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Rapport de la Banque mondiale suivi de la situation économique en Algérie: « La croissance demeure robuste »

La Banque mondiale a souligné dans un nouveau rapport la robustesse de la croissance en Algérie, soutenue par les secteurs non extractifs et l’investissement, alors que l’inflation connaît un net ralentissement grâce aux mesures de stabilisation des prix des aliments frais.

La Banque mondiale a publié, dimanche, un rapport de suivi de la situation économique en Algérie : « un cadre holistique de soutien aux exportations ».  Un rapport qui souligne que la croissance économique est restée robuste et l’inflation a progressivement ralenti au premier semestre 2024, mais les pressions sur les équilibres extérieurs et budgétaires se sont accrues, ajoutant qu’au cours du premier semestre 2024, la croissance économique est demeurée robuste, soutenue par les secteurs non extractifs et l’investissement.

Continuant dans le même sens, les experts de la Banque mondiale ont relevé qu’après une accélération à 4,1% en 2023, la croissance du PIB a légèrement ralenti au premier semestre 2024 (+3,9% en glissement annuel), soutenue par une croissance non extractive dynamique, soulignant au passage que la croissance de l’investissement s’est accélérée, stimulant les importations, tandis que la consommation privée et publique est restée robuste.

Selon ces experts, les données satellitaires d’éclairage nocturne suggèrent que la croissance non-extractive a été principalement tirée par la région du centre-nord alors que la croissance multisectorielle du PIB non extractif a notamment été soutenue par une production agricole résiliente, mais le PIB extractif est resté stable au cours du premier semestre 2024 (+1.0%) après une nouvelle réduction du quota de production de pétrole brut de l’Algérie en janvier et une baisse de la demande européenne de gaz.

L’inflation a nettement ralenti en 2024 grâce à la stabilisation des prix des aliments frais, la modération des prix à l’importation et la stabilité du taux de change, note les rédacteurs de ce rapport, qui soutiennent qu’après avoir atteint 9,3% en 2022 et 2023, l’inflation est tombée à 4,3% en glissement annuel sur les neuf premiers mois de 2024, à la suite de la stabilisation des prix agricoles frais à partir du S2-2023, après une forte hausse.

Plus explicite, ces experts ont expliqué que la baisse de l’inflation a également été soutenue par la production agricole résiliente, la levée des restrictions à l’importation de viande, ainsi qu’un taux de change stable après que la Banque d’Algérie a interrompu quatorze années de dépréciation à la mi-2022.

Ainsi, la politique monétaire est restée accommodante, le taux d’intérêt directeur demeurant inchangé depuis mai 2020, et la croissance de la masse monétaire et du crédit au secteur privé s’est accélérée durant les 9 premiers mois de l’année 2024.

Et d’ajouter : « la baisse des exportations d’hydrocarbures, combinée à l’augmentation des importations et des dépenses publiques, a ramené la balance courante à l’équilibre et a augmenté le déficit budgétaire. Après que l’excédent du compte courant se soit nettement réduit, pour atteindre 2,3% du PIB en 2023, il s’est établi à l’équilibre au premier semestre 2024, les prix et les volumes des exportations ayant baissé, tandis que les volumes des importations restaient élevés, stimulés par l’investissement ».

Ceci dit, les réserves de change ont légèrement augmenté, atteignant environ 16,2 mois d’importations de biens et de services à la fin septembre 2024, estimant qu’outre la baisse des recettes d’hydrocarbures, l’augmentation des dépenses courantes et d’investissement, y compris la dernière des trois vagues d’augmentation des salaires dans le secteur public, a contribué à une expansion du déficit budgétaire, après que celui-ci ait atteint 5,2% du PIB en 2023.  Selon la même source, ce déficit a été principalement financé par l’épargne pétrolière, la dette publique n’augmentant que modérément tandis que la croissance devrait ralentir modérément avant de rebondir, tandis que les déficits extérieurs et budgétaires se creuseraient, expliquant que la croissance devrait ralentir modérément en 2024, en raison de la stabilité de la production d’hydrocarbures, tandis que les besoins de financement budgétaire et extérieur augmenteraient.

Last but not least, la Banque mondiale a annoncé que la croissance du PIB ralentirait à 3,1% en 2024, la croissance non extractive restant robuste mais la production d’hydrocarbures se stabilisant, les exportations diminueraient et, combinées à des importations soutenues d’équipements, la balance courante afficherait un déficit modéré. Sachant que la baisse des recettes d’hydrocarbures et l’augmentation des dépenses entraînerait une hausse du déficit budgétaire, et la dette publique atteindrait 49,5 % du PIB à la fin-2024.

Selon ce rapport, la reprise de la production d’hydrocarbures soutiendrait un rebond de la croissance en 2025, et les recettes d’exportations d’hydrocarbures augmenteraient, soulignant qu’une croissance plus rapide des importations entraînerait cependant une augmentation du déficit de la balance courante et une diminution des réserves de change, qui resteraient toutefois à un niveau confortable.

Autrement dit, les hausses modérées des dépenses prévues dans le cadre budgétaire à moyen terme de la loi de Finances pour 2024 permettraient de stabiliser le déficit budgétaire, qui demeurerait élevé et ferait augmenter la dette publique, qui reste détenue au niveau national, à des taux faibles et à des échéances à long terme, estimant que compte tenu de la part élevée des dépenses publiques rigides et du poids des importations, les fluctuations imprévisibles des prix mondiaux des hydrocarbures, dans un contexte de forte incertitude géopolitique et économique mondiale, demeurent un risque important pour les perspectives macroéconomiques de l’Algérie.

Hakim Aomar

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