Avec plus de 4,5 millions de visiteurs: Le SILA 2024 bat tous les records
Le rideau est tombé samedi sur la 27e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA), confirmant son statut d’événement culturel majeur non seulement en Algérie mais aussi à l’échelle internationale. Avec plus de 4,5 millions de visiteurs enregistrés, cette édition 2024 s’inscrit comme un succès retentissant qui témoigne de la vitalité de la culture littéraire algérienne.
La cérémonie de clôture, présidée par la ministre de la Culture et des Arts, Dr. Soraya Mouloudji, s’est déroulée dans l’enceinte prestigieuse du Palais des Expositions Safex d’Alger. L’événement a réuni un parterre de personnalités de premier plan, représentant tant les institutions nationales que le corps diplomatique. La présence remarquée de l’ambassadeur du Qatar, Abdulaziz Ali Al-Naama, a souligné l’importance accordée à ce pays du Golfe, invité d’honneur de cette édition. Le pavillon qatari s’est particulièrement distingué en remportant le prix du « Meilleur stand » du salon. Une récompense méritée pour cette installation qui a su captiver les visiteurs grâce à une scénographie innovante, mêlant habilement tradition et modernité. Le stand, véritable vitrine de la culture qatarie, a proposé une expérience immersive alliant éléments patrimoniaux et technologies contemporaines.
L’un des moments forts de cette cérémonie a été la remise des prix du concours « Mon premier livre », une initiative lancée sous l’impulsion du président de la République Abdelmadjid Tebboune pour soutenir la jeune création littéraire. Le jury, présidé par Dr. Inchirâh Saâdi, a examiné pas moins de 81 œuvres créatives, témoignant de la vitalité de la jeune scène littéraire algérienne. Dans la catégorie langue arabe, Belkasmi Mounsef s’est distingué avec son roman « Aria Al-Qash » (Le foin nu), tandis qu’Amal Ben Abdallah a été récompensée dans la catégorie amazighe pour « Tajawat Dou Baggio ». Chaque lauréat s’est vu remettre une récompense de 500 000 dinars, accompagnée d’une attestation honorifique. Le prix dans la catégorie des langues étrangères n’a pas été décerné cette année, le jury ayant estimé que les œuvres soumises ne répondaient pas aux critères établis.
« Ces chiffres de fréquentation exceptionnels viennent réfuter catégoriquement les thèses sur le désintérêt supposé des Algériens pour la lecture », a souligné la ministre Mouloudji dans son discours de clôture. Elle a particulièrement insisté sur la qualité du programme culturel qui a accompagné le salon, avec des conférences et des débats animés par des intellectuels de renom. Cette 27e édition, placée sous le slogan « Lire pour triompher », a revêtu une dimension historique particulière en coïncidant avec le 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale. Un symbole fort qui a été souligné tout au long de la manifestation, notamment lors d’une conférence d’hommage à l’écrivain et critique culturel Ameziane Ferhani, disparu fin 2023. Le commissaire du SILA, Mohamed Igreb, a dressé un bilan plus que positif de cette édition qui a rassemblé 1007 maisons d’édition venues de 40 pays. Il a particulièrement salué la présence remarquée de la Palestine, du Sahara occidental et de la Mauritanie, soulignant la dimension panarabe et africaine de l’événement. Face à l’engouement croissant du public, la ministre de la Culture n’a pas exclu la possibilité d’allonger la durée du salon pour les prochaines éditions. Une réflexion qui témoigne de la volonté des autorités de faire du SILA un rendez-vous culturel toujours plus ambitieux et accessible au plus grand nombre. Cette 27e édition du SILA confirme ainsi la place prépondérante d’Alger sur la scène culturelle internationale et démontre, s’il en était encore besoin, que le livre demeure un vecteur essentiel de la vie culturelle algérienne.
Mohand Seghir