA rapporte que les forces d’occupation refusent délibérément les demandes d’évacuation des personnes coincées sous les décombres. Selon Inas Hamdan, responsable de la communication à l’UNRWA, cette obstruction s’accompagne d’un renforcement du siège sur Jabalia et la province nord, aggravant une situation déjà catastrophique.

Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, dresse un tableau apocalyptique de la situation : « Notre personnel rapporte qu’il ne trouve pas de nourriture, d’eau ou de soins médicaux. L’odeur de la mort est partout alors que les corps sont laissés sur les routes ou sous les décombres. » Plus grave encore, les missions d’évacuation des corps ou de fourniture d’aide humanitaire sont systématiquement rejetées. Philippe Lazzarini, a déclaré mardi que la population du nord de la bande de Ghaza « attend la mort à tout moment », dans le contexte du génocide sioniste en cours dans la région. Il s’agit d’un « appel de détresse » lancé par les employés de l’agence onusienne dans le nord de Ghaza, et publié par Lazzarini sur les réseaux sociaux.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que cette obstruction délibérée de l’aide humanitaire met en péril la survie de milliers de civils. Sur les 54 missions des Nations Unies prévues pour le nord de Ghaza durant la première quinzaine d’octobre, une seule a reçu l’autorisation d’entrer. Les trois derniers hôpitaux encore fonctionnels dans le nord – Kamal Adwan, indonésien et Al Awda – ne fonctionnent que partiellement, privés de ressources essentielles.

Un anéantissement systématique du développement

Un rapport conjoint du PNUD et de la CESAO révèle d’ailleurs l’ampleur dévastatrice de cette agression génocidaire sur le développement de Ghaza. L’Indice de développement humain (IDH) devrait chuter à un niveau comparable à celui de 1955, effaçant 69 années de progrès. Les projections sont alarmantes : 74,3% de la population palestinienne vivra dans la pauvreté en 2024, soit 4,1 millions de personnes, dont 2,61 millions nouvellement pauvres. Le PIB devrait se contracter de 35,1%, avec un chômage pouvant atteindre 49,9%. D’ici la fin de 2024, le développement mesuré par l’indice de développement humain (IDH) pourrait chuter à des niveaux jamais vus depuis le début des calculs de l’IDH pour l’Etat de Palestine en 2004. Cependant, en utilisant une extrapolation linéaire rétrograde, l’évaluation prévoit que: Pour l’Etat de Palestine, l’IDH tombera à 0,643 – un niveau estimé pour 2000, ce qui retarderait le développement de 24 ans. Pour Ghaza, l’IDH devrait chuter à 0,408, un niveau estimé pour 1955, effaçant ainsi plus de 69 années de progrès. L’IDH pour la Cisjordanie (occupée) devrait baisser à 0,676, ce qui reflète une perte de 16 ans, qui risque de s’aggraver encore, prévient l’évaluation, si les incursions militaires en Cisjordanie s’étendent. La nouvelle évaluation s’appuie sur les conclusions de deux évaluations antérieures publiées en novembre 2023 et mai 2024 et les met à jour. Elle suggère qu’un plan global de redressement et de reconstruction, combinant l’aide humanitaire avec des investissements stratégiques dans le redressement et la reconstruction ainsi que la levée des restrictions économiques et la promotion de conditions propices au redressement, « pourrait aider à remettre l’économie palestinienne sur la voie de la restauration pour se réaligner sur les plans de développement palestiniens d’ici 2034. Mais ce scénario ne peut se réaliser que si les efforts de redressement ne sont pas restreints ». « Les projections de cette évaluation confirment qu’au milieu des souffrances immédiates et des pertes humaines horribles, une grave crise du développement se déroule également, une crise qui met en péril l’avenir des Palestiniens pour les générations à venir », a déclaré Achim Steiner, Administrateur du PNUD. Dans ce contexte de violence généralisée, la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, subit des profanations quotidiennes croissantes. Le ministère palestinien des Affaires étrangères dénonce ces violations comme « une tentative de modifier la réalité historique et juridique de la mosquée » dans le cadre d’une stratégie plus large de génocide et de déplacement. Pour la seule journée de dimanche, 1.780 colons ont envahi le site sous protection policière, suivis de 774 autres mardi matin.

Lyes Saïdi

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