Diaspora : Une plateforme numérique pour rapprocher les compétences nationales des institutions de recherche
L’Algérie franchit une nouvelle étape décisive dans sa stratégie de mobilisation des compétences nationales à l’étranger avec la finalisation prochaine d’une plateforme numérique nationale. Cette initiative majeure, annoncée hier à Alger par le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, s’inscrit dans le cadre des engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à renforcer les liens avec la diaspora algérienne et à optimiser sa contribution au développement du pays. La plateforme, fruit d’une collaboration intersectorielle approfondie, ambitionne de créer un pont numérique entre les chercheurs et experts algériens établis à l’étranger et les institutions de recherche en Algérie. Lors de son intervention au deuxième atelier consacré aux énergies renouvelables, M. Chaïb a précisé que cet outil technologique servira de « lien entre les chercheurs algériens à l’étranger et les institutions de recherche et entreprises nationales, permettant à cette catégorie de contribuer au développement économique et social du pays ». Cette annonce intervient dans un contexte particulier où l’Algérie cherche à accélérer sa transition énergétique et à développer son expertise dans les secteurs stratégiques. L’importance accordée à la diaspora algérienne par l’État se manifeste notamment à travers la reconnaissance des accomplissements remarquables des chercheurs algériens à l’international. Le secrétaire d’État a souligné les « accomplissements de haut niveau, largement reconnus » de ces scientifiques, tout en mettant en exergue leur engagement constant à mettre leurs expertises au service de leur pays d’origine. Cette valorisation des compétences s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, initiée par le président Tebboune, visant à consolider les liens avec la communauté nationale à l’étranger et à optimiser sa participation au développement du pays, particulièrement dans des domaines cruciaux comme les énergies renouvelables. L’atelier de deux jours au cours duquel cette annonce a été faite témoigne de cette volonté d’implication concrète des compétences nationales dans le processus de transition énergétique. Réunissant des scientifiques et experts algériens de renommée internationale, cet événement aborde des thématiques cruciales pour l’avenir énergétique de l’Algérie, notamment l’hydrogène vert, le stockage de l’énergie issue de sources renouvelables, la gouvernance de la transition énergétique et les perspectives d’investissement dans le secteur de l’hydrogène. La présence de sommités scientifiques telles que les professeurs Kamel Youcef-Toumi du Massachusetts Institute of Technology (États-Unis), Karim Zaghib de l’Université Concordia (Canada), Abdeslam Jghidour (France) et Yacine Boulfared (Norvège) illustre l’excellence de la diaspora algérienne et son potentiel de contribution au développement national.
Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large de modernisation et de développement durable de l’Algérie, où la transition énergétique occupe une place centrale face aux défis du changement climatique. La plateforme en cours de finalisation représente ainsi un outil concret de mise en œuvre de la politique nationale visant à mobiliser les compétences algériennes à travers le monde. Elle traduit la volonté de l’État de créer des ponts durables entre la diaspora scientifique et les institutions nationales, facilitant ainsi le transfert de connaissances et d’expertise dans des domaines stratégiques. Cette démarche reflète également une prise de conscience accrue du rôle crucial que peut jouer la diaspora dans le processus de développement national. En facilitant la communication et la collaboration entre les chercheurs algériens de l’étranger et les institutions locales, cette plateforme vise à créer un écosystème favorable à l’innovation et au transfert de technologies. Elle s’inscrit parfaitement dans la vision du président Tebboune qui, depuis son élection, a fait de la mobilisation des compétences nationales à l’étranger l’un des piliers de sa politique de développement.
Samir Benisid