114 morts recensés en 2024: Le tueur silencieux continue de faire des victimes
Le bilan des victimes du monoxyde de carbone révèle une situation alarmante qui continue d’endeuiller de nombreuses familles, malgré les efforts de sensibilisation déployés par les autorités. Selon les dernières statistiques communiquées par la Direction Générale de la Protection Civile, ce gaz toxique, surnommé à juste titre « le tueur silencieux », a déjà fait 114 victimes à l’échelle nationale en 2024, un chiffre qui souligne l’ampleur dramatique de ce fléau. Le capitaine Nassim Bernaoui, porte-parole de la Protection Civile, a souligné hier lors d’une intervention radiophonique que les services d’urgence ont également secouru 2 178 personnes intoxiquées qui ont dû être transportées à l’hôpital. La situation s’est particulièrement aggravée depuis octobre, avec 36 décès supplémentaires et plus de 350 personnes sauvées in extremis.
L’analyse des causes de ces tragédies, comme l’explique le Dr Monia Zebiouch du Centre National de Toxicologie, met en lumière plusieurs facteurs récurrents. Au premier rang figure l’obstruction des conduits de ventilation dans les habitations, suivie par l’élimination inadéquate des résidus de combustion et l’utilisation d’appareils de chauffage non conformes aux normes de sécurité. Face à cette situation préoccupante, les services de la Protection civile multiplient les appels à la vigilance, insistant sur l’importance cruciale des mesures préventives : vérification régulière du bon fonctionnement des appareils de chauffage et des chauffe-eau, contrôle minutieux des conduites d’évacuation des gaz brûlés, et maintien d’une ventilation adéquate dans les logements. La gravité de la situation a conduit le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs à s’engager activement dans la lutte contre ce fléau. Mi-décembre, le ministère a lancé une campagne de sensibilisation baptisée « Hiver au chaud », en collaboration avec la Protection civile et le groupe Sonelgaz. Cette initiative témoigne de la mobilisation des institutions religieuses face à ce danger mortel, soulignant le rôle essentiel des mosquées dans la protection des citoyens. L’objectif est double : alerter la population sur les risques mortels liés au monoxyde de carbone et diffuser les bonnes pratiques d’utilisation des appareils de chauffage. Cette mobilisation illustre l’urgence d’une prise de conscience collective face à ce danger invisible mais bien réel, qui continue de menacer la vie des citoyens algériens malgré les nombreuses campagnes de prévention.
Lyna Larbi
