Nouvelle ligne ferroviaire Béchar-Tindouf : Le projet avance à pas de géant
Le chantier de la ligne ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet progresse à pas de géant. Ce projet pharaonique de 950 kilomètres, véritable colonne vertébrale Sud, promet de transformer radicalement le paysage économique et social de la région.
« Ce projet ferroviaire aura un impact économique considérable sur le pays », a affirmé avec conviction Mohamed El-Habib Zahana, ministre des Transports, lors d’une visite d’inspection ce mardi à Béchar. Et pour cause : cette infrastructure stratégique permettra l’exploitation optimale du gigantesque gisement de fer de Gara-Djebilet, l’un des plus importants au monde, estimé à plus de 3,5 milliards de tonnes de réserves. Les travaux du premier tronçon de 200 kilomètres avancent à un rythme particulièrement encourageant. Lakhdar Rekhroukh, ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, ne cache pas sa satisfaction : « Nous espérons livrer ce tronçon avant l’échéance prévue de début 2025, grâce à la cadence soutenue des travaux. » Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur la section Béchar-Abadla, longue de 96 kilomètres, le taux d’avancement atteint déjà 94% pour les travaux de terrassement et 28% pour la soudure des rails, selon Cherif Grira, PDG de Cosider travaux publics. L’ampleur du projet se manifeste également à travers ses installations annexes. Une unité de production de traverses en béton, créée spécialement pour le chantier, a considérablement augmenté sa capacité, passant de 175 à 1.500 unités par jour depuis septembre 2024. Cette progression fulgurante témoigne de la mobilisation massive des moyens techniques et humains.
Au-delà de sa fonction première d’acheminement du minerai de fer, cette ligne ferroviaire représente un véritable levier de développement régional. Elle permettra de désenclaver les régions du Sud, de stimuler les échanges commerciaux Nord-Sud, de créer des milliers d’emplois directs et indirects, de favoriser l’émergence de nouveaux pôles économiques et enfin de moderniser les infrastructures de transport.
La nouvelle gare d’Abadla, avec ses trois blocs principaux en construction, illustre l’ambition du projet. La gare en cours de réalisation, sera réceptionnée à la même échéance (le 1er trimestre de 2025). Plus qu’une simple infrastructure de transport, cette ligne ferroviaire incarne la volonté de l’État de développer durablement les régions du Sud, tout en renforçant l’intégration économique nationale.
Le redémarrage simultané de la ligne Oran-Béchar, après sa réhabilitation suite aux inondations de septembre, complète ce dispositif et renforce la connectivité entre le Nord et le Sud du pays.
Sabrina Aziouez
