Plus de deux millions de Palestiniens privés de nourriture à Ghaza
La bande de Ghaza traverse actuellement l’une des plus graves crises humanitaires de son histoire, qui menace la survie même de sa population, alors que l’entité sioniste utilise sciemment la faim pour exterminer la population palestinienne. Le Programme alimentaire mondial (PAM) vient de tirer la sonnette d’alarme sur une situation devenue catastrophique : plus de deux millions de personnes se trouvent aujourd’hui privées d’accès à la nourriture de base, dans un territoire dévasté par plus d’un an de conflit. « Malgré tous nos efforts pour fournir une aide vitale, il est impossible de répondre aux besoins de la population dans le contexte actuel d’insécurité et de restrictions (israéliennes) », alerte l’agence onusienne, soulignant l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat. La situation est d’autant plus dramatique que l’hiver vient ajouter ses rigueurs aux souffrances d’une population déjà exsangue. Le bureau des médias de Ghaza rapporte que 81% des déplacés, soit environ deux millions de personnes, vivent une crise humanitaire tragique qui menace directement leur survie. Ces familles, chassées de leurs foyers par les bombardements, s’entassent dans des tentes de fortune dont la majorité est désormais inutilisable face aux intempéries. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, lance un cri d’alarme particulièrement poignant concernant le sort des enfants : ils meurent littéralement de froid, alors même que des tonnes de couvertures, de matelas et d’autres fournitures d’hiver restent bloquées depuis des mois, en attente d’autorisation pour entrer dans la bande de Ghaza. En l’espace d’une seule semaine, au moins trois enfants palestiniens ont succombé aux basses températures dans ces camps de fortune. Le bilan humain global de cette agression génocidaire sioniste ne cesse de s’alourdir de façon vertigineuse : les autorités palestiniennes de santé font état de 45.484 martyrs et 108.090 blessés depuis le début du conflit le 7 octobre 2023, avec plus de 11.000 personnes portées disparues. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants, témoignage glaçant de l’ampleur de la catastrophe humanitaire. Des chiffres qui ne prennent pas en compte les morts privés de soins et de nourriture. La situation sanitaire s’aggrave également de jour en jour, comme en témoigne la mise hors service de l’hôpital Kamal Adwan, jusqu’alors dernier grand établissement de santé encore opérationnel dans le nord de Ghaza. L’arrestation de son directeur, le Dr Hossam Abou Safiya, ainsi que de dizaines de membres du personnel médical, comme le rapporte le ministère de la Santé à Ghaza, porte un coup fatal à l’infrastructure médicale déjà exsangue de la région. Cette action a été vivement condamnée par la Jordanie qui la qualifie de « crime de guerre odieux », soulignant qu’il s’agit d’une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire, en particulier de la Convention de Genève de 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. La violence continue de faire rage quotidiennement : rien qu’au cours des dernières 24 heures, deux nouveaux massacres ont fait 48 martyrs et 52 blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes. La situation est particulièrement critique dans des zones comme Jabalia al-Balad et Nazla, au nord de la bande de Ghaza, où les bombardements incessants continuent de faire des victimes civiles. Les drones et l’artillerie sionistes ciblent même les zones censées être sûres, comme en témoignent les tirs rapportés sur les tentes de personnes déplacées dans la zone d’Al-Mawasi. Face à cette catastrophe humanitaire sans précédent, les appels à l’aide se multiplient. Le bureau des médias de Ghaza implore la communauté internationale de « prendre des mesures immédiates » pour faire pression et mettre fin à cette tragédie. Il appelle également les pays arabes et islamiques, ainsi que tous les organismes humanitaires et internationaux, à agir de toute urgence pour sauver les civils et leur fournir les besoins fondamentaux en matière d’abri, de nourriture et de médicaments. Le silence de la communauté internationale face à ces souffrances est dénoncé comme une forme de complicité avec l’injustice. La situation exige une réponse urgente et coordonnée de la communauté internationale, alors que chaque jour qui passe voit s’aggraver les conditions de vie d’une population déjà traumatisée par plus d’une année de conflit. L’urgence d’un cessez-le-feu et de l’ouverture de corridors humanitaires n’a jamais été aussi criante, alors que la survie même de centaines de milliers de civils est en jeu dans ce qui apparaît comme l’une des plus graves crises humanitaires du XXIe siècle.
Lyes Saïdi