À la UneÉconomie

L’Algérie mise sur le développement sa filière lithium

L’Algérie s’engage résolument dans le développement de sa filière lithium, comme en témoigne l’organisation ce dimanche d’un atelier technique consacré à cette ressource stratégique.  Cette initiative, pilotée par le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, Mohamed Arkab, s’inscrit dans la vision ambitieuse du président Abdelmadjid Tebboune visant à diversifier l’économie nationale en exploitant les richesses stratégiques du pays. L’événement revêt une importance particulière par la qualité et la diversité des participants mobilisés. Au premier rang figurent les secrétaires d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargés des mines et des énergies renouvelables, accompagnés des PDG des fleurons nationaux que sont Sonatrach, Sonarem et Sonelgaz. La présence des présidents d’agences et d’organismes du secteur, d’acteurs d’institutions officielles, d’entreprises, d’instituts de recherche et de développement, d’investisseurs et de chercheurs témoigne de l’approche inclusive adoptée pour le développement de cette filière stratégique. Parmi les experts de renom participant à cet atelier, deux figures se distinguent particulièrement: le professeur Karim Zaghib, expert international reconnu dans le domaine des technologies de batteries, et le professeur Kamal Youssef Toumi, chercheur et inventeur algérien de renommée mondiale. Les discussions qui se tiendront lors de cet atelier s’appuieront sur des résultats préliminaires encourageants. En effet, les opérations d’exploration menées en mai dernier dans les wilayas de Tamanrasset et In Guezzam ont révélé des perspectives prometteuses. Ces travaux, réalisés en collaboration avec le groupe chinois Ganfeng Lithium Group, ont impliqué un large éventail d’experts et d’institutions nationales, notamment des cadres du ministère, du groupe industriel minier SONAREM, de l’Agence nationale des activités minières (ANAM), de l’Office national de recherche géologique et minière (ORGM), et de l’Agence du service géologique de l’Algérie (ASGA). Les résultats de ces explorations dépassent le seul cadre du lithium. En effet, les recherches ont également mis en évidence la présence de nombreuses autres ressources minérales et terres rares stratégiques, parmi lesquelles le wolfram, le tungstène, le nobélium, le tantale. Cette diversité de ressources ouvre des perspectives importantes pour le développement industriel du pays. L’importance du lithium dans le contexte mondial actuel ne peut être surestimée. Considéré comme « l’or blanc » des temps modernes, ce métal occupe une position centrale dans de nombreux secteurs industriels et médicaux. Son utilisation est particulièrement critique dans les industries civiles et militaires modernes, avec un rôle prépondérant dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques. Le lithium est également un composant essentiel dans l’industrie des technologies de l’information et de la communication, entrant dans la fabrication des téléphones, des appareils intelligents, des ordinateurs portables et des caméras numériques. Dans le contexte de la transition énergétique mondiale, le lithium apparaît comme un élément clé pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le développement de l’économie verte. Les réserves mondiales, estimées à plus de 53 millions de tonnes, sont actuellement concentrées principalement en Amérique latine, notamment au Chili, et en Chine. Cette dernière occupe une position dominante sur le marché, particulièrement dans le raffinage des terres rares, contrôlant plus de 85% de cette activité au niveau mondial.

L’atelier de ce dimanche représente donc une opportunité unique pour l’Algérie de définir sa stratégie dans ce secteur crucial. L’objectif est double : d’une part, élaborer une feuille de route globale pour le développement de la filière lithium, garantissant un avenir prometteur pour l’énergie et l’économie nationales, et d’autre part, mobiliser et valoriser les compétences algériennes, tant locales que celles établies à l’étranger. Cette initiative s’inscrit parfaitement dans la stratégie plus large de diversification économique de l’Algérie. En développant sa filière lithium, le pays vise non seulement à réduire sa dépendance aux hydrocarbures mais aussi à se positionner comme un acteur majeur dans la chaîne de valeur mondiale des métaux stratégiques. Ce positionnement est d’autant plus pertinent dans un contexte où la demande mondiale en lithium ne cesse de croître, portée par l’accélération de la transition énergétique et le développement des technologies numériques. La réussite de ce projet nécessitera une approche intégrée, combinant expertise technique, capacités industrielles et vision stratégique à long terme. L’atelier de ce dimanche constitue une première étape dans cette direction, en permettant de rassembler l’ensemble des acteurs clés et de poser les bases d’une stratégie cohérente et ambitieuse pour le développement de cette filière d’avenir.

Sabrina Aziouez

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *