2024, une année exceptionnelle pour le sport algérien
La grande soirée des champions algériens de l’année 2024 s’est tenue ce dimanche à l’École supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Alger (ESHRA), dans le cadre du traditionnel sondage « Brahim Dahmani » organisé par l’Agence Algérie Presse Service (APS). Cette cérémonie, qui récompense les meilleurs athlètes de l’année, a mis en lumière une année 2024 exceptionnelle pour le sport algérien, notamment marquée par les performances historiques aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Dans la catégorie des messieurs, c’est le demi-fondiste Djamel Sedjati qui a été plébiscité, récoltant 145 points après avoir été désigné 25 fois en première position par les 30 organes de presse participants. L’athlète de 25 ans a notamment brillé aux JO de Paris avec une médaille de bronze sur 800 mètres, dans ce qu’il qualifie comme « la finale la plus rapide jamais disputée » sur cette distance. Sa performance est d’autant plus remarquable qu’il avait auparavant établi la meilleure performance mondiale de l’année en juin lors du meeting de Paris (1:41.56), avant de l’améliorer encore de 10 centièmes. « Je suis fier et comblé de joie. Cet honneur que me fait la presse nationale me va droit au cœur », a déclaré Sedjati, qui succède à son coéquipier Slimane Moula au palmarès. Son dauphin Mohamed Yasser Triki a obtenu 60 points, suivi du rameur Sid Ali Boudina avec 56 points.
Chez les dames, la gymnaste Kaylia Nemour conserve son titre dans un duel serré avec la boxeuse Imane Khelif. Avec 117 points contre 112, Nemour doit sa victoire à ses performances exceptionnelles aux JO de Paris, où elle est devenue championne olympique aux barres asymétriques, doublées d’une médaille d’or dans la même spécialité en Coupe du monde à Doha. À tout juste 18 ans, elle est entrée dans l’histoire en devenant la première médaillée olympique en gymnastique non seulement pour l’Algérie, mais aussi pour l’Afrique et le monde arabe. « Je suis certaine que le choix était difficile pour la presse nationale, entre deux championnes olympiques. Mais finalement, c’est le sport féminin algérien qui en sort gagnant ce soir », a souligné la jeune gymnaste.
En handisport, Athmani Skander Djamil a dominé la catégorie masculine avec 140 points, loin devant le céiste Brahim Guendouz (19 points) et le judoka Abdelkader Bouamer (18 points). L’athlète, considéré comme l’homme le plus rapide d’Algérie, a réalisé un exploit majeur aux Jeux paralympiques de Paris en remportant l’or sur 100m et 400m en classe T13. Son parcours est d’autant plus remarquable qu’il n’a débuté l’athlétisme qu’à 21 ans en 2013, avant d’intégrer le handisport en 2020 en raison d’une déficience visuelle. « Ma joie est immense. Cette distinction a une valeur particulière pour moi, car elle me permet aujourd’hui d’intégrer le palmarès de ce prestigieux sondage », a-t-il confié.
Dans la catégorie handisport féminine, Nassima Saifi conserve également son titre avec 114 points, devançant sa compatriote Safia Djelal (41 points) et la judoka Sadi Bouchar Belinda (22 points). La lanceuse, qui a perdu sa jambe gauche dans un accident de circulation, s’est illustrée aux JP de Paris avec l’or au disque et le bronze au poids en classe F57, doublant ces résultats aux Mondiaux de Kobe. « Je suis heureuse pour cette nouvelle distinction qui me va droit au cœur, et surtout consacre une série de bons résultats que j’ai réussis cette année qui était charnière pour l’ensemble des athlètes », a-t-elle déclaré.
Chez les espoirs, le jeune boxeur Mustapha Abdou (90 points) a été récompensé après sa médaille de bronze aux Mondiaux juniors de Colorado Springs dans la catégorie des -75kg. Il devance l’haltérophile Nadia Katbi (32 points) et son compatriote Akram Chekhchoukh (18 points). « Ce titre va me pousser à redoubler d’efforts et continuer à travailler pour obtenir d’autres titres », a promis le boxeur de 18 ans, qui rêve déjà des JO 2028.
La soirée a également été marquée par un vibrant hommage à Mohamed Maouche, l’une des dernières figures vivantes de la glorieuse équipe du FLN, créée en 1958 comme « premier ambassadeur du peuple algérien » selon ses propres mots. L’équipe du FLN a été créée le 13 avril 1958, une date qui a été choisie pour coïncider avec le début du Championnat de France, dans le but d’avoir un plus grand écho. Elle était composée de 40 joueurs, dont la majorité sont décédés. Dahmane Defnoune et Mohamed Maouche sont les derniers membres en vie de cette glorieuse équipe. Selon M. Maouche, « cette équipe était le premier ambassadeur du peuple algérien, et nous avions subjugué le monde par nos sacrifices, en vue d’embrasser notre glorieuse Révolution ». Parmi ces 40 joueurs, 32 éléments avaient effectué une tournée à travers de nombreux pays d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie entre 1958 et 1962. « Nous ne disputions aucun match sans avoir hissé le drapeau algérien ou entonné l’hymne national. C’était notre condition avant chaque match amical, ce qui a eu un grand écho dans le monde entier », a-t-il ajouté. Les joueurs de l’équipe du FLN ont fait d’énormes sacrifices en choisissant de répondre à l’appel de la patrie, au lieu de percer dans des clubs européens. Après l’indépendance, et grâce à leur expérience, ces mêmes joueurs ont contribué au développement du football algérien, en permettant à la sélection nationale de remporter plusieurs titres, aussi bien au niveau régional que continental. Six anciens journalistes sportifs ont également été honorés pour leur contribution au journalisme sportif national : Djamel Eddine Rachedi, Abdelkader Abdeladhim, Mustapha Manceri, Bechiri Mahrez, Hassani Houari et Mohamed Chérif Bouaouina. Dans ce contexte, le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a salué, dimanche soir à Alger, l’accompagnement des médias nationaux aux athlètes algériens à travers une couverture médiatique continue contribuant à les galvaniser et à exalter les nobles valeurs du sport. « Nous sommes, aujourd’hui, fiers de nos médias nationaux qui accompagnent les athlètes algériens à travers une couverture médiatique continue contribuant à les galvaniser et à exalter les nobles valeurs et la place du sport dans la société », a affirmé le ministre de la Communication.
Moncef Dahleb