62 nouveaux cadres installés hier: Le département de l’Agriculture fait sa mue
La transformation profonde du département de l’Agriculture en Algérie s’inscrit dans une dynamique nationale visant à consolider la sécurité alimentaire du pays, comme en témoigne l’installation hier de 62 cadres aux niveaux central et local présidée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Youcef Cherfa. Cette restructuration administrative, touchant 11 cadres de l’administration centrale et 51 cadres locaux, révèle une volonté claire de moderniser l’approche du secteur agricole. « L’agriculture est un travail de terrain et non administratif », a souligné le ministre, marquant ainsi une rupture avec les anciennes méthodes bureaucratiques au profit d’une démarche plus pragmatique et proactive. Le ministre Cherfa a particulièrement insisté sur l’importance du « travail de terrain et de proximité » avec les agriculteurs et les producteurs, préconisant « le recours aux meilleures compétences nationales pour développer le secteur de manière à répondre aux attentes du citoyen algérien ». Des objectifs ambitieux ont été fixés, notamment l’extension des surfaces irriguées dans le sud jusqu’à 300 hectares, destinés principalement aux céréales et aux cultures stratégiques. Le plan d’action comprend également le développement de la production de légumineuses, de pommes de terre primeur et de garde, ainsi que des plantes oléagineuses.
Une production qui dépasse les 35 milliards de dollars
La contribution significative de l’agriculture au PIB national, atteignant 18% pour l’année agricole 2023-2024 avec une production dépassant les 35 milliards de dollars USD, souligne l’importance économique croissante du secteur,, comme l’a d’ailleurs souligné le ministre. Cette performance remarquable s’inscrit dans la stratégie nationale de développement des cultures stratégiques, notamment axée sur la réduction des importations de blé dur et d’orge, conformément aux orientations du président Abdelmadjid Tebboune. Cette transformation s’accompagne du déploiement de projets stratégiques d’envergure, illustrant l’ambition de l’Algérie de développer son autonomie alimentaire. Parmi les initiatives phares, on compte le projet algéro-qatari de ferme laitière Baldana à Adrar, le projet algéro-italien de production de céréales et de semences à Timimoun, et plus récemment, le méga-projet céréalier algéro-saoudien à El Ménea. Ces partenariats internationaux témoignent de la capacité du pays à attirer des investissements étrangers majeurs dans le secteur agricole. Une attention particulière est portée à la commercialisation des produits agricoles, avec l’accent mis sur « l’ouverture d’espaces commerciaux » pour garantir la disponibilité des produits à des prix accessibles, tout en assurant une coordination efficace entre les directions locales pour la commercialisation et la transformation des produits. Cette approche globale de transformation du secteur agricole démontre la volonté de l’Algérie de moderniser son agriculture tout en renforçant sa sécurité alimentaire, créant ainsi un modèle de développement agricole intégré qui pourrait servir d’exemple pour d’autres pays en développement.
Samir Benisid