Nouvelle tournée africaine d’Ahmed Attaf: Convergence des vues sur les grands dossiers
La nouvelle tournée africaine du ministre d’État algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, illustre la volonté de l’Algérie de renforcer ses liens diplomatiques sur le continent.
Le chef de la diplomatie algérienne, en sa qualité d’envoyé spécial du président Abdelmadjid Tebboune, a entamé lundi ne série de visites importantes, notamment au Cameroun et en République centrafricaine, marquant ainsi une intensification des efforts diplomatiques algériens en Afrique. À Yaoundé, deuxième étape de son périple, Ahmed Attaf s’est entretenu avec le ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh. Cette rencontre a permis d’explorer les différentes facettes des relations fraternelles entre les deux pays et d’examiner les moyens de les développer davantage, conformément aux orientations des présidents Tebboune et Biya. La visite au Cameroun a également donné lieu à une séance de travail approfondie avec le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, axée sur la mise en œuvre concrète des accords de coopération conclus lors de la récente visite du ministre camerounais en Algérie en décembre 2024. Les deux parties ont souligné l’importance de maintenir une coordination étroite sur les questions internationales, particulièrement pertinente alors que l’Algérie préside le Conseil de sécurité et que le Cameroun assure la présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies. La veille, l’étape centrafricaine de la tournée s’est révélée tout aussi significative, avec une rencontre au sommet à Bangui entre Ahmed Attaf et le président Faustin-Archange Touadéra. Le ministre algérien a remis une lettre du président Tebboune à son homologue centrafricain, ouvrant la voie à des discussions approfondies sur plusieurs sujets cruciaux. Les échanges ont notamment porté sur les progrès remarquables de la République centrafricaine en matière de stabilité et de sécurité, salués par l’Algérie qui se félicite particulièrement de la levée des embargos sur les armes et le commerce des diamants. Les deux pays ont affiché une convergence de vues sur les grands dossiers africains, s’accordant sur la nécessité d’une concertation renforcée face aux défis continentaux. Un accent particulier a été mis sur le prochain renouvellement de la Commission de l’Union africaine, les deux pays partageant l’ambition de voir émerger une commission capable de porter efficacement les priorités africaines. Cette tournée diplomatique s’inscrit dans une stratégie plus large de l’Algérie visant à consolider sa présence diplomatique en Afrique, comme en témoigne également la mission parallèle de la secrétaire d’État chargée des Affaires africaines, Selma Bakhta Mansouri, en Gambie. Cette dernière a remis une lettre du président Tebboune au président gambien Adama Barrow, qui a salué le leadership algérien sur le continent, notamment dans le contexte de sa présidence du Conseil de sécurité. Cette intensification des contacts diplomatiques algériens en Afrique reflète une volonté claire de renforcer les partenariats bilatéraux tout en promouvant une vision commune des enjeux continentaux, particulièrement en matière de paix, de sécurité et de développement économique. L’engagement de l’Algérie sur ces différents fronts diplomatiques souligne son ambition de jouer un rôle moteur dans la construction d’une Afrique plus stable et prospère, capable de faire face collectivement aux défis contemporains.
Samir Benisid
2e ouv
La situation humanitaire s’aggrave à Ghaza: L’UNRWA tire la sonnette d’alarme
La situation humanitaire dans la bande de Ghaza continue de se dégrader dramatiquement alors que l’agression sioniste entre dans son seizième mois. Le bilan humain s’alourdit inexorablement avec désormais 45.885 martyrs et 109.196 blessés depuis le début de l’offensive le 7 octobre 2023. La tragédie prend une dimension particulièrement dramatique avec l’arrivée de l’hiver, l’UNRWA rapportant la mort de huit nourrissons due au froid extrême et au manque d’abris. Plus de 7.700 autres nouveaux-nés manquent actuellement de soins vitaux. La directrice de la communication de l’agence onusienne, Juliette Touma, tire la sonnette d’alarme, prévenant que d’autres décès sont à craindre si la situation ne s’améliore pas rapidement. L’UNRWA appelle les autorités d’occupation à lever le siège de Ghaza et à autoriser l’acheminement de couvertures et de vêtements d’hiver, alors que près de 2 millions des 2,3 millions d’habitants de l’enclave ont été contraints de fuir dans des conditions désastreuses. L’organisation palestinienne de défense des droits de l’homme Al-Haq dénonce dans un rapport accablant la stratégie des déplacements forcés mise en œuvre par l’occupant. Intitulé « Comment cacher un génocide : le rôle des ordres d’évacuation et des zones de sécurité dans la campagne génocidaire de l’entité sioniste à Ghaza », ce document démontre comment les ordres d’évacuation illégaux et les transferts forcés de la population vers de prétendues « zones de sécurité » ne font que « faciliter et alimenter le génocide ». Plus de 90% des habitants de Ghaza ont ainsi été déplacés, parfois à plusieurs reprises, vers des zones qui représentent moins de 20% du territoire et qui, contrairement à leur appellation, ne garantissent nullement leur sécurité. Ces zones manquent cruellement d’espace, d’abris, d’installations sanitaires, de nourriture, d’eau et de soins médicaux. Le personnel médical paie également un lourd tribut, la Société du Croissant-Rouge palestinien rapportant 1.056 martyrs et 350 arrestations parmi ses équipes depuis octobre 2023. Environ 80% des capacités du PRCS ont été systématiquement détruites à Ghaza, y compris quatre de ses branches dont celle de Jabalia qui a été complètement rasée. Le complexe Al-Amal, plus grand centre du Croissant-Rouge dans la ville de Ghaza, a été ciblé, entraînant la mort de 47 Palestiniens dont des soignants et des déplacés qui y avaient trouvé refuge. Face à ces crimes de guerre, la mobilisation internationale s’organise. L’Afrique du Sud a déposé fin décembre une plainte historique devant la Cour internationale de Justice (CIJ), accusant l’entité sioniste de violer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. L’Irlande vient d’annoncer son intervention dans cette procédure, rejoignant d’autres pays déterminés à faire valoir le droit international. Des manifestations de solidarité se multiplient à travers le monde, comme à Londres où des milliers de personnes ont réclamé la protection des travailleurs de la santé palestiniens et l’arrêt immédiat des livraisons d’armes à l’occupant. À Bruxelles, une mobilisation s’est tenue devant le Parlement européen pour exiger la libération du Dr Hossam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, arrêté en décembre par les forces d’occupation. En Cisjordanie occupée, la situation reste également très tendue. Les forces d’occupation et les colons extrémistes poursuivent leurs raids, notamment dans les régions de Naplouse et Qalqilya, harcelant la population et menant des fouilles dans les habitations. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a fermement condamné les appels à la violence lancés par des responsables sionistes qui incitent leurs colons à s’en prendre physiquement aux civils et à incendier leurs biens. La diplomatie palestinienne souligne que ces actes sapent tous les efforts diplomatiques visant à mettre fin à l’agression, rappelant que seule une solution politique, notamment celle des deux États, peut permettre de rétablir la paix dans la région.
