Les bombardements font au moins une centaine de morts en une journée: L’ONU confirme le génocide à Ghaza
Un rapport spécial des Nations unies vient de confirmer ce que de nombreux observateurs internationaux dénonçaient depuis des mois : les pratiques de l’entité sioniste à Ghaza sont « compatibles avec les caractéristiques d’un génocide ». Le rapport onusien pointe notamment l’utilisation de la famine comme arme de guerre, une stratégie explicitement interdite par le droit international humanitaire. Les experts de l’ONU soulignent que les 2,3 millions d’habitants de Ghaza font face à des restrictions drastiques d’accès aux besoins les plus élémentaires : nourriture, eau, soins médicaux et abris. Plus accablant encore, le document révèle que des responsables israéliens ont « publiquement soutenu les politiques privant les civils de nourriture, d’eau et de carburant », démontrant ainsi une intention délibérée d’instrumentaliser les produits de première nécessité. Cette instrumentalisation des besoins vitaux s’inscrit dans la définition même du génocide selon le droit international. Le comité spécial recommande des mesures immédiates, notamment, l’arrêt des transferts d’armes vers Israël par les États membres de l’ONU, la mise en place de mécanismes pour que les responsables rendent des comptes et un soutien accru à l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens
Sur le terrain le massacre des populations est intensifié. Les chiffres actualisés du ministère palestinien de la Santé dressent un tableau effroyable de la situation : 43.846 martyrs et 103.740 blessés depuis le début de l’agression génocidaire sioniste le 7 octobre 2023. Les dernières 24 heures ont été particulièrement meurtrières avec six nouveaux massacres documentés. À Beit Lahia, dans le nord de Ghaza, quatre massacres ont fait 72 victimes suite au bombardement d’immeubles résidentiels. Dans les camps de réfugiés de Nusairat et Bureij, au centre de l’enclave, deux autres massacres ont causé la mort de 24 personnes. La Défense civile palestinienne rapporte que parmi les dernières victimes figurent de nombreuses femmes et enfants. La situation est d’autant plus dramatique que les équipes de secours sont systématiquement empêchées d’accéder aux victimes. De nombreux corps restent piégés sous les décombres, tandis que les ambulances et les équipes de la Défense civile se voient interdire l’accès aux zones bombardées. Parallèlement à l’offensive sur Ghaza, la situation se dégrade également en Cisjordanie occupée. Les forces israéliennes et les colons multiplient les exactions : depuis octobre 2023, on dénombre 783 martyrs et environ 6.300 blessés palestiniens dans cette région. Les installations médicales sont particulièrement visées, comme l’illustre la récente prise d’assaut d’une clinique dans la ville de Kobar. À El Qods-Est, la tension monte autour de l’esplanade des Mosquées : pas moins de 268 colons ont fait irruption ce dimanche dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, sous protection policière israélienne. Ces intrusions provocatrices s’inscrivent dans une stratégie délibérée de judaïsation de la ville sainte. Au Liban, l’escalade se poursuit avec de nouvelles frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth. L’aviation israélienne a notamment visé les environs de l’hôpital Saint-George à Hadath et un immeuble résidentiel près de l’église de Mar Mikhaïl à Chiyah. Le bilan de ces agressions depuis octobre 2023 est lourd : 3.452 martyrs et 14.664 blessés, dont 889 femmes et enfants.
Mobilisation internationale croissante
Face à cette situation, la mobilisation internationale s’intensifie. À Chicago, des centaines de manifestants ont réclamé l’interdiction des exportations d’armes vers Israël. Au Brésil, à la veille du sommet du G20 à Rio de Janeiro, une manifestation pro-palestinienne a rassemblé des centaines de personnes exigeant l’arrêt du financement des opérations militaires israéliennes. Au Liban, 300 professionnels de la culture, archéologues et universitaires ont interpellé l’UNESCO pour protéger le patrimoine national menacé par les bombardements israéliens, notamment les sites antiques de Baalbeck et Sour, classés au patrimoine mondial. Les conclusions du rapport de l’ONU viennent ainsi conforter la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) accusant l’entité sioniste de génocide. Cette convergence entre différentes instances internationales pourrait marquer un tournant dans la qualification juridique des actions israéliennes à Ghaza et, potentiellement, dans la réponse de la communauté internationale aux crimes sionistes.
Salim Amokrane