Intensification de la répression à l’encontre des militants marocains soutenant l’autodétermination du peuple sahraoui : Le Makhzen panique !
La vague répressive illustre la nervosité d’un pouvoir confronté à une remise en question grandissante de sa politique coloniale au Sahara occidental, y compris au sein même de la société marocaine.
Le régime marocain poursuit son offensive contre les voix dissidentes avec l’arrestation du militant des droits de l’homme et activiste politique Jawad El-Hamidi à Agadir, marquant une nouvelle escalade dans la répression systématique des défenseurs du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Cette arrestation s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement de la politique répressive du Makhzen à l’encontre de toute voix critique, particulièrement celles osant remettre en question la politique coloniale du royaume au Sahara occidental. L’arrestation d’El-Hamidi est directement liée à ses prises de position sur les réseaux sociaux, où il dénonce régulièrement la politique coloniale du régime Makhzen et rappelle le statut juridique du Sahara occidental comme territoire en attente de décolonisation. Le militant s’est particulièrement distingué en soulignant que les Nations unies détiennent l’exclusivité de la résolution de la question sahraouie, et en rappelant que le Sahara occidental et le Maroc constituent deux territoires distincts et séparés. Il a notamment démontré que les prétendues « reconnaissances » par certains États de la prétendue « souveraineté » marocaine sur le Sahara occidental ne sont que des déclarations sans valeur juridique internationale, dépourvues de reconnaissance auprès de la Quatrième Commission des Nations unies sur la décolonisation ou du Conseil de sécurité.
Dans ce contexte, la blogueuse et militante marocaine Saïda Alami, figure reconnue de l’opposition, a mis en lumière le caractère prévisible de cette arrestation, révélant qu’El-Hamidi faisait l’objet d’une surveillance étroite par les services de renseignement en raison de son courage à aborder des questions sensibles telles que le Sahara occidental, l’isolement régional et international du Maroc dû à sa politique étrangère, ainsi que l’implication des services de renseignement dans divers dossiers d’espionnage. L’ancienne détenue politique dénonce également le recours du Makhzen à une « armée de Dhoubab numériques toxiques » mobilisée pour se réjouir de l’arrestation d’El-Hamidi sur les réseaux sociaux, illustrant les méthodes de manipulation de l’opinion publique employées par ce régime rétrograde. Cette arrestation intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que le régime fait face à une crise de légitimité croissante. Comme le souligne Saïda Alami, plutôt que de répondre aux chiffres alarmants et choquants contenus dans le récent rapport du Haut-Commissaire au Plan, révélant des manipulations et une mauvaise gestion des affaires publiques qui menacent la stabilité et la sécurité nationale du pays, le régime choisit la fuite en avant répressive. L’opposant marocain Mohamed Qandil a, pour sa part, fermement condamné ce qu’il qualifie d' »enlèvement » d’El-Hamidi, exprimant sa « solidarité inconditionnelle » avec le militant et tenant les autorités marocaines pour responsables de toute atteinte à son intégrité. Il a appelé les associations de défense des droits de l’homme au Maroc à soutenir et défendre cette voix qui s’est toujours dressée pour la défense des activistes des droits humains et politiques marocains. La répression ne se limite pas à El-Hamidi. Parallèlement, une campagne de diffamation et d’accusations de trahison vise Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), suite à ses récentes déclarations soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Lors d’une intervention médiatique, Ghali a réaffirmé son opposition à la prétendue « autonomie » proposée par le Maroc et aux tentatives d’imposer une souveraineté revendiquée sur le territoire occupé du Sahara occidental, s’attirant les foudres des cercles proches du Makhzen. Le militant des droits de l’homme Noureddine Al-Aouaj a mis en perspective ces événements, dénonçant le caractère systématique des arrestations arbitraires menées par le régime répressif du Makhzen contre les voix libres. Cette situation, comme l’a averti Saïda Alami, témoigne d’une dérive inquiétante où « la loi de la jungle semble être devenue la véritable constitution, en dépit des slogans sur l’État de droit », menaçant l’avenir même du royaume. Ces développements s’inscrivent dans un mouvement plus large de solidarité croissante parmi les Marocains progressistes avec la cause sahraouie, phénomène que le régime tente désespérément d’étouffer par une répression accrue. Cette vague répressive illustre la nervosité d’un pouvoir confronté à une remise en question grandissante de sa politique coloniale au Sahara occidental, y compris au sein même de la société marocaine.
Hocine Fadheli