Lyes Saïdi
3e ouv
Libye: Des protestations éclatent après les déclarations d’Al Mangouche
Plusieurs villes de l’ouest de la Libye ont été le théâtre de manifestations dans la nuit de lundi à mardi, exigeant la démission du Premier ministre du gouvernement d’union nationale, Abdelhamid Dbeibah. Ces protestations font suite à ce qui a été perçu comme une tentative de son gouvernement à Tripoli de normaliser les relations avec l’entité sioniste, sur fond de déclarations de l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush.
Selon les médias locaux, les manifestations ont éclaté dans des villes comme Tripoli, Zaouïa, Sabratha, Gharian et Beni Walid après que l’ancienne ministre a déclaré lors d’un entretien à Al Jazeera lundi que sa rencontre avec l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, en août 2023, avait été « coordonnée à l’avance entre le gouvernement de Tripoli et son homologue israélien ». Al-Mangouche a affirmé être « prête à coopérer avec toute enquête », précisant qu’elle n’avait reçu aucun appel à comparaître du procureur général libyen concernant cette rencontre avec Cohen. Pour rappel, en septembre 2023, le procureur général libyen avait ordonné la formation d’un comité d’enquête sur cet événement. La même année, le Premier ministre Dbeibah avait décidé de suspendre temporairement al-Mangouche de ses fonctions et de la soumettre à une enquête, tout en réaffirmant son rejet de toute normalisation avec l’entité sioniste.
R.N.
4e ouv
Communication: Meziane souligne la nécessité de renforcer les médias de développement
Le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a souligné, mardi à Oran, la nécessité de renforcer les médias de développement pour accompagner les efforts de l’Etat dans différents domaines. Dans son discours à l’occasion de l’ouverture d’une journée d’étude intitulée « La télévision algérienne, partenaire du développement et de l’investissement, et plateforme pour la promotion du produit national », organisée par l’Entreprise publique de télévision algérienne, (EPTV), le ministre a souligné que les établissements médiatiques et les journalistes doivent œuvrer à renforcer l’information de développement « car l’Algérie a un besoin urgent de cet accompagnement professionnel des efforts des institutions de l’Etat dans divers secteurs ». M. Meziane a ajouté que les médias doivent accompagner cette relance du développement supervisée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et s’armer des moyens professionnels nécessaires pour soutenir cet effort colossal mené par l’Etat et mettre en relief les grands projets réalisés. Il a estimé que ce rôle d’accompagnement au développement joué par la télévision, en plus de son rôle médiatique, culturel et éducatif, est l’un des plus importants. Il a également évoqué de nombreux projets d’infrastructures réalisés par l’Algérie, qui ont eu une portée maghrébine et africaine. Le ministre de la Communication a également salué le rôle important joué par les médias algériens dans le développement, soulignant que les chaînes privées peuvent également être une valeur ajoutée à cet effort national. De son côté, le Directeur général de l’Entreprise publique de télévision algérienne (EPTV), Mohamed Baghali, a indiqué que cette entreprise n’est pas seulement un média, mais aussi une institution citoyenne, soulignant le soutien que la Télévision algérienne apporte aux opérateurs économiques, ainsi qu’à la promotion des produits locaux et à l’accompagnement de la dynamique économique prônée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Le même responsable a souligné le rôle de l’Entreprise publique de télévision algérienne en tant que lien entre les citoyens et les institutions de l’Etat, à travers son accompagnement constant et la mise en avant des projets de développement et des réalisations, notamment au cours des dernières années. Le président du Conseil du renouveau économique algérien, Kamel Moula, a, quant à lui, souligné dans son discours que l’Algérie connaît une dynamique de développement importante et une phase prometteuse de croissance économique. Il a insisté sur l’importance de mettre en lumière les actions menées au niveau national et local, de présenter les projets réalisés et de promouvoir le climat des affaires, ainsi que de valoriser et de faire connaître le produit national sur toutes les plateformes. Il a estimé qu’il est nécessaire de passer de la simple présentation des informations économiques au public à l’adoption d’une nouvelle approche de communication, visant à renforcer le développement économique de manière à avoir un impact positif sur la conscience des citoyens et sur le développement en général, soulignant la nécessité d’impliquer les institutions dans cette démarche pour promouvoir la production nationale, qui n’est pas inférieure en qualité aux produits importés.
R.N.