Allocations devises et développement agricole : Des annonces qui redessinent l’économie algérienne
Lors de la réunion du Conseil des ministres tenu dimanche, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a pris plusieurs décisions structurantes pour l’économie nationale, touchant des secteurs aussi variés que le tourisme, le hadj et l’agriculture. La première mesure phare concerne l’augmentation substantielle des allocations touristiques et du hadj. L’allocation touristique passera à 750 euros par voyageur majeur et 300 euros par mineur, à compter de janvier 2025. L’allocation du hadj atteindra 1000 dollars par pèlerin dès la prochaine saison. Les experts interrogés par l’APS saluent unanimement cette décision. Sofiane Mazari, responsable à l’Association des banques et établissements financiers, souligne que cette augmentation « permettra aux citoyens algériens de voyager à l’étranger dans de meilleures conditions ». L’économiste Boubekeur Salami estime qu’elle offrira plus de flexibilité financière aux Algériens voyageant pour le tourisme, les études ou les soins. Les associations de consommateurs applaudissent également. Mohamed Aissaoui, président de l’Organisation algérienne pour la défense du consommateur, considère cette mesure comme une protection de la dignité des citoyens. Mustapha Zebdi, de l’Association de protection et d’orientation du consommateur, la qualifie de « décision courageuse » qui allègera les charges financières.
Dans le domaine agricole, le président Tebboune a donné des instructions claires pour réduire les importations et développer une stratégie intégrée. L’objectif est double : assurer la disponibilité des produits agricoles sur le marché national et préparer l’exportation des productions excédentaires. Abdellatif Dilmi, secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens, salue les mesures récentes qui ont accéléré la croissance du secteur. Tarek Hartani, directeur de l’École nationale supérieure d’Agronomie, souligne l’importance d’une étude approfondie des ressources disponibles et de l’exploitation des potentialités naturelles de chaque région. Le directeur de l’Institut national de la recherche agronomique, Ali Farah, affirme que les objectifs sont atteignables, notant une amélioration constante de l’efficacité du secteur agricole et une réduction progressive des importations.
L’expert agricole Ahmed Malha met en lumière l’importance de la prospective et de la veille technologique. Ces annonces traduisent une volonté claire de diversifier l’économie algérienne, de réduire sa dépendance aux hydrocarbures et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Elles s’inscrivent dans une démarche globale de modernisation et de développement économique. Les experts soulignent que ces mesures ne fragiliseront pas les réserves de change, mais contribueront au contraire à renforcer la position économique de l’Algérie. L’accent mis sur la prospective, l’innovation et le développement des secteurs clés comme l’agriculture et le tourisme dessine les contours d’une économie plus résiliente et dynamique.
Sabrina Aziouez
