Signature de conventions entre l’EPTV, le TNA et le CADC: Promouvoir l’image de l’Algérie via les écrans
Deux conventions de coopération ont été signées, samedi à Alger, entre l’Etablissement public de télévision (EPTV), d’une part et le Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi et le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), d’autre part, en vue de soutenir la distribution de la production cinématographique et théâtrale sur les chaines de la télévision publique et de promouvoir l’image de l’Algérie.
La cérémonie, orchestrée avec solennité par Mohamed Meziane, ministre de la Communication, et Zouhir Ballalou, ministre de la Culture et des Arts, revêtait une dimension hautement symbolique. En présence de Kamel Sidi Said, conseiller du président de la République chargé de la communication, et de nombreux acteurs médiatiques et artistiques, deux conventions majeures ont été signées, marquant une étape décisive dans la valorisation du patrimoine culturel algérien. La première convention, conclue entre l’Etablissement public de télévision (EPTV) et le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), prévoit la diffusion de 17 films produits spécifiquement pour commémorer les soixante ans de l’indépendance. La seconde, unissant l’EPTV et le Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi, programmera 16 pièces théâtrales, témoignant d’une volonté de réhabilitation et de promotion des arts vivants. Zouhir Ballalou a été particulièrement éloquent sur les enjeux de cette démarche. « Ces conventions permettront de créer une dynamique compétitive dans le cinéma et le théâtre, avec l’ambition de le transformer en véritable industrie », a-t-il déclaré. Son propos s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de développement culturel, fruit d’efforts constants : 38 films ont été produits ces dernières années, dont 17 spécifiquement pour le soixantenaire de l’indépendance. L’objectif est multiple : offrir aux artistes une plateforme de diffusion, leur permettre de commercialiser leur image, et générer des revenus via les droits de diffusion. C’est aussi une manière de réaffirmer la valeur économique de la création artistique, traditionnellement sous-estimée. Mohamed Meziane a d’ailleurs souligné le rôle stratégique de cette démarche. Pour lui, ces institutions sont « des piliers du rayonnement intellectuel, civilisationnel et culturel de l’Algérie, dans ses dimensions africaine, arabe, islamique et mondiale ». La signature de ces conventions traduit une vision politique où la culture n’est plus un supplément d’âme, mais un véritable outil de soft power et de diplomatie culturelle. Le conseiller présidentiel Kamel Sidi Said a renchéri, se félicitant du « retour du cinéma algérien sur le devant de la scène ». Ses perspectives sont optimistes : il espère que les années 2025-2026 seront « riches en réalisations dans les domaines du cinéma, du théâtre et du livre », laissant entrevoir une renaissance culturelle programmée.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de valorisation du patrimoine. Il ne s’agit plus simplement de produire des œuvres, mais de les intégrer dans une approche économique moderne, de les numériser, de les accompagner.
Au-delà des chiffres et des conventions, c’est tout un écosystème culturel qui se reconstruit. L’Algérie démontre sa capacité à transformer ses richesses culturelles en véritables atouts stratégiques. Dans un monde où l’influence passe aussi par la capacité à raconter ses propres histoires, ces conventions ne sont pas qu’un accord, mais une déclaration d’intention : celle d’une nation qui réaffirme sa souveraineté culturelle. L’ambition affichée par les ministres dépasse la simple promotion artistique. Il s’agit de créer un continuum entre mémoire et création, entre héritage et innovation.
Mohand Seghir