Le soft power algérien en Afrique
L’Algérie intensifie sa présence diplomatique en Afrique : une nouvelle tournée diplomatique africaine marque le début de l’année 2025, alors que le pays prend la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, a été ainsi reçu hier à Bangui par le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, tandis que la secrétaire d’État chargée des Affaires africaines, Bakhta Selma Mansouri, rencontrait au même moment à Monrovia le président libérien Joseph Nyuma. Cette double offensive diplomatique témoigne de la volonté algérienne de renforcer ses liens avec l’ensemble du continent africain. À Bangui, Ahmed Attaf, en sa qualité d’envoyé spécial du président de la République Abdelmadjid Tebboune, a remis une lettre personnelle au président centrafricain, exprimant le souhait de l’Algérie de renforcer les relations bilatérales de fraternité, de coopération et de solidarité. Les discussions ont notamment porté sur les moyens d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération entre les deux pays, mais aussi sur le renforcement de la coordination au sein de l’organisation continentale. Le ministre d’État a par ailleurs réaffirmé l’engagement de l’Algérie à poursuivre ses efforts au Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de la sécurité et de la stabilité en République centrafricaine. Parallèlement, à Monrovia, la secrétaire d’État Bakhta Selma Mansouri transmettait également un message du président Tebboune à son homologue libérien, soulignant la volonté algérienne de consolider les relations d’amitié et de coopération entre les deux nations. Le président Joseph Nyuma a particulièrement salué la qualité des relations bilatérales et la position distinguée qu’occupe l’Algérie sur la scène africaine, manifestant son appréciation pour cette visite qui s’inscrit dans une dynamique plus large de rapprochement. Ces nouvelles initiatives diplomatiques s’inscrivent dans la continuité d’une intense activité diplomatique menée par l’Algérie sur le continent. En décembre, Ahmed Attaf avait déjà effectué une tournée africaine qui l’avait conduit successivement en Angola, en Ouganda et au Burundi, démontrant la détermination de l’Algérie à consolider sa présence et son influence en Afrique. Cette offensive diplomatique prend une dimension particulière alors que l’Algérie vient d’accéder à la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mois de janvier 2025. Cette position stratégique, qui intervient un an après son élection en tant que membre non permanent de l’organe onusien, offre à l’Algérie une tribune importante pour faire entendre la voix des pays arabes et africains et défendre les causes qu’elle juge justes. Dans ce contexte, l’Algérie a déjà annoncé son intention d’accorder une attention particulière aux dossiers concernant la situation au Moyen-Orient, notamment en Palestine occupée, ainsi qu’à la lutte contre le terrorisme en Afrique. Une réunion de haut niveau sur la lutte antiterroriste en Afrique est d’ailleurs prévue le 21 janvier, sous la présidence d’Ahmed Attaf. Cette rencontre vise à aborder de manière approfondie l’expansion des activités terroristes sur le continent et les menaces qu’elles représentent pour la sécurité et la stabilité des pays africains. La présidence algérienne du Conseil de sécurité apparaît ainsi comme une opportunité pour le pays de renforcer son rôle de médiateur et d’acteur stabilisateur sur le continent africain. Cette position s’inscrit dans la continuité de l’engagement historique de l’Algérie en faveur des mouvements de libération africains et de son soutien constant aux causes de justice et d’autodétermination. La multiplication des initiatives diplomatiques en ce début d’année 2025 témoigne de la volonté algérienne de consolider son statut de puissance régionale influente, capable de contribuer efficacement à la résolution des crises et au développement du continent africain. Cette stratégie de rayonnement continental s’appuie sur une vision à long terme qui place l’Afrique au cœur des priorités diplomatiques algériennes, tout en cherchant à promouvoir une approche multilatérale des défis sécuritaires et de développement auxquels fait face le continent.
Hocine Fadheli