Dettes des clubs de Ligue 2 : La LNFA hausse le ton
La Ligue nationale de football amateur (LNFA) a adressé un avertissement sans équivoque aux clubs de Ligue 2 : apurer les dettes ou faire face aux sanctions. Sur les 32 clubs que compte le championnat, 30 sont concernés par cette mise en demeure qui vise à assainir la situation financière du football amateur algérien. La date butoir est fixée au 31 décembre 2024. Passé ce délai, les clubs s’exposeront à des défalcations de points dans leurs championnats seniors, une menace qui devrait inciter les dirigeants à régulariser leur situation. Seuls deux clubs échappent à cette injonction : le MSP Batna et l’ASM Oran, qui semblent avoir maintenu leurs comptes à flot. Les créances concernent deux types d’amendes. D’une part, les sanctions prononcées par la commission de discipline avant le 30 novembre 2024, et d’autre part, les engagements consignés dans le protocole signé avec la Fédération algérienne de football (FAF) la saison précédente.
Le palmarès des clubs les plus endettés est éloquent. Le GC Mascara détient la première place avec 1.530.000 dinars d’amendes, suivi par la JS Bordj Menaïel (980.000 dinars) et le RC Kouba (960.000 dinars). Le HB Chelghoum-Laïd se distingue particulièrement avec une dette de 7.595.000 dinars au titre du protocole FAF. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large d’assainissement financier du football amateur. La LNFA, en phase avec les circulaires fédérales de septembre et novembre 2024, entend responsabiliser les clubs et mettre fin aux pratiques financières hasardeuses. La menace des défalcations de points constitue un levier efficace pour inciter les clubs à régulariser leur situation. Dans un championnat où la moindre sanction peut compromettre les chances de maintien ou de promotion, cette épée de Damoclès devrait produire son effet. Au-delà des sanctions sportives, cette démarche révèle les difficultés économiques structurelles du football amateur algérien. Les clubs peinent à équilibrer leurs budgets, accumulant des amendes qui s’additionnent et aggravent leur précarité financière. La LNFA semble déterminée à imposer une discipline financière stricte. L’objectif est claire : moraliser la gestion des clubs, responsabiliser leurs dirigeants et assainir un environnement sportif trop souvent gangrené par des pratiques financières opaques. Les clubs ont désormais quelques semaines pour apurer leurs dettes et éviter des sanctions sportives. Un ultimatum qui pourrait marquer un tournant dans l’assainissement du football amateur algérien.
Moncef Dahleb