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L’UNRWA menacé : L’Algérie convoque une réunion du Conseil de sécurité

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) se retrouve au cœur d’une crise majeure alors que l’entité sioniste menace d’interdire ses activités dans les territoires palestiniens occupés. Face à cette situation critique, l’Algérie a pris l’initiative de convoquer une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, prévue pour le demain vendredi, dans le but de préserver cette institution vitale pour les réfugiés palestiniens. Cette réunion à huis clos, qui se tiendra à 10h du matin, verra la participation du Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, qui exposera les défis auxquels son organisation fait face dans le contexte de l’agression génocidaire sioniste à Ghaza depuis octobre 2023. La menace qui pèse sur l’UNRWA trouve son origine dans l’adoption, le 28 octobre 2024, de deux lois controversées par le Parlement sioniste. La première interdit purement et simplement les activités de l’agence en Palestine occupée, tandis que la seconde empêche les responsables sionistes de collaborer avec l’organisation et ses employés. Ces mesures, qui doivent entrer en vigueur le 29 janvier 2025, risquent de paralyser considérablement le fonctionnement de l’agence onusienne. L’Algérie, qui siège actuellement comme membre non permanent au Conseil de Sécurité, a fermement condamné ces décisions, les qualifiant de violation flagrante des principes fondamentaux du droit international. Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a souligné dans ce sens que l’UNRWA est une institution irremplaçable qui doit poursuivre sa mission d’assistance auprès du peuple palestinien. Les conséquences de cette interdiction imminente s’annoncent particulièrement graves pour la population de Ghaza. Selon Philippe Lazzarini, l’agression en cours a déjà transformé l’enclave en un véritable cimetière pour des dizaines de milliers de Palestiniens et détruit les infrastructures essentielles. Les chiffres qu’il avance sont alarmants : la malnutrition aiguë est désormais dix fois plus élevée qu’avant l’agression, 80% des familles comptent au moins un enfant privé de nourriture, et plus de 96% des enfants ne reçoivent pas une alimentation adéquate. La situation est d’autant plus dramatique que l’entité sioniste a déjà détruit 70% des écoles de l’UNRWA, qui servaient d’abris à plus de 130 000 Palestiniens déplacés. Cette destruction massive prive d’éducation quelque 600 000 enfants, dont la moitié étudiait dans ces établissements. Malgré ces menaces, le chef de l’UNRWA a réaffirmé sa détermination lors d’une réunion internationale à Oslo. « Nous resterons et remplirons notre mission », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que l’absence de contacts avec les autorités sionistes rendra plus dangereuse la circulation des employés de l’agence à Ghaza. Il a également souligné que les employés non palestiniens se verront privés de visas, les empêchant ainsi d’accéder à l’enclave. Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a apporté son soutien à l’UNRWA, la qualifiant d' »épine dorsale de tout le travail humanitaire » en Palestine occupée. Il a notamment averti que l’interdiction constituerait « une attaque sans précédent contre l’ONU ». Créée en 1949 par l’Assemblée générale des Nations unies, l’UNRWA joue un rôle crucial dans le soutien, la protection et la défense des quelque 5,6 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Cisjordanie occupée et la bande de Ghaza. L’agence, qui dépend des contributions volontaires des États membres de l’ONU, continue d’assurer des services essentiels en matière d’éducation, de santé et d’aide humanitaire, en attendant une solution politique juste au conflit.

Salim Amokrane

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