L’Algérie célèbre la Journée mondial des personnes aux besoins spécifiques: Sous le signe de l’inclusion professionnelle et sociale
L’Algérie a célébré hier la Journée mondiale des personnes en situation de handicap sous le thème « Renforcer les capacités entrepreneuriales des personnes en situation de handicap pour un avenir inclusif et durable ». Cette commémoration solennelle, présidée conjointement par Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, et Souraya Mouloudji, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, a mis en lumière les efforts multidimensionnels du gouvernement pour promouvoir l’inclusion professionnelle et sociale des personnes aux besoins spécifiques. Les données officielles témoignent de progrès significatifs dans l’intégration professionnelle. En 2024, 438 recrutements ont été réalisés, en progression par rapport aux 388 de l’année précédente, tandis que 4 320 demandes d’emploi ont été déposées par des personnes en situation de handicap. « La Constitution de 2020, ainsi que les conventions internationales ratifiées par l’Algérie, accordent une attention particulière à cette catégorie de la société », a déclaré le ministre Bentaleb, soulignant l’engagement institutionnel profond en faveur de l’inclusion. Le volet social révèle des investissements massifs et structurants. Jusqu’à fin octobre 2024, 109 874 personnes ont bénéficié d’équipements orthopédiques pour une valeur totale de 6,6 milliards de dinars algériens. L’Office national des équipements pour handicapés a distribué 1 622 611 appareils, tandis que les services sociaux ont réalisé 37 480 visites à domicile pour les personnes en situation de handicap et les malades.
Soraya Mouloudji a pour sa part présenté une vision stratégique ambitieuse, ancrée dans « le caractère social de l’État algérien ». Sa feuille de route met l’accent sur plusieurs axes prioritaires : l’éducation et la formation spécialisées, l’insertion professionnelle, la participation active à l’élaboration des politiques publiques et la transition d’un modèle d’aide vers un modèle d’autonomie et de participation économique et sociale.
Une convention intersectorielle historique a d’ailleurs été signée entre la Direction générale pour la protection et la promotion des personnes handicapées et l’Office national des équipements pour handicapés. Ses objectifs sont clairement définis : accroître l’autonomie, favoriser la participation sociale et économique, et fournir des équipements spécialisés adaptés. La ministre a également annoncé une révision prochaine de la loi 02-09 du 8 mai 2002, avec pour ambition de renforcer l’intégration sociale, professionnelle et économique, garantir des emplois stables et aligner la législation nationale sur les normes internationales, notamment la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Le domaine éducatif n’est pas en reste. Des mesures permettent désormais aux enfants aux besoins spécifiques d’intégrer des établissements spécialisés, des classes du système éducatif national, et de bénéficier d’équipements pédagogiques adaptés. Le secteur de la solidarité nationale soutient activement les associations et encourage les initiatives privées d’accueil. Le volet entrepreneurial a également été mis à l’honneur lors d’un salon présentant les projets soutenus par l’Agence nationale de gestion des microcrédits. Cette initiative illustre la volonté de transformer les défis en opportunités économiques. Sur le plan sportif, les performances sont remarquables : les athlètes paralympiques algériens ont remporté 11 médailles, positionnant le pays au premier rang africain et arabe. Ces succès symbolisent la capacité et la résilience des personnes en situation de handicap. En perspective internationale, l’Algérie participera au Sommet mondial sur le handicap en avril 2025 à Berlin, avec l’ambition de présenter ses recommandations et engagements pour une inclusion véritablement transformative. La création imminente du Conseil national consultatif des personnes en situation de handicap marque une étape décisive dans la reconnaissance et la participation citoyenne.
Lyna Larbi