Économie

Sonatrach et Sonarem prennent en charge le projet phosphate intégré: Une expertise 100 % algérienne

Le projet, dont le coût est estimé à 1,5 milliard de dollars, repose entièrement sur des compétences nationales.

Le projet Phosphate intégré sera menée grâce à une expertise algérienne. C’est ce qu’a souligné hier lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne, Nadia Benyoussef, directrice centrale au Groupe Sonatrach. Il est utile de rappeler dans ce contexte, que les deux chantiers principaux de ce projet, à savoir l’exploitation de la mine de phosphate de Oued El Hadba à Tébessa et l’usine de transformation et de production de fertilisants de Oued El Kebrit à Tébessa ont été lancés samedi par le ministre de l’Énergie et des Mines. Le projet, dont le coût est estimé à 1,5 milliard de dollars, repose entièrement sur des compétences nationales. La Sonarem, société spécialisée dans les mines, prend en charge la réalisation des sites d’extraction, tandis que Sonatrach assure l’aspect transformation et production, explique l’intervenante. « L’effort est propre à l’expertise algérienne qualifiée à 100% », a insisté Mme Benyoussef, soulignant ainsi la volonté de l’Algérie de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de cette ressource stratégique. Cette approche permet non seulement de développer les compétences locales mais aussi d’assurer une véritable souveraineté industrielle. Le mégaprojet s’articule autour de trois sites stratégiques. La mine de Bled El Hadba (Tébessa) assurera l’extraction du phosphate brut, avec une capacité de production annuelle de 10,5 millions de tonnes. Le complexe d’Oued Keberit (Souk Ahras) se chargera de la transformation en fertilisants. Enfin, une voie ferrée reliera ces installations au port d’Annaba pour l’exportation. La chaîne de production, scindée en deux parties (amont et aval), témoigne de la complexité technique maîtrisée par les équipes algériennes. L’enrichissement du phosphate vise à augmenter sa teneur en P2O5 et à réduire l’oxyde de magnésium, avant les transformations chimiques produisant les engrais phosphatés et azotés. L’ampleur du projet se reflète dans ses retombées économiques et sociales. Il générera pas moins de 12 000 emplois directs pour la réalisation des sites, 6 000 postes dans la transformation, et environ 24 000 emplois indirects dans les secteurs connexes comme la logistique et le fret. Avec un gisement estimé à 1,4 milliard de tonnes, dont 841 millions tonnes exploitables, ce projet place l’Algérie dans le Top 10 mondial des réserves de phosphate. Cette position stratégique, combinée à une expertise nationale solide, ouvre des perspectives prometteuses pour l’industrie algérienne des fertilisants. Au-delà de l’aspect industriel, ce projet représente un « levier majeur et une pierre angulaire pour l’autosuffisance de l’Algérie en matière de produits fertilisants agricoles », selon Mme Benyoussef. Cette autonomie est cruciale pour soutenir le développement agricole national et garantir la sécurité alimentaire du pays. Les études préliminaires et les tests d’enrichissement ont déjà démarré, tandis que la partie amont du complexe d’Oued El Keberit devrait être réalisée dans un délai de 12 à 18 mois. Cette progression rapide témoigne de l’efficacité des équipes algériennes mobilisées. Ce mégaprojet illustre la capacité de l’Algérie à mener des projets industriels complexes en s’appuyant exclusivement sur ses compétences nationales. Il démontre également la volonté du pays de valoriser ses ressources naturelles tout en développant une expertise locale de haut niveau, créant ainsi un cercle vertueux de développement économique et social.

Sabrina Aziouez

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