Une économie résiliente
Par Hakim Aomar
Le ministre des Finances, Lâaziz Faïd a présenté, hier, le projet de loi de finances 2025 devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Lâaziz Fayed, a évoqué dans sa présentation, les principaux indicateurs macroéconomiques du pays. Des indicateurs au vert. Le premier argentier du pays mettra d’ailleurs l’accent sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) qui passera de 4,1% en 2023 à 4,4% à la fin de l’année en cours (2024), alors que le PIB hors hydrocarbures atteindra les 4,7 % d’ici la fin de l’année courante contre 4,3% en 2023.
Concernant la balance commerciale, le ministre a indiqué qu’elle devrait enregistrer un excédent de 2,8 milliards de dollars, soit 1,1% du PIB, contre 6,4 milliards de dollars en 2023 soit 2,6% du PIB, expliquant que la valeur des exportations d’hydrocarbures atteindra 43,73 milliards de dollars américains en 2025, 43,49 milliards de dollars américains en 2026 et 41,18 milliards de dollars américains en 2027. Continuant dans le même sens, le premier argentier du pays, les réserves de change du pays sont passées de 69 milliards de dollars en 2023 à 72, 95 milliards de dollars en 2024, soit une hausse de 4%, ajoutant au passage que ce montant représente l’équivalent de 16 mois d’importations de marchandises et de services. Des indicateurs qui sous-tendent l’optimisme du premier responsable du secteur des finances lequel a affirmé que l’économie nationale continue de faire preuve de résilience, en dépit de la conjoncture internationale marquée par l’inflation, la faiblesse des échanges commerciaux et des investissements ainsi que des politiques monétaires restrictives dominant la plupart des économies mondiales.
Lâaziz Fayed est revenu notamment sur la conjoncture particulière dans laquelle ce projet de loi a été élaboré, soulignant que l’année 2024 était une année charnière en raison de l’échéance présidentielle, qui marque le parachèvement des programmes du premier mandat présidentiel et le début du programme du second mandat du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Amélioration du pouvoir d’achat
Il a précisé, également, que ce projet vient clôturer une phase caractérisée par des défis budgétaires majeurs, notamment en lien avec la gestion de la pandémie de Covid-19 et la concrétisation des engagements importants pris dans le cadre du programme de rattrapage du Président de la République, relevant à ce propos l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens à travers l’exonération de l’impôt sur le revenu global (IRG), la révision du salaire national minimum garanti (SNMG), l’augmentation du point indiciaire, le dégel des promotions dans la fonction publique, l’instauration de l’allocation chômage, ainsi que la révision des pensions de retraite. Il a rappelé, dans ce contexte, la levée du gel sur les projets d’investissement à l’arrêt depuis 2014, la mobilisation des ressources financières nécessaires à la création de dix nouvelles wilayas dans le Sud, ainsi que la création de plus de 347.593 postes d’emploi dans la fonction publique durant la période 2020-2024.
Le ministre a soutenu que le projet de loi de fiances 2025 avait été élaboré dans un contexte marqué par la hausse du taux d’inflation dans la plupart des économies mondiales, la persistance des tensions géopolitiques et des politiques monétaires restrictives, le durcissement des conditions financières et la faiblesse des échanges commerciaux et des investissements, outre les catastrophes climatiques.
Cependant, poursuit le ministre, l’économie algérienne continue de faire preuve de résilience, en dépit de tous ces risques, et ce à travers l’amélioration des indicateurs macroéconomiques, notamment la poursuite de la croissance soutenue, à travers l’activité enregistrée hors-hydrocarbures, l’excédent de la balance des paiements et l’accumulation des réserves de change.
Le ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur la poursuite de la réalisation des grands projets inscrits dans la nomenclature des investissements publics, soulignant les efforts consentis à travers l’évolution des dépenses budgétaires, passant de 7820 milliards de DA en 2020 à 15275 milliards de DA en 2024, ce qui a permis, selon lui, de réunir les conditions pour réaliser un taux de croissance de 4,4 % (selon les prévisions de clôture de l’exercice 2024).
Pour maintenir cette dynamique, les pouvoirs publics poursuivent le suivi des mesures prises ces cinq dernières années visant à mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir le développement socio-économique du pays, diversifier l’économie à travers l’appui à l’investissement et la promotion des différentes initiatives, relancer les grands projets structurants et résoudre le problème de pénurie d’eau en assurant l’approvisionnement en eau potable. L’Etat poursuit également ses efforts pour résorber le déficit en infrastructures de base, sécuriser les réseaux de communication, promouvoir la transition énergétique, numériser les services publics et soutenir l’économie de la connaissance, tout en mobilisant des ressources fiscales supplémentaires en fonction des capacités contributives de chaque contribuable, sans toutefois augmenter la pression fiscale, à travers l’élargissement de l’assiette fiscale et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Le ministre a affirmé que l’indicateur le plus significatif du comportement de l’économie nationale était la valeur du PIB nominal de l’Algérie, estimé à 266,8 milliards de dollars en 2023, ce qui lui a permis de se classer troisième en Afrique, après l’Afrique du Sud et l’Egypte. Dans ce sillage, le ministre des Finances a révélé que la valeur des crédits alloués à l’économie avait atteint 10695 milliards de DA à la fin décembre 2023, contre 10112 milliards de DA en 2022, soit une hausse de 5,8 %. Le total des crédits alloués au secteur public s’est établi à 4458 milliards de DA à fin 2023, contre 4350 milliards de DA à fin 2022, soit une hausse de 2,5 %. Concernant les crédits alloués au secteur privé, ils ont nettement augmenté de 8,2 % à fin 2023, atteignant 6236 milliards de DA contre 5762 milliards de DA à fin 2022, portant leur part à 58 % du total des crédits à la fin de l’année dernière.
Principaux indicateurs du cadrage macroéconomique et budgétaire du projet de loi de finances
– Le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut retenu est de 60 dollars sur la période 2025-2027
– Le prix de marché du baril de pétrole brut est à 70 dollars sur la période 2025-2027
-La croissance économique atteindra 4,5% (2025 et 2026) et la croissance hors hydrocarbures serait de 5% en 2025
-Le produit intérieur brut (PIB) devrait se situer à 37.863 milliards de DA (278,71 milliards dollars)
-Les exportations de biens atteindraient 50,9 milliards de dollars
-Les importations de biens devraient se situer à 46,07 milliards de dollars
-La balance commerciale devrait enregistrer un excédent 4,83 milliards de dollars
-La balance des paiements devrait réaliser un excédent de 1,17 milliard de dollars
-L’encours des réserves de change atteindrait 72,95 milliards de dollars, représentant 16 mois d’importations de biens et services.
-Les recettes budgétaires devraient s’améliorer de 3,5% pour atteindre 8.523,06 milliards DA
-La fiscalité pétrolière s’établirait à 3.453,96 milliards DA
-Les dépenses budgétaires augmenteraient de 9,9% à 16.794,61 milliards DA
-Le déficit budgétaire passerait à 8.271,55 milliards DA.