Sport scolaire : Une feuille de route pour relancer la discipline
L’Algérie entreprend une transformation significative de sa politique sportive scolaire, avec l’ambition de redynamiser la pratique sportive et de détecter de nouveaux talents. Lors d’un colloque technique national organisé à Oran, les autorités ont dévoilé une stratégie ambitieuse pour repositionner le sport dans le système éducatif.
Un recrutement massif de près de 16.000 enseignants d’éducation physique et sportive marque le point de départ de cette nouvelle dynamique. L’objectif est de couvrir l’encadrement de plus de 5 millions d’élèves du cycle primaire à l’échelle nationale. Comme l’a souligné Fawzi Tebboune, président de la Commission nationale de préparation du championnat national scolaire : « Le sport scolaire est désormais le véritable vivier du sport de masse, avec pour objectif principal d’élargir la participation et la pratique. » Cette approche s’accompagne d’une réflexion approfondie sur les conditions de pratique sécurisée. Lors d’une journée d’étude dédiée au « sport scolaire sécurisé », des experts médicaux ont précisé les nouvelles modalités de certification. Le Dr Fadila Bouferoua, présidente du Comité national des experts du sport scolaire, a notamment expliqué que « la pratique sportive n’est plus conditionnée par un certificat d’aptitude mais par un certificat de non contre-indications à partir de 12 ans ». Pour les plus jeunes, un simple questionnaire de santé suffit. Le Directeur général du sport, Mustapha Hassani, a confirmé la volonté politique de relancer le sport scolaire. Il a annoncé le lancement du championnat national scolaire des sports collectifs le 7 janvier prochain, projet s’inscrivant directement dans « les orientations du président de la République ». Mieux encore, l’Algérie s’apprête à accueillir les premiers Jeux Africains Scolaires le 20 août, avec une participation attendue de 3.500 à 5.000 athlètes dans les wilayas d’Annaba, Skikda et Constantine. Un colloque national début janvier réunira les ministres de l’Éducation nationale et des Sports pour élaborer une stratégie sportive pour la période 2025-2028. Abdelhafid Izem, président de la Fédération algérienne des sports scolaires, a insisté sur la nécessité de « construire un vrai plan de base pour le sport scolaire » et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la jeunesse.
Au-delà des chiffres et des ambitions, c’est une vision holistique du sport qui se dessine. Les experts médicaux, comme le Dr Saliha Lehachi, rappellent la distinction cruciale entre sport scolaire et sport de compétition. L’objectif n’est pas la performance mais le développement global de l’enfant, avec des bénéfices en termes de santé, de socialisation et d’épanouissement. Le directeur général de la Prévention et de la Promotion de la Santé, Djamel Fourar, a souligné les « nombreux bienfaits du sport scolaire sur la santé des élèves et son impact positif pour une meilleure assimilation et socialisation ». Cette approche intégrée place le sport comme un véritable outil éducatif et de développement personnel. Les quatre ateliers organisés en marge du colloque – portant sur l’organisation administrative, sportive, les moyens et équipements, et le championnat national – témoignent de la volonté de construire un dispositif complet et réfléchi. L’Algérie semble ainsi vouloir faire du sport scolaire un véritable tremplin, transformant chaque école en un potentiel vivier de talents sportifs, tout en préservant la santé et le bien-être des jeunes élèves. Un pari ambitieux sur l’avenir de la jeunesse algérienne.
Moncef D.