Plusieurs nouveaux textes en cours d’élaboration pour mieux encadrer les activités commerciales: Le marché soumis à de nouvelles règles
Dans le cadre de la rencontre Gouvernement-walis présidée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a présenté mardi à Alger un plan sectoriel ambitieux visant à restructurer et moderniser le commerce intérieur en Algérie. Ce plan s’articule autour de plusieurs axes stratégiques destinés à réguler le marché national et à résoudre les problèmes d’approvisionnement en produits et services essentiels.
Au cœur de cette initiative se trouve une refonte complète du système législatif et réglementaire. Le ministère a déjà entamé une révision approfondie du cadre juridique existant, avec l’objectif d’élaborer de nouvelles lois adaptées aux évolutions actuelles du commerce, tant traditionnel qu’électronique. Cette modernisation législative comprendra notamment une loi spécifique sur l’approvisionnement et la régulation du marché, visant particulièrement la protection du pouvoir d’achat des citoyens. Le ministre a également annoncé une actualisation des textes concernant les pratiques commerciales, le commerce électronique, les espaces commerciaux et les réseaux de distribution, ainsi que la protection du consommateur et le contrôle des produits importés. La régulation du marché national constitue un autre pilier essentiel de ce plan. Zitouni a souligné l’importance cruciale d’assurer un approvisionnement régulier en produits de large consommation et de suivre étroitement l’évolution des prix et des niveaux de stocks. Pour ce faire, le ministère prévoit un suivi rigoureux de toute la chaîne d’approvisionnement, du producteur ou importateur jusqu’au consommateur final. Une attention particulière sera portée aux wilayas du Sud, avec l’ouverture de nouveaux points de vente des offices publics de régulation. Le plan prévoit également la mise en place d’une cellule de veille et d’alerte précoce, ainsi qu’une implication accrue des walis dans la régulation du marché. En ce qui concerne l’organisation des activités commerciales, le ministre a révélé l’existence de 618 marchés communaux et de wilayas actuellement non exploités, soulignant la nécessité d’un travail collaboratif entre son ministère et les walis pour leur relance. Le plan prévoit également l’établissement d’un schéma national d’urbanisme commercial et l’expansion des investissements dans les grandes surfaces commerciales. L’intégration des acteurs du commerce parallèle dans le circuit officiel figure aussi parmi les priorités. La modernisation passe également par une forte impulsion donnée au commerce électronique. Le ministre a insisté sur la nécessité de généraliser son utilisation et d’instaurer une véritable culture du e-commerce. Cette transition numérique s’accompagne d’un renforcement des mécanismes de contrôle économique et de lutte contre la fraude, avec notamment la numérisation des procédures de contrôle et le déploiement de huit laboratoires mobiles dans les ports et postes frontaliers. Le plan prévoit par ailleurs l’expansion du réseau de laboratoires de qualité et de répression des fraudes. Cinq nouveaux laboratoires seront mis en service en 2025, s’ajoutant aux 37 déjà opérationnels, et une carte nationale des laboratoires d’analyses (GEOLAB) sera créée. En conclusion de sa présentation, le ministre a rappelé le succès de l’Algérie dans la gestion de la crise du Covid-19, tout en soulignant que le défi actuel réside dans la réalisation d’une croissance durable et le renforcement de la résilience de l’économie nationale face aux fluctuations du marché mondial. Il a appelé à une coopération étroite entre tous les acteurs du marché national et sollicité l’implication directe des walis dans la supervision de la deuxième phase du recensement économique à venir, un outil essentiel pour orienter les futurs investissements locaux en fonction des besoins réels des consommateurs algériens.
Salim Amokrane