Palestine occupée: Un début d’année dans le sang et sous les bombes à Ghaza
En ce début d’année 2025, la situation en Palestine occupée continue de s’aggraver, marquée par une intensification des violences et une crise humanitaire sans précédent. L’agression sioniste contre la bande de Ghaza, qui dure depuis près de quinze mois, a fait 45.553 martyrs et 108.379 blessés selon le dernier bilan des autorités palestiniennes de santé. Les dernières 48 heures ont encore été meurtrières avec deux nouveaux massacres faisant 12 martyrs et 41 blessés, tandis que de nombreuses victimes restent piégées sous les décombres, les forces d’occupation empêchant les ambulances et les équipes de la Défense civile de leur porter secours. La situation sanitaire est particulièrement alarmante. Selon un nouveau rapport du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), le système de santé de Ghaza se trouve « au bord de l’effondrement total ». Les hôpitaux, qui devraient être des sanctuaires pour les civils, sont devenus des « pièges mortels » selon Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Le rapport détaille qu’au moins 136 frappes ont visé 27 hôpitaux et 12 autres installations médicales, causant la mort de nombreux membres du personnel médical et de civils. À la fin juin 2024, plus de 500 professionnels de la santé avaient été tués à Ghaza. L’exemple récent de l’hôpital Kamal Adwan illustre cette stratégie systématique de destruction : l’établissement, dernier hôpital opérationnel dans le nord de Ghaza, est désormais « vide » et « hors service » selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La situation des détenus palestiniens connaît également une détérioration dramatique. L’année 2024 a été la plus meurtrière jamais enregistrée dans les prisons de l’entité sioniste, avec 54 martyrs parmi les prisonniers, dont cinq au cours des dernières 24 heures selon la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers. Qaddura Fares, directeur de la Commission, souligne que ces décès sont dus à la torture, à la maltraitance et à la privation de nourriture, tout en précisant que ce bilan pourrait être sous-estimé en raison des dissimulations de l’administration pénitentiaire. Actuellement, 11.600 Palestiniens sont détenus dans les geôles sionistes, dont 3.428 en détention administrative, 90 femmes et au moins 345 enfants.
La situation est particulièrement préoccupante concernant l’accès du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) aux détenus. Les autorités d’occupation continuent de tergiverser, ayant demandé pour la seizième fois le report de l’examen d’une pétition soumise en février par le CICR pour visiter les prisonniers palestiniens, invoquant de prétendues « raisons politiques et de sécurité sensibles ». Cette obstruction systématique soulève de vives inquiétudes quant aux conditions de détention.
À El-Qods occupée, la politique de colonisation s’est intensifiée tout au long de l’année 2024. Plus de 350 installations résidentielles, commerciales et agricoles ont été démolies, dont 266 par les bulldozers de l’occupation et 84 démolitions forcées par leurs propriétaires palestiniens. Les opérations de démolition ont culminé en juillet avec 61 installations détruites. Cette politique s’accompagne d’une expansion coloniale accélérée, avec l’approbation ou la mise en œuvre de plus de 43 projets de colonies comprenant des avant-postes, de nouvelles colonies, des tunnels, des routes, des jardins, des tours, et des zones industrielles et commerciales.
La pratique de la rétention des corps des martyrs s’est également poursuivie. Selon la Campagne nationale pour récupérer les corps des martyrs, l’entité sioniste retient les corps de 198 martyrs palestiniens tombés en 2024, soit un tiers des 641 corps détenus dans des « cimetières des nombres » et les morgues. Ces chiffres n’incluent pas les corps retenus dans la bande de Ghaza, faute d’informations précises. Au Yémen, les récentes frappes sionistes contre des infrastructures civiles essentielles suscitent l’inquiétude de 59 organisations humanitaires. Les attaques ont visé l’aéroport international de Sanaa, les centrales électriques de Sanaa et de Hodeidah, ainsi que les ports maritimes de Hodeidah et ses environs, menaçant des installations vitales indispensables à la survie de millions de Yéménites déjà éprouvés par dix ans de conflit. Cette situation dramatique en ce début d’année 2025 témoigne d’une escalade continue des violencessionistes et d’une détérioration systématique des conditions de vie des Palestiniens, tant à Ghaza qu’en Cisjordanie occupée, sans qu’aucune perspective de résolution politique ne se dessine à l’horizon.
Lyes Saïdi