Économie

Accès des pêcheurs algériens aux eaux mauritaniennes: Des négociations « avancées » pour réduire les droits

L’Algérie renforce sa coopération avec la Mauritanie notamment dans le secteur de la pêche, a annoncé hier e ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Badani, lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne. Des négociations « avancées » sont d’ailleurs en cours pour réduire les droits d’accès pour les pêcheurs algériens. Le ministre s’est montré optimiste quant à l’aboutissement de ces pourparlers dans les prochains jours, soulignant que plusieurs opérateurs algériens se tiennent déjà prêts à déployer leurs activités dans les eaux mauritaniennes dès qu’une solution sera trouvée, avec pour objectif d’acheminer leur production vers le marché national. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de développement du secteur halieutique algérien, qui vise à doubler sa production annuelle d’ici 2030, pour atteindre 200.000 tonnes contre 100.000 tonnes actuellement, un volume qui stagne depuis trois décennies malgré le doublement de la population et de la flotte de pêche. Pour soutenir cette expansion, le ministère a mis en place plusieurs mesures structurantes, notamment l’autorisation d’importation de navires d’occasion de plus de 40 mètres pour la grande pêche, dont l’examen des dossiers a déjà débuté. Une plateforme numérique a également été créée pour faciliter l’importation de moteurs d’occasion de moins de cinq ans, une initiative cruciale alors que près de 40% de la flotte nationale connaît des problèmes mécaniques. Le secteur enregistre par ailleurs une dynamique prometteuse dans la construction navale, avec neuf investissements actifs ayant déjà permis la mise en service de trois grands navires, tandis que onze autres sont en cours de réalisation. L’augmentation du quota national de thon rouge, qui a atteint 2046 tonnes cette année, s’accompagne de projets d’engraissement pour optimiser cette ressource. La stratégie ministérielle accorde une place prépondérante au développement de l’aquaculture, avec des objectifs ambitieux de 60.000 tonnes en aquaculture marine et 40.000 tonnes en aquaculture d’eau douce et continentale. Le ministre souligne le « potentiel énorme » du pays dans ce domaine, avec une cinquantaine de barrages destinés à l’irrigation et à l’aquaculture, plus de 100.000 bassins agricoles et 71 projets inscrits dans le secteur marin. Cependant, ces perspectives de développement s’accompagnent d’inquiétudes concernant l’état des ressources halieutiques naturelles. Une récente campagne d’évaluation a révélé une baisse constante des captures moyennes le long du littoral algérien de 2148 km, à l’exception des zones d’El Kala et Ghazaouet. Face à ce constat alarmant, le ministre a annoncé l’élaboration prochaine d’un plan de gestion rigoureux, en collaboration avec les scientifiques et les professionnels du secteur, pour préserver et protéger cette ressource vitale.

Salim Amokrane

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