Les Verts savourent une qualification triomphale: Un finish en beauté
Dans un stade Hocine Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou vibrant comme rarement, l’équipe nationale a offert un spectacle de football total, dominant le Liberia sur un score sans appel de 5-1. Cette rencontre marquait la conclusion des qualifications pour la CAN-2025, et bien plus encore : un moment de grâce collective où tous les voyants sont au vert.
Avant même le coup d’envoi, une minute de silence a été observée en hommage à deux légendes du football algérien : Rachid Mekhloufi, figure emblématique de l’équipe du Front de Libération Nationale, et Abdelhamid Merakchi, ancien attaquant. Ce préambule rappelait que chaque match de l’équipe nationale est plus qu’une simple rencontre sportive – c’est l’expression d’une histoire, d’une mémoire collective.
Le scénario initial semblait pourtant cruel. Contre toute attente, le Liberia ouvrait le score dès la 6e minute par Sampson Dweh, déstabilisant momentanément les « Verts » qui ont été cueillis à froid. Mais cette équipe a montré un caractère à toute épreuve. Mahrez, servi par un coup franc intelligent, a permis à Mandi d’égaliser (20e), lançant véritablement la machine. Avant la mi-temps, Mahrez récidivait en transformant un centre parfait de Gouiri (29e), offrant un avantage mérité. La seconde période fut un véritable récital : Bounedjah (64e), à nouveau Gouiri (74e) et Amoura (90+5) parachevaient cette démonstration de force. « Ce match n’était pas le plus facile à jouer », a reconnu Petkovic, soulignant la pression ressentie lors de cette première à Tizi-Ouzou. Sa lecture du match est celle d’un technicien passionné : « Dans ces difficultés, les équipes fortes trouvent les moyens de revenir. »
Le coach a particulièrement insisté sur la dimension collective. « La victoire n’est pas seulement des 11 joueurs, mais des 16 et même des 23 qui sont dans le groupe », a-t-il martelé, définissant sa philosophie de management. Il voit déjà plus loin, vers les éliminatoires du Mondial 2026, « notre principal objectif ». Petkovic n’a pas tari d’éloges sur l’ambiance du stade, « merveilleux » selon ses propres termes. Il a souligné que le soutien des supporters était « déterminant », reconnaissant l’importance du public dans la performance de son équipe.
Après onze matches sans but, Mahrez a retrouvé le chemin des filets. Mais pour lui, l’individuel s’efface toujours devant le collectif. « Je ne cherche nullement à battre le record du buteur Slimani. La priorité c’est le collectif », a-t-il déclaré. Son discours est celui d’un leader qui a compris que la force d’une équipe nationale réside dans sa capacité à dépasser les individualités. « Si on continue de cette manière, on peut battre tout le monde », a-t-il lancé, porteur d’ambition. Aïssa Mandi, devenu le joueur le plus capé de l’histoire avec 103 sélections, a exprimé une fierté immense. « C’est une grosse fierté, un honneur », a-t-il déclaré, visiblement ému. Pour lui, cette performance dépasse le cadre d’un simple match. Youcef Atal a, de son côté, souligné le plaisir de jouer « dans un beau stade et face à un public merveilleux ». Ces mots traduisent bien l’état d’esprit de cette génération : une connexion profonde avec les supporters, un sentiment d’appartenance qui dépasse le cadre strictement sportif.
Cap sur le Mondial 2026
Sportivement, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 16 points, 16 buts marqués, seulement 2 encaissés en six matches. Une campagne de qualification quasi parfaite, interrompue par un seul résultat nul à Malabo contre la Guinée équatoriale. L’Algérie termine largement en tête de son groupe, accompagnée par la Guinée équatoriale pour la phase finale de la CAN-2025. Un parcours qui confirme la montée en puissance de cette équipe sous la houlette de Petkovic. Prochain rendez-vous en mars 2025 avec les qualifications pour le Mondial, incluant un déplacement au Botswana et la réception du Mozambique. De quoi faire monter l’excitation des supporters algériens, qui rêvent déjà de nouveaux exploits. Au-delà du résultat, c’est tout un état d’esprit qui a été célébré ce soir à Tizi-Ouzou. Une équipe qui joue collectif, qui assume ses ambitions, et qui fait vibrer tout un peuple. Les « Verts » sont plus que jamais sur la voie royale.
Moncef Dahleb