JS Kabylie: Bras de fer entre Benchikha et la Direction
La Jeunesse Sportive de Kabylie traverse une période mouvementée suite à l’annonce surprise de la démission de son entraîneur Abdelhak Benchikha, survenue paradoxalement après une victoire en Coupe d’Algérie contre l’Espérance de Guelma (2-0). Cette décision a immédiatement provoqué une réaction ferme de la direction du club, qui refuse catégoriquement d’accepter ce départ.
Dans un entretien accordé au journal Compétition, Benchikha s’est montré intransigeant sur sa position, déclarant que sa « démission est irrévocable » et qu’il n’accepterait jamais qu’on porte atteinte à son « honneur et sa dignité ». L’entraîneur a profité de cette tribune pour mettre en lumière ce qu’il considère comme un traitement discriminatoire envers les techniciens locaux, estimant qu’un entraîneur étranger n’aurait pas subi le même sort. Plus incisif encore, il a livré une analyse cinglante de la situation du club, déclarant comprendre désormais « pourquoi un grand club comme la JSK jouait la relégation ces dernières années ». Face à cette situation, la direction du club kabyle, menée par le président El-Hadi Ould-Ali et le directeur sportif Hakim Medane, tente de désamorcer la crise. Dans ses déclarations à Compétition, le président Ould-Ali s’est dit totalement surpris par la décision du « Général » Benchikha, affirmant n’avoir pas été informé au préalable de cette volonté de démission. « Cette décision a été prise de manière unilatérale, » a-t-il précisé. Le directeur sportif Hakim Medane a quant à lui adopté une position ferme sur la question de la stabilité technique, déclarant qu’il était « impensable de changer d’entraîneur tous les six mois » et insistant sur la nécessité d’une évaluation du travail en fin de saison. Cette position reflète la volonté de la direction de préserver la stabilité de l’équipe, actuellement en tête du championnat professionnel. La direction a d’ores et déjà planifié une réunion cruciale avec Benchikha pour tenter de le convaincre de revenir sur sa décision. Les dirigeants craignent qu’un changement d’entraîneur à ce stade de la saison ne vienne perturber la dynamique positive de l’équipe. Ils reconnaissent également la nécessité d’améliorer la gestion des relations avec les supporters pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir.
Cette crise intervient dans un contexte particulier où la JSK, malgré sa position favorable au classement et sa récente qualification en Coupe d’Algérie, fait face à des tensions internes qui menacent de compromettre ses objectifs sportifs. La résolution de ce conflit apparaît comme un défi majeur pour la direction du club, qui devra trouver un équilibre entre le maintien de son autorité et la nécessité de préserver l’harmonie au sein de l’équipe.
Moncef Dahleb
