Bouden dénonce une campagne des lobbies d’extrême droite
L’affaire Boualem Sansal révèle les mécanismes complexes de déstabilisation diplomatique dont l’Algérie fait l’objet, mettant en lumière une stratégie orchestrée par des lobbies politiques européens cherchant à fragiliser l’influence croissante du pays sur la scène internationale. L’affaire est aujourd’hui instrumentalisée par des cercles politiques occidentaux qui voient dans son cas un levier de pression contre l’Algérie. Sa situation juridique devient un prétexte commode pour alimenter une rhétorique de stigmatisation, masquant des enjeux géopolitiques profonds. Les attaques répétées du Parlement européen contre l’Algérie ne sont pas anodines. Elles s’inscrivent dans une stratégie concertée visant à entraver l’émergence d’un acteur africain autonome et influent. Comme l’a souligné dans une intervention sur les ondes de Radio Algérie internationale, Monder Bouden, vice-président de l’Assemblée populaire nationale, ces pressions émanent de lobbies représentant des intérêts politiques et économiques extrémistes, incapables d’accepter la relance économique algérienne et son rôle croissant dans la promotion des aspirations libératrices en Afrique. Le contexte géopolitique actuel est crucial pour comprendre ces manœuvres. La France, en particulier, traverse une période de recul significatif de son influence internationale, notamment sur le continent africain, comme le rappelle le parlementaire. La fermeture de plusieurs bases militaires françaises et l’érosion de son soft power constituent des signes tangibles de cette marginalisation. Et d’ajouter que l’Algérie, en adoptant progressivement l’anglais comme alternative au français dans plusieurs domaines, représente un défi supplémentaire pour Paris. Cette dynamique explique la virulence des attaques contre l’Algérie. Les chancelleries occidentales, et singulièrement française, ne tolèrent pas l’émergence d’un interlocuteur qui impose des relations diplomatiques d’égal à égal, souligne Bouden qui rappelle que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a initié une politique extérieure fondée sur la réciprocité et les intérêts mutuels, rompant avec les anciennes logiques coloniales de domination.
Il met également les doubles standards européens qui sont flagrants. « Comment peut-on invoquer la liberté d’expression tout en fermant systématiquement les yeux sur les violations dans ses propres États membres ? » s’interroge le député. Il évoque ainsi l’exemple de Roger Garaudy, emprisonné pour ses positions sur la cause palestinienne, ou celui du footballeur Youcef Atal, poursuivi pour avoir exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien. Des cas qui illustrent parfaitement ces incohérences. Il souligne aussi que le soutien médiatique et politique en France comme celui apporté à Sansal « se limite généralement aux figures qui servent un agenda hostile à l’islam et aux pays arabes ». L’affaire Sansal devient ainsi un instrument de déstabilisation, un moyen de porter atteinte à l’image internationale de l’Algérie et de contester sa souveraineté, souligne-t-il. Bouden évoque également les manifestations des gilets jaunes en France et la répression des rassemblements pro-palestiniens lesquels ont démontré l’hypocrisie de ces discours sur les droits humains et la liberté d’expression. « Les médias occidentaux, alignés sur des intérêts géopolitiques étroits, observent un silence assourdissant face à ces réalités », ajoute-il. L’Algérie « ne se laissera cependant pas intimider ». Comme l’a réaffirmé Mondher Bouden, le pays « continuera de défendre son indépendance et sa souveraineté, tout en restant fidèle à ses principes de soutien aux causes justes, notamment la cause palestinienne ». Il estime que ces attaques révèlent en réalité la crainte d’une recomposition géopolitique où l’Algérie devient un acteur incontournable, capable de peser sur les dynamiques internationales. « Les lobbies européens cherchent désespérément à endiguer cette montée en puissance, utilisant tous les leviers disponibles, de la désinformation juridique aux campagnes médiatiques orchestrées », indique-t-il. Avant de souligner que l’Assemblée populaire nationale a clairement signifié sa détermination à faire entendre sa voix dans les instances internationales telles que l’Union interparlementaire, le Parlement africain et le Parlement arabe. Cette réponse diplomatique traduit la volonté algérienne de ne pas se laisser dicter ses choix souverains par des puissances cherchant à maintenir des rapports de domination obsolètes.
Chokri Hafed